Plus ponctuel encore qu'Electronic Arts et ses fameuses séries sportives, Cyanide nous propose chaque année une nouvelle mouture de sa simulation de management cycliste, et ce, depuis six ans déjà. Amorcée en 2001, la saga Cycling Manager a très rapidement creusé son trou dans le paysage vidéoludique. Complètement délaissé par les développeurs, le cyclisme trouvait ici une forme de reconnaissance que les amateurs de vélos ont tout naturellement accueillie les bras ouverts, trop contents de pouvoir revivre les plus grandes épreuves de la petite reine. L'an dernier, la série est passée « pro », mais le concept n'a que très peu évolué et il nous tardait de voir comment Cyanide allait justifier cette version 2006.
Cyanide à tour larigot ?
Tout d'abord, il est important de bien insister sur un point : quel que soit l'épisode concerné, Cycling Manager est une série exclusivement portée sur l'aspect gestion et il n'est donc jamais question de « faire du vélo » comme un Pro Evolution Soccer nous permet de jouer au football. Après une rapide séquence d'installation, le joueur arrive sur la page d'accueil et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'habitué des précédents opus retrouvera vite ses petits : aucun changement à signaler au niveau des modes de jeu qui nous proposent toujours de choisir entre le mode carrière et la création d'une épreuve simple à choisir parmi un tour, une étape ou bien une classique comme les fameuses Milan - San Remo ou Paris - Roubaix.Gestion des effectifs, gestion des transferts, mais pas de cours de géographie : Kuala Lumpur n'est pas sur l'île de Sumatra !
En mode carrière, tous les aspects de la vie d'une équipe cycliste sont entre les mains du joueur. Celui-ci débute avec une formation du circuit et doit la mener à travers toute la saison en prenant soin de ses coureurs, de son staff technique, mais aussi des entraînements, des finances, des transferts et de l'équipement. En dehors de quelques options spécifiques (inscription aux épreuves, gestion des transferts), cette phase de jeu est très proche de ce que les habitués ont déjà testé sur Pro Cycling Manager. On regrettera ainsi que l'ensemble manque un peu de profondeur, et ce, même s'il est possible d'influer sur le moral de ses troupes en définissant leur statut dans l'équipe (leader, co-leader...).
Plus accessoire, mais sympa pour « mettre dans l'ambiance », il est maintenant possible de réagir aux événements d'une saison en discutant avec les médias. Le plus souvent, il sera ainsi question de commenter une victoire ou une déconvenue à la fin d'une épreuve. Ces épreuves, nous y arrivons justement. Elles constituent bien sûr l'essentiel du défi proposé par Pro Cycling Manager 2006 et si les progrès sont là encore réduits, ils sont les bienvenus. L'intelligence artificielle est en constante amélioration depuis le premier opus et si elle pêche encore sur certains points (gestion des contre-attaques ou des échappées), elle s'avère globalement plus cohérente, plus incisive et, du coup, plus intéressante.
Il faut gérer l'effort de ses coureurs finement pour l'emporter et surtout connaître le tracé pour lancer les attaques au moment opportun. Sur le plan technique, les progrès sont hélas plus insignifiants. Certes, des animations font leur apparition parmi les spectateurs, mais l'ensemble est triste : les décors sont assez vides et la vue hélicoptère est d'une pauvreté remarquable. On regrette également que l'interface ne soit pas plus ergonomique : les habitués ne sont pas dépaysés, mais pour les nouveaux venus, les choses ne sont pas simples. La bande-son n'est guère plus convaincante avec ses musiques pénibles ou ses commentaires insipides, mais le gros problème technique de Pro Cycling Manager 2006 ne tient pas à toutes ces carences.
Des premiers didacticiels aux plus ambitueux des tours : la durée de vie de Pro Cycling Manager 2006 est impressionnante
En effet, prenant le parti de la simplicité, Cyanide aurait dû être en mesure de nous offrir un jeu « aux petits oignons ». Ce n'est clairement pas le cas et il faut faire avec d'innombrables bugs graphiques, une gestion assez pathétique des collisions et des décors pour le moins surréalistes comme ce court de tennis en plein milieu d'une étape ! Encore plus grave, il faut faire avec des temps de chargement terriblement longs à chaque étape et le jeu retourne encore trop souvent au bureau de Windows. Bien sûr, une mise à jour arrivera sans doute pour régler une partie de ces problèmes, mais après six ans de Cycling Manager, il serait temps que Cyanide sorte un produit directement mieux fini.
Aussi pénibles soient-ils, ces bugs ne décourageront pas les amateurs de cyclisme, preuve que le titre a un potentiel énorme. On aimerait simplement que Cyanide fasse autant d'efforts pour améliorer la « technique » qu'il a pu en faire pour le reste du jeu. Ainsi, cette année le plus gros changement, très attendu par les amateurs, risque à lui tout seul de justifier l'achat de cette version : Cyanide dispose enfin de la licence du Tour de France et nous propose donc l'essentiel des équipes / des coureurs. Certains manquent encore à l'appel (Discovery Channel qui devient Lost Channel ou Thomas Dekker rebaptisé Thomas Dakkor), mais le progrès est bien réel et le changement si agréable !
Conclusion
Comme souvent avec les jeux réactualisés annuellement, il est difficile de conseiller la dernière mouture aux possesseurs de la précédente. En dehors de quelques options liées à la gestion de l'effectif ou aux relations avec les médias, l'aspect gestion est ainsi très proche de que nous trouvions déjà sur Pro Cycling Manager. Au niveau des courses, les changements ne sont guère plus évidents. L'intelligence artificielle est à la fois plus incisive dans ses attaques et plus réaliste dans son comportement et on appréciera le surcroît de variété dans les étapes ou l'ajout de caméras. Aussi réels soient-ils, ces progrès ne seront remarqués que par les connaisseurs et passeront largement au-dessus de la tête du joueur lambda.Ces derniers seront nettement plus réceptifs au plus médiatique des changements apportés par Cyanide : le développeur s'est effectivement offert la licence officielle du Tour de France et nous pouvons maintenant compter sur la très grande majorité des équipes engagées ainsi que sur l'essentiel des coureurs. Si cela n'apporte rien au gameplay, disons que cela met dans l'ambiance ! À propos d'ambiance justement, le gros point noir de cet opus 2006 est sans doute l'aspect technique. Alors que le graphisme est « juste passable », on doit supporter des chargements à rallonge au début de chaque étape. Pire, le nombre de bugs est plus important que jamais et divers plantages viennent gâcher un peu le plaisir.
En définitive et faute de développeur concurrent, Cyanide conserve sans peine son maillot jaune. S'il ne présente qu'un intérêt limité pour les possesseurs du précédent volet, Pro Cycling Manager 2006 est une nouvelle réussite à mettre à l'actif du studio parisien. Maintenant que la machine est bien huilée, on aimerait simplement que Cyanide se concentre sur la finition et commercialise enfin un Cycling Manager exempt de bugs.
Une classique autour de Doha pour éprouver la résistance de nos cyclistes, un petit tour du côté des options de gestion (entraînement, transferts, stages...) et une portion du fameux Paris - Roubaix sont à l'honneur avec notre vidéo exclusive.
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