Un ticket pour le frisson ?
Dmitri Glukhovsky ne vous dit rien ? N'ayez crainte, c'est normal puisque malgré sa popularité en Russie, l'écrivain ne profite que d'une diffusion restreinte. Alors que la suite, Metro 2034, est déjà disponible en russe, la version anglaise de Metro 2033 ne sortira qu'en février prochain et nous ne parlons évidemment pas d'une traduction française pour le moment... Le jeu en revanche devrait bel et bien être disponible dans la langue de Molière, et ce, dès le mois de mars 2010 si l'on en croit THQ, mais avant d'entrer dans le vif du sujet, faisons les présentations.Sans que l'on ne sache ce qui est vraiment arrivé, 2013 marque plus ou moins la fin du monde tel que nous le connaissons. Un holocauste nucléaire a ravagé la planète et les rares survivants de la catastrophe se sont réfugiés dans les structures les plus souterraines comme le métro de Moscou. Dans Metro 2033, nous incarnons Artyom, un jeune homme né peu de temps avant le drame et qui n'a donc que de vagues souvenirs du « monde d'avant ». Il est de la génération qui a passé toute sa vie dans « l'abri », mais qui doit en fait se battre chaque jour pour survivre.
Holocauste nucléaire, monde post-apocalyptique et lutte pour la survie sont les points clefs de Metro 2033, mais si ces éléments font penser à des jeux comme Fallout 3 ou S.T.A.L.K.E.R., il ne faut pas s'attendre ici à un monde ouvert dans lequel on se dirige comme on le souhaite. Metro 2033 est présenté comme un jeu d'action scénarisé et semble bien plus se rapprocher d'un Call Of Duty. L'utilisation de très nombreux scripts et l'agencement des missions en petites séquences assez brèves est d'ailleurs caractéristique du jeu façon Infinity Ward.
« Le joueur doit continuellement choisir entre améliorer son équipement et conserver des munitions afin d'être en mesure de se défendre »
De fait, tout au long du jeu, le joueur doit continuellement choisir entre améliorer son équipement, acheter des armes plus puissantes et conserver un minimum de munitions afin d'être en mesure de se défendre... Il faut d'ailleurs signaler que durant la douzaine de missions que nous avons pu essayer, le niveau de difficulté était clairement l'un des points les plus prometteurs. Certes, le système de visée n'était pas encore vraiment au point et la précision des coups largement perfectible, mais plusieurs éléments vont clairement dans le bon sens.
Ainsi, les informations transmises au joueur le sont de façon « intelligente ». Par exemple, lorsqu'il doit traverser des zones contaminées, Artyom doit s'équipe d'un masque et consulter, via une sorte de montre à son poignet, le niveau d'air qu'il lui reste. À la manière de Far Cry 2, la consultation de la carte se fait de manière très visuelle et il est même possible d'utiliser un briquet pour éclairer la carte dans les endroits les plus sombres. Enfin, dans le même ordre d'idée, la gestion des munitions se fait en regardant directement le chargeur de son arme.
L'absence presque totale d'information à l'écran renforce indiscutablement l'aspect oppressant de l'aventure
Autant d'éléments destinés à renforcer le malaise du joueur qui doit tout autant faire attention aux créatures qui l'entourent qu'à ses réserves d'air. En outre, les munitions étant rares, il ne faut pas « défourailler » pour espérer s'en sortir vivant. Pas question de jouer les blasés, mais un tel niveau de difficulté et si peu d'assistance n'est pas courant dans le jeu vidéo et si des ajustements sont évidemment nécessaires, 4A Games et THQ vont assurément vers quelque chose plus exigeant que la moyenne des FPS actuels.
« Quand on ne voit pas à beaucoup plus de deux mètres devant soit, le moindre bruit a tendance à nous faire bondir »
Incontestablement, il s'agit de l'élément le plus réussi du jeu. Sur la douzaine de niveaux testés, difficile de parler d'une très grande variété d'environnements. Sans entrer dans les détails, les développeurs nous ont assuré que d'autres choses étaient à venir, mais déjà, reconnaissons qu'ils ont réussi à nous faire ressentir ce monde souterrain. Chaque station est l'occasion de découvrir l'univers de Glukhovsky plus en détail, de constater la précarité de la situation et comme vous pouvez le voir sur les différentes captures, la réalisation est une réussite.
Certes, il n'était pas question de faire un jeu avec un monde ouvert, mais force et de constater que pour le moment, nous sommes loin de l'intensité d'un Call Of Duty : Modern Warfare 2 pour ne citer que l'exemple le plus récent de campagne solo réussie. Metro 2033 est un jeu exclusivement simple joueur et en ce sens, il se doit donc de proposer une aventure qui « marque » or sur les douze niveaux que nous avons testés, une bonne moitié étaient composés de séquences scriptées au possible où l'intelligence artificielle des alliés / ennemis n'était guère mise en valeur.
Pire, la séquence la plus « chaude » niveau action était une séquence de rail shooting où à bord d'un wagonnet, il fallait repousser les assauts de mutants. Ne boudons pas notre plaisir, malgré une visée à perfectionner, la séquence était stressante et l'ambiance donc bien au rendez-vous, mais nous aurions aimé voir de vrais combats plus « ouverts ». Sur ce point, les derniers niveaux de notre démo étaient plus prometteurs : il fallait trouver son chemin à travers des étendues glacées en faisant attention aux créatures volantes et aux mutants. Malgré de logiques équilibrages à faire, Metro 2033 est donc prometteur... Espérons simplement que les derniers niveaux de notre démo soient plus représentatifs du jeu que les premiers qui sont sans doute là pour mettre le joueur « dans le bain » !