Nouveau chipset ATI : CrossFire Xpress 3200

Julien Jay
Publié le 01 mars 2006 à 15h00
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C'est sous le soleil espagnol de Séville, qu'ATI a choisi de présenter à la presse européenne son nouveau chipset à destination des plates-formes AMD. Jusqu'alors connu sous le nom de code RD580, le nouveau venu est finalement baptisé CrossFire Xpress 3200 et incarne la nouvelle offre haut de gamme d'ATI en matière de chipsets AMD. Car disons le tout de suite, l'actuel RD480 (ou Radeon Xpress 200) n'est pas arrêté et va poursuivre sa carrière, il est d'ailleurs d'ores et déjà prêt pour le nouveau Socket d'AMD, l'AM2.

Bien qu'essentiellement connu pour ses puces graphiques, ATI s'est presque toujours intéressé de prêt ou de loin aux chipsets. Ce n'est toutefois que récemment que la firme s'est attaquée au marché des cartes mères PC, en signant des accords avec les deux principaux fabricants de Processeurs sans oublier bien sûr les fabricants de cartes-mères. Résultat : en quelques mois, ATI s'est adjugé pas loin de 20 % de parts de marché sur le segment des chipsets ! Mais jusqu'à maintenant les chipsets ATI étaient plutôt cantonnés aux cartes mères entrée de gamme, NVIDIA et son nForce 4 ayant les faveurs du haut de gamme.

La firme canadienne espère donc changer les choses avec son tout nouveau CrossFire Xpress 3200, qui nous est présenté comme étant conçu pour les utilisateurs exigeants. L'argument massue d'ATI ? Un northbridge gérant nativement une quarantaine de lignes PCI-Express, sans bricolage aucun, et permettant ainsi d'exploiter au mieux deux Cartes Graphiques en CrossFire. ATI met également l'accent sur les capacités en overclocking de son nouveau chipset. De quoi remettre en question la suprématie inébranlable de NVIDIA ?

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ATI RD580 : un Northbridge qui en a !

Le cœur du CrossFire Xpress 3200 est à n'en pas douter le northbridge, ATI ayant focalisé tous ses efforts sur celui-ci. Le Canadien continue d'ailleurs sur sa lancée en proposant pour les Athlon 64 des chipsets à l'architecture traditionnelle. À l'inverse de NVIDIA dont les nForce 4, nForce 4 Ultra et nForce 4 SLI sont composés d'une seule et unique puce, le CrossFire Xpress 3200 est composé d'un northbridge et d'un southbridge. On notera au passage, qu'avec le nForce 4 SLI 16x, NVIDIA propose bel et bien un chipset composé de deux puces. Cependant, NVIDIA utilise ici deux northbridge mis côté à côte (dont l'un a certaines fonctions désactivées) afin de gérer un maximum de lignes PCI-Express. Mais revenons-en au Radeon Xpress 3200. Gravé en 110 nm low-k par TSMC, le northbridge surprend tout d'abord par sa taille très réduite (39 mm² pour le die) et son modeste nombre de transistors qui frise les 22 millions. Supportant un lien HyperTransport 1 GHz (mais aussi 1,2 GHz pour les futurs AM2), le RD580 a été certifié pour un TDP avoisinant les 8 Watts : il ne chauffe donc quasiment pas.

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Un chipset étonnamment petit !

Selon ATI, le gros avantage de son northbridge, qui rappelons-le ne comporte pas de contrôleur mémoire (celui-ci étant dans le processeur), vient de sa gestion du PCI-Express. Avec le Radeon Xpress 3200 ATI gère nativement un total de quarante lignes PCI-Express réparties sur deux fois seize lignes PCI-Express à destination des Cartes Graphiques, quatre lignes pour des slots PCI-Express additionnels 1x et une dernière ligne 4x pour la liaison entre le northbridge et le southbridge. Autre point mis en avant par ATI pour son RD580 : l'overclocking. Selon les ingénieurs du groupe, le CrossFire Xpress 3200 a été conçu pour permettre aux overclockers de s'adonner à leur passion sans même augmenter les tensions. De plus, la liaison HyperTransport a été retravaillée pour supporter au minimum une fréquence de 1,5 GHz : c'est relativement intéressant puisqu'ATI indique que jusqu'à cette fréquence (300*5), il n'est pas nécessaire de revoir à la baisse le coefficient multiplicateur du bus HyperTransport. Notez qui plus est qu'aucune division de fréquence ne s'opère au cœur du chipset. Enfin, aucun pilote n'est requis sous Windows XP pour le bon fonctionnement du chipset.

