TOCA 3, mais sans Jean-Sébastien Bach
La venue de petites bombes comme rFactor ou GTR a peut-être poussé Codemasters à changer son fusil d'épaule, mais toujours est-il que pour TOCA 3, l'éditeur a davantage insisté sur la diversité des épreuves que sur la rigueur de la simulation. Ce changement de perspective ne concernait toutefois que l'équipe marketing et le jeu ressemble en fait comme deux gouttes d'eau à son prédécesseur. Au lancement, nous arrivons donc sur un menu très sobre. On se créé un pseudo et s'il est ensuite question de prendre en main un débutant nous n'aurons pas à subir les stupides cinématiques de TOCA 1 avec « pilote-tête-à-claque » en cadeau Bonux. Ici, les séquences sont l'occasion d'un commentaire de notre entraîneur (« tu as battu le record du tour ») ou d'un conseil technique basique (« tu dois profiter de l'aspiration »). Plutôt pas mal fichues, ces vidéos n'ont pas grand intérêt, mais disons qu'elles apportent un peu de fraîcheur au principal mode de jeu : le tour mondial.Ni vraiment belles, ni vraiment moches, les cinématiques restent de toute façon très accessoire
Celui-ci regroupe toutes les épreuves imaginées par les développeurs et permet en fait de les débloquer pour les autres modes : il constitue donc une sorte de passage obligé pour le joueur. Ce tour mondial se décompose en 32 manches évidemment de plus en plus délicates à mesure que l'on approche de la fin. Les manches proposent généralement un choix de trois compétitions et pour chacune d'elles, il faut participer à deux/trois petites courses, le but étant bien sûr d'être le mieux classé possible pour avoir le droit de participer au niveau suivant. TOCA oblige, les épreuves proposées sont évidemment très variées et si nous retrouvons quelques grandes « classiques » (DTM, GT, V8 Supercars...), nous avons aussi droit à des compétitions moins connues (karting, off-road, supertrucks...), voire carrément originales (monster series, sprintcar...).
Et la moto, c'est pour quand ?
C'est ainsi qu'après avoir remporté le championnat Baja buggy kitcar, nous avons le choix entre le RA rally cross, le British GT ou bien l'International rally cross : des courses qui n'ont de toute façon strictement rien à voir avec la compétition qui vient d'être jouée. Heureusement, le style de conduite plutôt arcade de la série des TOCA permet de s'habituer rapidement aux caractéristiques des différentes voitures, mais lorsqu'une compétition nous plaît particulièrement, on aimerait pouvoir disputer davantage de courses. En outre, certaines épreuves assez techniques, surtout avec les vieux bolides, nécessitent un temps d'adaptation, et ce, même s'il ne faut pas espérer un comportement un tant soit peu réaliste des voitures : les habitués de Toca Race Driver 2 le savent bien, il n'est pas ici question de simulation comme peuvent l'entendre les amateurs de GTR.Les courses off-road sont parmi les plus amusantes, même si l'intelligence artificielle est un peu agressive
TOCA Race Driver 3 se situe à ce niveau tout à fait dans la continuité de son prédécesseur. Les développeurs ont pris le parti d'une prise en main rapide et ne font que peu de cas des transferts de masse ou des contraintes de freinage. Sur certains virages ont fera simplement attention à ne pas écraser abusivement la pédale histoire que les roues ne se bloquent pas de trop. De la même manière, le dosage des accélérations est très sommaire et à moins d'utiliser un clavier (à mon sens peu jouable), on ne patine pas bien souvent. Ce style de jeu à ses adeptes et s'il ne conviendra évidemment pas aux amateurs de simulations pures et dures, il fera plaisir à tous ceux qui veulent aller au-delà de la conduite 100 % arcade d'un Need For Speed Most Wanted, sans toutefois devoir mesurer chacun de leur geste.
