Un titre qui n'a d'X que le nom...
Rangez vos accessoires et arrêtez de sautiller bêtement devant l'écran : même si la réalisation du jeu est plutôt sexy, ce X n'est en rien réservé aux adultes, enfin en tout cas pas dans le sens où vous l'entendez, coquins que vous êtes ! Chez EgoSoft on fait plutôt dans la gestion spatiale mâtinée de combats et X3 : Reunion est à ce titre le digne successeur de X2 : The Threat. Il devait même à l'origine n'être qu'une extension, mais compte tenu des progrès réalisés par le développeur, ce dernier a décidé d'en faire une suite à part entière. Nous y incarnons d'ailleurs le même personnage, Julian Garda, qui, rentré dans le droit chemin, a décidé de reprendre le nom de son père, l'illustre Kyle Brennan. Tout cela, nous l'apprenons grâce à une séquence d'introduction à la qualité plus que douteuse, mais qui n'a pas vraiment d'importance.Tout simplement catastrophiques, les cinématiques sont heureusement peu nombreuses !
Cette première vidéo est au niveau de toutes celles qui suivront : moche, pixélisée et dotée d'un doublage français tout simplement ridicule. Heureusement, nous l'avons dit, ces séquences n'ont que très peu d'importance. X3 : Reunion n'est pas une sorte d'aventure spatiale, mais un jeu multigenre qui se rapproche de l'ancêtre Elite. EgoSoft a conçu un univers tout simplement énorme fait de plusieurs dizaines de secteurs reliés entre eux par des portails et dirigés par différentes factions (Borons, Paranids, Splits, Xenons...). De manière schématique, le but du joueur est de faire son trou au milieu de tout ce petit monde en essayant de ménager les susceptibilités. Il faut effectivement savoir que des relations que l'on entretient avec les diverses factions, dépendent nos possibilités d'action.
Selon son importance, un secteur dispose de plus ou moins d'installations et selon la faction qui le contrôle, les vaisseaux qui s'y trouvent nous sont plus ou moins hostiles. C'est ici que les relations avec les différents clans ont leur importance. Impossible effectivement de commercer ou d'acheter du matériel chez une faction ennemie. De la même manière, on évitera de massacrer les navires marchands d'un clan avec lequel on a de bonnes relations... à moins bien sûr d'entreprendre une carrière de pirate de l'espace ! Pas totale, cette liberté d'action est cependant très importante et le joueur peut en fait très rapidement embrasser plusieurs carrières. Nous l'avons dit, il est possible de devenir pirate de l'espace, mais cette profession particulièrement risquée n'est pas à la portée des débutants.
Les combats apportent une dimension supplémentaires au jeu, mais ils ne sont pas au niveau d'un Starlance attention.
... à ne cependant pas mettre entre toutes les mains !
Ces derniers préféreront sans doute démarrer avec la tranquillité d'une carrière de marchand et ça tombe plutôt bien puisque le « QuickStart » du jeu (partie en niveau facile) nous donne le contrôle de deux vaisseaux : l'Argon Buster de Julian est un engin de combat, mais l'Argon Mercury est un bon petit vaisseau de commerce. Plutôt lent, il est doté d'une chouette capacité de transport et permet donc, une fois quelques secteurs découverts et analysés, de tirer partie des meilleures routes commerciales. Après quelques heures de jeu et plusieurs milliers de crédits engrangés, on peut alors se tourner vers d'autres activités. Des missions sont régulièrement disponibles dans les diverses stations de l'univers et cela va du simple transport de marchandises à celui de messagers en passant bien sûr par le chasseur de primes.Quelques joueurs accomplis prodiguent d'ailleurs moult conseils sur Internet afin d'optimiser ces déplacements et éviter de perdre trop de temps. Il faut toutefois savoir que X3 n'est pas destiné aux joueurs pressés. On passe de nombreuses heures à voyager et même si l'indispensable fonction d'accélération du temps rend de fiers services, le rythme de la partie reste très tranquille. Cela nous laisse d'ailleurs le loisir d'apprécier les mécanismes économiques qui régissent l'univers de X3. Rien de bien compliqué, mais chaque système dispose d'une certaine population et de différents centres de production. On peut alors commencer à repérer les denrées les plus sensibles des secteurs pour les acheminer et en tirer le meilleur prix.