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Le CrossFire Xpress 3200 vu par Windows XP


32 lignes PCI-Express, mais pour quoi faire ?

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Le gros du travail des ingénieurs d'ATI pour le CrossFire Xpress 3200 aura donc été de repenser le northbridge afin que celui-ci gère un maximum de lignes PCI-Express. L'objectif d'ATI ? Proposer un chipset qui puisse permettre à deux cartes graphiques en mode CrossFire d'exploiter pleinement le bus PCI-Express avec 16 lignes disponibles pour chaque carte et non 8 comme les actuelles solutions CrossFire. Le parallèle avec la concurrence est ici inévitable, car si la firme au caméléon proposait dans sa première implémentation de sa technologie multi-GPU, le SLI, un lien de 8x pour chaque carte graphique, NVIDIA est récemment passé au SLI 16x pour offrir à chaque carte 16 voies PCI-Express. L'objectif chez ATI, comme chez NVIDIA, étant de ne pas transformer le bus PCI-Express en goulet d'étranglement lorsque deux de leurs cartes opèrent de concert. Car qui dit câblage 8x, dit un débit montant de 2 Go/s et un débit descendant de 2 Go/s alors que normalement le bus PCI-Express offre, en configuration 16x, un débit de 4 Go/s dans chaque sens.

En concevant le CrossFire Xpress 3200, ATI ne voulait surtout pas imiter NVIDIA et son nForce 4 SLI 16x au montage un rien osé. ATI estime en effet que la solution de NVIDIA qui consiste à coupler deux northbridges reliés par un lien HyperTransport à 1 GHz afin que chacune des puces gère 16 voies PCI-Express, est bancale. Pourtant, le lien employé entre les deux puces a une bande passante suffisante lorsqu'il est configuré convenablement et seuls les temps de latence induits par la communication entre les deux puces peuvent réellement se ressentir sur les performances.

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Diagramme représentant les avantages du CrossFire Xpress 3200

Mais finalement on peut se demander si la bande passante du bus PCI-Express est aussi fondamentale pour les solutions Multi-VPU qu'ATI veut bien nous le laisser croire ? Oui et non ! En effet chez ATI sur les Radeon X1300 et X1600, les échanges de données entre les deux cartes pour le rendu multi-processeur transitent exclusivement par le bus PCI-Express. Dès lors, un bus limité freine la montée en performances le PCI-Express se retrouvant quelque peu obstrué par les données envoyées par le CPU et celles envoyées de la première carte graphique à la seconde. Même situation pour NVIDIA sur sa gamme de GeForce 6600. En revanche, il n'en va pas de même pour les configurations à base de GeForce 6600 GT, ou supérieur, qui disposent du lien propriétaire mis au point par NVIDIA avec son petit dongle. Même constat chez ATI où la bande passante PCI-Express revêt une importance moindre avec les Radeon X1800/1900 en CrossFire. Dès lors, et c'est ironique, on peut espérer des gains plus importants sur les configurations multi-GPU entrée de gamme que sur les configurations haut de gamme ! Reste que dans le cas de NVIDIA, certaines opérations spécifiques comme le SLI Antialiasing transitent obligatoirement par le bus PCI-Express.

F.E.A.R. : PCI-Express 8x ou 16x pour le CrossFire ?