Hélas, tout n'est pas parfait au royaume de TOCA et il faut bien admettre que l'immense variété des compétitions cache une grande inégalité dans leur traitement. Ainsi, les courses les plus traditionnelles de la série (DTM, GT, Supercars...) sont dans l'ensemble très bien rendues alors que des compétitions comme le 4x4 ne sont pas les plus intéressantes. La faute en partie à la conduite sur terre, nettement moins bien rendue que celle sur asphalte, mais pas seulement. En effet, les compétitions en buggy sont très sympas à jouer, c'est donc bien que certains véhicules ont fait l'objet de moins de soins de la part des développeurs. C'est d'ailleurs plus particulièrement vrai dans les épreuves de rallye, où l'incompétence de notre ami le copilote est assez remarquable : il est souvent complètement en dehors du coup et il vaut mieux ne compter que sur soi.
Le graphisme reste joli en écran partagé. En revanche, les effets météo sont bien ratés
TOCA de la vie, il y a de l'espoir !
Ce défaut est sans doute lié à celui, plus général, de l'intelligence artificielle. Celle-ci est loin d'être catastrophique et le comportement des voitures durant la course est globalement meilleur que sur TOCA 2. Les adversaires sont très agressifs, mais c'est surtout l'attitude des commissaires de course qui est bien souvent exaspérante. Ces derniers ont la fâcheuse tendance de nous reprocher une conduite agressive alors que les voitures de l'IA font souvent bien pire. Plus fort encore, il m'est arrivé à plusieurs reprises de subir des pénalités de cinq secondes par exemple pour avoir « triché » dans un virage. En fait de triche, j'avais surtout bien « merdouillé » ma trajectoire et me suis retrouvé légèrement en dehors de la piste. En plus de perdre deux places au classement, j'écopais d'une pénalité !De la même manière, on ne note pas vraiment d'améliorations au niveau des éléments graphiques plus discutables de TOCA 2. Les effets météo sont encore assez ratés et voir tomber la pluie sur la piste n'est pas franchement saisissant. Les décors sont jolis, les abords des circuits sont convaincants et les rares bâtiments que l'on croise parfois sont chouettes, mais là encore, difficile d'être vraiment bluffé. C'est un peu la même chose au niveau de la bande-son. Elle remplit très bien son office et les différentes musiques égayent convenablement les menus. En course, l'ambiance est plus discrète, mais elle accompagne bien le joueur. Hélas, on ne peut pas dire que les progrès soient sensibles depuis TOCA 2. Ainsi, les bruitages moteurs pas toujours très convaincants ne semblent pas avoir fait l'objet d'une quelconque amélioration et le syndrome « moustique » est parfois présent.
TOCA 3 : et la route est plus sûre... enfin pas toujours !
Conclusion
Alors que nous avions tout simplement été emballés par TOCA Racer Driver 2, le troisième opus nous laisse un petit peu sur notre faim. La richesse du jeu est exempte de toute critique avec des épreuves par dizaines et des disciplines très différentes les unes des autres. Du côté de la réalisation, Codemasters nous propose également quelque chose de très réussi et la durée de l'ensemble, avec ses nombreux modes solos, son jeu par Internet / réseau local et la possibilité de courir en écran partagé, est remarquable. Pourtant, TOCA Race Driver 3 laisse comme un petit arrière-goût d'inachevé et finalement, cela tient en trois mots très simples : manque de nouveautés.Les multiples éléments positifs que nous venons tout juste d'énumérer étaient effectivement déjà présents sur TOCA Race Driver 2 et même si l'intégration de quelques épreuves supplémentaires (off-road par exemple) est un plus bien sympathique, cela ne parvient pas vraiment à justifier l'achat de ce nouvel opus. Ce TOCA 3 est incontestablement un bon jeu, mais il souffre simplement de la comparaison avec son aïeul. Si vous faites partie des petits nouveaux, amateurs de courses à mi-chemin entre l'arcade et la simulation pure et dure, n'hésitez pas une seule seconde, vous en aurez pour votre argent. Si par contre, vous avez déjà cassé votre tirelire pour faire l'acquisition de TOCA Racer Driver 2, testez donc les démos jouables pour juger de l'intérêt des nouvelles épreuves.
N'oubliez pas de jeter un oeil à nos deux dernières vidéos exclusives pour voir l'interface du jeu, découvrir une course en Clio et avoir un aperçu des parcours off-road.
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