Après d'innombrables heures de jeu, quelle joie de garer Mammouth et Colosse côte à côte ou de construire une chtite centrale !
Plus tard dans le jeu, il est tout à fait possible que ces routes très profitables le soient moins : à force de livrer des quantités toujours plus importantes, le produit n'est plus si rare et son cours s'effondre fort logiquement. L'étape suivante pour le joueur est alors de prendre la casquette d'entrepreneur. X3 nous permet comme son prédécesseur de construire de multiples centrales, usines ou fermes afin de gérer tout ou partie de la production. Ces véritables stations spatiales coûtent évidemment horriblement cher (la plus petite vaut bien trois fois le prix de votre Argon Buster), d'autant qu'il faut louer les services d'un énorme vaisseau capable d'acheminer le joujou sur le site choisi. Ensuite, il faut assurer l'approvisionnement de ladite station (énergie et nourriture pour une ferme par exemple) et jouer sur les prix de la production pour devenir, par exemple, un véritable magnat de l'agro-alimentaire.
On doit encore passer de menu en menu pour donner un petit ordre à son navire marchand et quelques raccourcis clavier permettent encore de gagner un temps non négligeable. De la même manière, le nombre de systèmes, de vaisseaux ou de factions ne change rien à l'affaire : on se sent un peu seul dans cet univers et ce n'est pas le manque de missions dans les stations qui arrange les choses. Malgré ses douze ans, Elite 3 fait mieux ! Ces défauts ne doivent toutefois pas devenir l'arbre qui cache la forêt. X3 est un jeu immense qui donne une incroyable sensation de liberté et la très belle réalisation (exception faite des cinématiques) n'y est pas étrangère : les vaisseaux sont superbes, les planètes magnifiques et les effets de lumières meublent intelligemment l'espace. Il faut une belle machine pour en profiter (2,4 GHz, 768 Mo en RAM, 128 Mo en vidéo), mais le jeu en vaut la chandelle.
Conclusion
Très proche de son prédécesseur X2 : The Threat, le nouveau titre d'EgoSoft souffre plus ou moins des mêmes défauts. L'interface, malgré les indiscutables progrès, est encore largement perfectible. L'impression de solitude est encore au rendez-vous et la prise en main de ce titre particulièrement touffu nécessite un investissement certain de la part du joueur. Si nous n'avons plus vraiment l'habitude de potasser le manuel avant de lancer un jeu, il faudra faire une exception pour profiter du formidable potentiel de X3 : Reunion. Il faut prendre le temps de comprendre les différents mécanismes un à un et ne surtout pas tenter de brûler les étapes. La récompense est à la hauteur de l'investissement puisque la durée de vie du jeu est tout simplement faramineuse.Pas tout à fait dans la veine des ancêtres que sont Elite ou Privateer, X3 : Reunion insiste moins sur l'aspect combats spatiaux et l'intelligence artificielle des adversaires n'est d'ailleurs pas au niveau. Il propose en revanche un monde nettement plus riche, nettement plus complexe et offre d'incroyables possibilités en matière de commerce ou de gestion. Malgré les faibles nouveautés qu'il apporte, X3 : Reunion est un achat qui s'impose pour tous les amateurs de X2 : The Threat. En revanche, il est plus délicat de le conseiller aux amateurs de Privateer qui risquent bien de regretter le manque d'action du jeu d'EgoSoft. Un de ces titres à tester avant d'arrêter son choix.
N'oubliez pas de jeter un oeil à nos deux vidéos exclusives pour avoir un aperçu de quelques-uns des éléments du jeu : les premières minutes d'une partie et une inoffensive attaque de pirates.
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Pour finir et pour « récompenser » ceux qui regardent l'article jusqu'au bout, voici un aperçu de ce que donne X3 Reunion en bi-écran : sympa quand les développeurs tirent parti de ce genre de résolutions !