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Pour illustrer notre raisonnement, nous avons relevé les performances obtenues avec un jeu comme F.E.A.R. en CrossFire sur une carte mère Radeon Xpress 200, puis sur une carte mère CrossFire Xpress 3200. Nous avons retenu deux configurations CrossFire : Radeon X1600 XT et Radeon X1900XT pour mettre en lumière l'intérêt de l'augmentation de la bande passante du bus PCI-Express sur les configurations CrossFire moyen et très haut de gamme. Comme nous le pressentions, le passage du CrossFire 2x 8x au CrossFire 2x 16x ne se ressent pratiquement pas avec les cartes X1900 XT. À peine gagne-t-on 3 % de performances en 1600x1200. À l'inverse, les prestations des Radeon X1600 XT sont presque métamorphosées ! Le gain s'élève à 34 % en 1600x1200.

Half-Life 2 - Lost Coast : PCI-Express 8x ou 16x pour le CrossFire ?

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Nous reprenons notre postulat précédent pour ce test. Les résultats sont très proches de ceux déjà observés et si le gain est quasi nul pour le CrossFire Radeon X1900XT, il est non négligeable sur un CrossFire de X1600XT. Alors que l'on ne gagne quasiment rien avec des X1900 à passer du Radeon Xpress 200 CrossFire Edition au CrossFire Xpress 3200, la même transition augmente les performances de nos X1600 XT de près de 34 % soit le même gain que celui observé sous F.E.A.R.

ATI RD580 : un demi chipset ?

Jusqu'à présent, nous n'avons pas évoqué le southbridge accompagnant le RD580... et pour cause ! ATI ne propose rien de neuf de ce côté-là, alors même que ses précédents southbridges ont été copieusement critiqués, notamment pour leurs faibles performances USB 2.0. Du coup et à défaut de proposer un nouveau southbridge, le CrossFire Xpress 3200 peut être soit accompagné de l'actuel SB460 soit d'un southbridge tiers signé ULI, selon le choix du fabricant de Cartes mères. Pour l'heure, la majorité des cartes mères Radeon Xpress 3200 font appel à un southbridge ULI, nombreux étant les fabricants à s'être détourné du SB460. Nous allons donc récapituler ici les fonctionnalités du M1575, le composant le plus en vogue sur les cartes CrossFire Xpress 3200. Le M1575 est un southbridge doté d'un lien PCI-Express 4x. Il supporte le Serial-ATA II à 3Gb/s sur quatre ports et le NCQ est également géré. Soulignons au passage que la gestion Serial-ATA a le bon goût de n'exiger aucun pilote à l'installation de Windows. Les périphériques IDE sont bien entendu gérés avec deux canaux ATA133 et la puce dispose de fonctions RAID 0, RAID 1, RAID 0+1, RAID 5 et JBOD. L'USB 2.0 est fort logiquement au rendez-vous avec un maximum de huit ports pris en charge tandis que le chipset prend en charge le classique bus PCI. En ce qui concerne l'audio, le southbrige supporte non seulement les codecs AC'97, mais également l'Azalia, c'est-à-dire l'Intel High Definition Audio. Le réseau semble en revanche être le parent pauvre, avec un simple contrôleur 10/100, le Gigabit n'étant hélas pas de la partie.

Carte mère Asus A8R32-MVP Deluxe

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Asus semble croire au CrossFire Xpress 3200, puisqu'il est l'un des tout premiers constructeurs à proposer une carte mère adoptant ce chipset. On notera d'emblée que c'est historiquement la première fois qu'Asus propose en version Deluxe une carte mère basée sur un chipset ATI. Baptisée A8R32-MVP Deluxe, la dernière-née d'Asus se présente au format ATX avec un PCB noir. Ce dernier adopte la technologie Stack Cool 2, qui est censée permettre une meilleure dissipation de la chaleur émise notamment par le processeur. Aux embouts arrondis, la carte est composée d'un northbridge ATI CrossFire Xpress 3200 et d'un southbridge ULI M1575. Les deux composants sont munis de simples radiateurs et le contraste avec l'imposant heat-pipe cuivré de l'A8N32 du même constructeur (une carte mère NVIDIA nForce 4 SLI 16x) est pour le moins saisissant ! Dotée de quatre emplacements mémoire DDR400, la carte voit son étage d'alimentation à huit phases recouvert d'un radiateur frappé du logo Asus, le même que l'on trouvait sur les premières A8N-SLI. Avec un connecteur ATX 24 broches et un connecteur ATX 12 Volts, les ingénieurs d'Asus ont jugé que l'habituel connecteur EZ-Plug, dont le dessin est pourtant bien présent sur le PCB de la carte, n'est pas nécessaire. Pas besoin donc de raccorder une prise Molex à la carte mère lorsque deux Cartes Graphiques sont installées.

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Carte mère Asus A8R32-MVP Deluxe

Question connectique on trouve quatre ports Serial-ATA 3 Gb/s dépendants du chipset, deux ports IDE, un connecteur floppy pour le lecteur de disquettes, trois ports PCI, deux ports PCI-Express 16x et un seul connecteur PCI-Express 1x. Soulignons que contrairement aux cartes mères Radeon Xpress 200 CrossFire Edition l'agencement des slots PCI-Express 16x est fait dans le sens de la logique, le second port étant présent sous le premier qui est d'ailleurs de couleur bleue. Les fonctionnalités embarquées du chipset n'étant pas toujours satisfaisantes, Asus a fait le choix de recourir à un certain nombre de composants additionnels. Ainsi à la gestion native du Serial-ATA 3Gb/s s'ajoute un contrôleur Silicon Image 3132 gérant deux ports et interfacé en PCI-Express. On retrouve donc un cinquième connecteur Serial-ATA non loin du northbridge alors qu'Asus propose à l'extérieur de la carte un connecteur e-SATA, dans l'espoir qu'un jour de tels périphériques se répandent. Munie de deux contrôleurs réseau Gigabit, la carte ne fait nullement appel au southbridge ULI pour gérer ce type de fonctions : on retrouve à la place une puce Marvell 88E8001 et une seconde puce Marvell 88E8053, celle-ci connectée en PCI-Express. Le FireWire est également de la fête via un composant Texas Instruments alors que la partie audio est gérée par une puce Realtek ALC882.

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Détails de l'A8R32 MVP Deluxe

En ce qui concerne la connectique offerte par l'A8R32MVP Deluxe on retrouve deux ports PS/2, un port parallèle, une sortie SPDIF, une sortie optique, une rampe de six connecteurs mini-jack, quatre ports USB 2.0 et deux connecteurs RJ45 pour le Gigabit Ethernet. Le BIOS de la carte mère est particulièrement fouillé, parfois trop peut-être. Les options de réglage de la mémoire sont ainsi particulièrement nombreuses, au point d'en rendre certaines absconses et l'on pourra bien sûr ajuster les timings à sa guise tout comme il sera possible de jouer avec les tensions d'alimentation du CPU, de la mémoire DDR, du northbridge et du southbridge. Pour la petite histoire, le réglage de la tension CPU se fait de manière inversée, la touche + se traduisant par une baisse de la tension alors que la touche - l'augmente ! Asus propose un contrôle complet de la liaison Hypertransport avec réglage de sa fréquence et ajustement du coefficient multiplicateur. Le PEG link qui overclocke automatiquement le port PCI-Express est toujours de la partie, mais il est désactivé par défaut. Concernant les fréquences de fonctionnement on pourra modifier la fréquence du bus processeur et celle du bus PCI-Express alors que le coefficient multiplicateur du CPU est réglable. Enfin et contrairement à la carte mère Radeon Xpress 200 CrossFire Edition de DFI, les deux ports PCI-Express sont actifs par défaut. Il est donc inutile de faire un détour par le BIOS pour installer une seconde carte graphique. Pas besoin non plus de carte pour reconfigurer les lignes PCI-Express, chaque port bénéficiant d'une interface 16x.

Nous terminerons par quelques mots sur le bundle constitué d'un épais manuel avec un CD de pilotes. Asus y ajoute un CD comprenant divers logiciels InterVideo (WinDVD Creator, PhotoAlbum, DVD Copy, etc.), un IO Shield, cinq nappes Serial-ATA avec les adaptateurs électriques associés, deux nappes IDE et un câble pour le lecteur de disquettes. La boîte comporte également une équerre avec un port série, une équerre avec un port FireWire et un mini port FireWire ainsi qu'un T-Bracket avec deux ports USB 2.0 et un port MIDI.

Overclocking et stabilité

Nous avons bien entendu cherché à vérifier durant nos tests si le CrossFire Xpress 3200 se comporte bien lorsqu'il est question d'overclocking. La déception fut au rendez-vous puisque nous n'avons pas pu dépasser les 225 MHz de fréquence de bus processeur pour notre Athlon 64 3500+ refroidit par air. Pour obtenir les 225 MHz, nous avons d'ailleurs dû modifier les tensions mémoire et processeur afin que le système veuille bien démarrer. Au-delà, le démarrage du système se résumait à un écran noir. Décidément, malgré sa gravure en 90 nm, notre Athlon 64 3500+ ne semble pas franchement des plus à l'aise lorsqu'il s'agit d'overclocking. Pour ce qui est des capacités en overclocking du chipset en lui-même, nous avons abaissé le coefficient processeur à 6x pour monter le FSB jusqu'à 290 MHz. Pas de problème particulier de ce côté-là. En revanche à 300 MHz de FSB, de nombreux artefacts étaient présents sur les écrans de démarrage de Windows. Cela semble imputable au chipset, le bus PCI-Express étant bloqué à 100 MHz, alors que le processeur est hors de cause sa fréquence n'étant que de 1,8 GHz avec un FSB300, alors qu'il est normalement prévu pour opérer à 2,2 GHz.

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Concernant la stabilité de la plate-forme, l'A8R32-MVP Deluxe semble beaucoup moins capricieuse que le modèle précédent d'Asus l'A8R-MVP. Il nous aura certes fallu mettre à jour le BIOS pour réussir à installer Windows XP, mais comparativement à notre DFI RDX200, l'A8R32-MVP Deluxe est presque un modèle de stabilité, tous les comportements erratiques de la DFI ou de l'Asus A8R-MVP étant oubliés. Si le bilan est positif, nous avons toutefois noté un étrange problème sous Half-Life 2. En mode CrossFire, que ce soit avec des X1600 ou des X1900, l'affichage du jeu se gèle en cours de progression pendant quelques secondes pour repartir après. Contacté par nos soins, Asus France a confirmé le problème, reproductible dans leurs laboratoires, mais l'origine de celui-ci reste encore inconnue.
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Pour tester les performances du CrossFire Xpress 3200 nous avons utilisé trois Cartes mères différentes utilisant chacune la configuration listée ci-dessous :
  • Processeur AMD Athlon 64 FX57,
  • 2x512 Mo Corsair TwinX PC3200XL,
  • Carte graphique ATI Radeon X1900 XTX,
  • Disque dur Hitachi 80 Go Serial-ATA 150.
Parmi les cartes mères nous avons eu recours à la DFI RDX200 à base de Radeon Xpress 200 CrossFire Edition mais aussi à la toute nouvelle A8R32-MVP Deluxe d'Asus qui profite du CrossFire Xpress 3200. Nous ne manquerons bien sûr pas de comparer les résultats obtenus à ceux relevés avec une A8N32SLI Deluxe d'Asus. Nos diverses configurations opéraient sous Windows XP Professionnel Service Pack 2 et étaient munis des derniers BIOS et pilotes disponibles à la date du test (CATALYST 6.2 pour la carte graphique et pilotes nForce 6.85 pour l'A8N32).

CPUMark 99

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On démarre avec un classique presque inusable : CPUMark 99. Si l'on relève bien quelques écarts entre nos diverses cartes mères, ceux-ci sont pour ainsi dire minimes.

3DMark 05 - Test processeur

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On enchaîne sans plus attendre avec le test processeur de 3DMark 05. Les différences de performances se montrent ici plus nettes qu'avec CPUMark 99 et si le nForce 4 SLI 16x de notre A8N32 est le plus véloce, le CrossFire Xpress 3200 fait mieux que son prédécesseur. C'est bon signe puisqu'à configuration équivalente les performances sont ici 4 % supérieures.

Cinebench 2003

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Pour Cinebench 2003, qui, rappelons-le, mesure le temps mis pour effectuer le rendu d'une scène 3D, l'écart se resserre à nouveau. Si le Radeon Xpress 200 est le plus, le nForce 4 SLI 16x est à peine 1 % plus performant alors que le RD580 se place entre les deux protagonistes.

PCMark 05 - Test processeur

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Le test processeur de PCMark 05 semble finalement assez d'accords avec CPUMark 99 toutes nos plates-formes étant au même niveau. Circulez il n'y a donc rien à voir !

PCMark 05 - Test mémoire

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Le test mémoire de PCMark 05 montre qu'il n'y a quasiment pas de différence de performances entre le nForce 4 SLI 16x et le Xpress 3200. En revanche les performances mémoire du Xpress 200 sont quelque peu en retrait.

SiSoft Sandra 2005 - Test processeur

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On enchaîne avec les performances du processeur sous SiSoft Sandra 2005 SP1 où la plate-forme nForce 4 SLI 16x conserve une très courte avance sur les chipsets ATI.

SiSoft Sandra 2005 - Test mémoire

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Avec le test mémoire de SiSoft Sandra 2005 nForce 4 SLI 16x et CrossFire Xpress 3200 sont à égalité, tandis que le Radeon Xpress 200 est un cran en retrait.

ScienceMark - Primordia

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Pas de très grande différence sous ScienceMark. Le système nForce 4 SLI 16x est certes en avance sur le CrossFire Xpress 3200, mais cet avantage ne dépasse pas les 2,6 %.

Compression de fichiers - WinRar

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Pour mener à bien ce test de compression, nous mesurons le temps mis par chaque système pour venir à bout de nos 250 Mo de données. Le CrossFire Xpress 3200 signe là encore une belle prestation en étant à peine une seconde plus lent, si l'on peut dire, que le nForce 4 SLI 16x.

Windows Media Encoder 9

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Le test d'encodage vidéo est presque sans surprise et il faut trois secondes de plus pour compresser le même film sur un système Xpress 3200 que sur notre A8N32-SLI Deluxe de référence.

Adobe Photoshop CS

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L'application du filtre flou de l'objectif sous Photoshop CS ne permet pas de départager nos diverses configurations, toute s'acquittant de la tâche en 11,7 secondes, très précisément !

Pinnacle Studio 9.4.3

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Autre test applicatif, Studio 9 est utilisé pour créer le rendu MPEG2 d'un véritable projet vidéo. Nous mesurons tout simplement le temps nécessaire à la bonne marche de l'opération. Le nForce 4 SLI 16x demeure le plus rapide, mais son avantage sur le CrossFire Xpress 3200 ne dépasse pas les quatre secondes.

Unreal Tournament 2003 - Botmatch Antalus

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Pas grand-chose à dire sous Unreal Tournament 2003 : nos trois systèmes sont dans un mouchoir de poche !

Return To Castle Wolfenstein - Enemy Territory - 800x600

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Alors que le Radeon Xpress 200 CrossFire Edition est très sensiblement en retrait, le CrossFire Xpress 3200 est pratiquement au même niveau que le nForce 4 SLI 16x, à 0,9 FPS près !

Doom 3

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Sous Doom 3 le nForce 4 SLI 16x conserve la pôle position avec des performances 2,6 % supérieures au Radeon Xpress 200 CrossFire Edition alors que le nouveau Xpress 3200 se classe en seconde position.

Far Cry - v1.33

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On terminera cette seconde page de tests avec FarCry. Le tout nouveau CrossFire Xpress 3200 est au même niveau que le nForce 4 SLI 16x. Ces deux chipsets sont 2,5% plus performants que l'ancien RD480 ou Radeon Xpress 200 CrossFire Edition.

Conclusion

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Attendu depuis quelques mois déjà, le nouveau chipset d'ATI semble plus abouti que ses prédécesseurs. C'est en effet la première fois qu'un chipset ATI est capable de véritablement rivaliser avec le nForce 4 en terme de performances. Grâce au Radeon Xpress 3200, ATI offre à sa technologie multiVPU CrossFire deux ports PCI-Express pleinement opérationnels, car fonctionnant chacun en 16x. Toutefois, comme nous l'avons vu un peu plus haut, cela ne profite finalement qu'aux configurations CrossFire entrée/milieu de gamme de type X1300/X1600, les cartes haut de gamme de génération X1900 disposant de leur propre liaison pour l'échange d'images via le fameux câble DVI. Dès lors, le positionnement haut de gamme du CrossFire Xpress 3200 en prend pour son grade, puisque l'intérêt des 32 lignes PCI-Express n'est réellement palpable qu'avec les Cartes Graphiques entrées de gamme. Paradoxal, non ?!

En outre, il n'est pas possible de vérifier si l'implémentation des 32 lignes PCI-Express dans une seule puce est réellement préférable au montage de NVIDIA avec son nForce 4 SLI 16x, les cartes graphiques CrossFire ne fonctionnant pas sur les Cartes mères NIVIDA et vice-versa. De plus, on ne félicitera pas ATI pour la quasi-absence de southbridge, le CrossFire Xpress 3200 n'étant finalement qu'un gros contrôleur PCI-Express. Le Canadien n'a pas encore achevé son nouveau southbridge SB600 et en attendant qu'il voit le jour, beaucoup de fabricants de cartes mères ont opté pour un southbridge ULI. L'ironie de l'histoire ? ULI appartient maintenant à NVIDIA... On se consolera toutefois avec le faible dégagement thermique du chipset qui ne chauffe pour ainsi dire pas.

Du coup et même si ATI signe un chipset stable et performant, il arrive un rien trop tard pour réussir à convaincre face à un nForce 4 SLI, plus riche en termes de fonctions, et qui a reçu les faveurs, depuis de longs mois déjà, des aficionados d'AMD. Faute notamment de SB600, il nous semble préférable de rester sur le nForce 4, le CrossFire Xpress 3200 n'apportant rien de bien déterminant alors même que le Socket AM2 d'AMD arrive à grands pas et que le nForce 5 n'est plus si loin.

Du côté d'Asus, l'A8R32-MVP Deluxe s'est révélée être une bonne carte mère, le constructeur ayant comblé toutes les lacunes du chipset via moult puces additionnelles. Le système de refroidissement ne nécessite pas comme sur l'A8N32 (avec NVIDIA nForce 4 SLI 16x) un CAP de plombier, et la carte s'échauffe tout de même moins qu'une A8N32. En revanche son prix est à nos yeux encore trop élevé puisqu'il tourne autour des 200 euros. Mais à ce prix là on a le droit à toutes les options et à un BIOS complet !

ATI CrossFire Xpress 3200

4

Les plus

  • Faible consommation électrique
  • Dégagement thermique léger
  • 40 voies PCI-Express gérées

Les moins

  • Qu'est devenu le Southbridge ?!
  • Pas de nouveauté majeure

0

Performances8

Fonctionnalités5

Fiabilité7



Asus A8R32-MVP Deluxe

6

Les plus

  • Bonnes performances
  • Nombreuses fonctions
  • Design soigné

Les moins

  • Prix trop élevé
  • Problèmes sous Half-Life 2

0

Performances8

Fonctionnalités8

Fiabilité7



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