Dungeon Siege premier du nom a eu droit à Legend Of Aranna, il n'y avait donc pas de raison que Dungeon Siege II ne passe pas à son tour par la case « extension ». La petite rallonge s'intitule ici Broken World et, surprise, elle n'est pas éditée par Microsoft comme le jeu de base, mais par 2K Games. Cela dit, côté joueur on se moque bien de connaître le nom de l'éditeur : le plus important dans l'histoire c'est tout de même que Gas Powered Games, une nouvelle fois aux commandes, soit plus inspiré que l'été dernier. Plutôt moyen, son Dungeon Siege II souffrait effectivement de quelques tares que l'on espérait voir corrigées.
Le monde il est cassé...
Extension oblige, le scénario de Broken World fait suite à celui de Dungeon Siege II. Il était alors question de mettre une déculottée à un vilain méchant pas beau nommé Valdis. La mission accomplie, notre avatar espérait pouvoir se reposer un petit moment, mais la destinée d'un héros étant de toujours traquer le mal, cette pause fût de courte durée. Valdis n'était que la marionnette d'un puissant sorcier connu sous le nom de Dark Wizard. Ce dernier menace à son tour le monde et nous aurons ainsi trois actes de quêtes successives pour un total de neuf chapitres imaginés par Gas Powered Games. Il faut toutefois se rendre à l'évidence, le scénario tient, comme dans la plupart des diablo-like, surtout lieu de prétexte au déferlement de monstres qui attent le joueur.Valdis vaincu, son maître prend la relève et nos héros du service : « chuis trop vieux pour ces conneries »
Ce dernier peut aborder Broken World de deux manières. Tout d'abord et contrairement à ce que proposait Legend Of Aranna, il est possible de reprendre des personnages de Dungeon Siege II. Bien sûr, ils doivent avoir terminé ce dernier pour être intégrés à Broken World. Il est cependant tout à fait possible de créer une nouvelle équipe ou même de choisir l'un des six personnages déjà préparés par Gas Powered Games. Parmi ces héros « par défaut » nous retrouvons d'ailleurs l'une des premières nouveautés de Broken World : le Nain. Apparemment demandée par de nombreux joueurs, cette nouvelle race reste purement cosmétique, elle n'a aucune influence sur le gameplay. Gameplay d'ailleurs strictement identique à celui de Dungeon Siege II.
Ainsi, le système d'expérience reste inchangé et repose toujours sur les aptitudes utilisées. On notera en revanche deux nouveaux arbres de compétences qui permettent d'avoir plus ou moins deux nouvelles classes de personnage. Le Blood Assassin est à la fois portée sur le combat à distance, la furtivité et la magie de guerre alors que le Fist Of Stone combine force brute et magie naturelle. Le renouveau apporté par ces deux classes est réel, mais n'intéressera que les plus acharnés des joueurs, ceux qui ont déjà épuisé toutes les compétences des quatre arbres de base. Au rayon nouveautés, c'est hélas à peu près tout ce qu'il y a à dire sur Broken World... Oui, ça fait peu. Gas Powered Games parlait certes d'une refonte du système de combats, mais très honnêtement, je la cherche toujours.
Les ennemis sont plus nombreux que dans Dungeon Siege II et ont tendance à moins foncer dans le tas préférant aller chercher des renforts avant de nous submerger, mais c'est la seule chose à signaler. Broken World reprend à l'identique les principes et mécanismes qui régissaient déjà Dungeon Siege II et il en reprend même tous les défauts. Si comme nous venons de le signaler, l'intelligence artificielle de certains monstres a été améliorée, celle de nos compagnons de route est encore indigente. Elle gère toujours aussi mal le concept de sort automatique et manque d'efficacité dans l'utilisation des sorts de soin, obligeant le joueur à emmener des dizaines de potions avec lui. Pour ne rien arranger, les deux formations disponibles, le manque de contrôle sur le placement des membres du groupe et le comportement erratique des familiers limitent considérablement la stratégie.
Une nouvelle race, deux classes inédites et une nouvelle campagne : le contenu est maigre
Cette dernière est alors souvent réduite à sa plus simple expression : on avance doucement et on essaye de séparer quelques ennemis du gros des forces plutôt que d'attaquer frontalement tout le groupe d'adversaires. Du coup, on progresse rapidement, mais on s'ennuie aussi très vite d'autant que la conception des niveaux est loin du compte. Les développeurs n'ont pas fait preuve de beaucoup d'imagination et l'ensemble paraît bien fade, même par rapport aux niveaux déjà pas très inspirés de Dungeon Siege II. La linéarité est ainsi de mise tout au long du premier acte et si les choses s'arrangent un petit peu par la suite, on reste très loin des références du genre. Les intérieurs sont globalement un peu plus réussis que les extérieurs, hélas beaucoup plus nombreux.
Comme pour enfoncer le clou, il faut en plus signaler que graphiquement le titre n'est vraiment plus dans le coup. Alors que THQ nous a proposé un très joli Titan Quest au début de l'été, il est vraiment difficile d'être indulgent avec Broken World qui a au moins l'avantage de tourner sur les machines les plus modestes. À moins d'être un acharné, la consolation reste assez maigre et ce n'est pas la durée de vie qui risque de redorer le blason de cette extension. En solo, il faut compter une dizaine d'heures pour terminer la quête principale et cinq six de plus pour tout nettoyer alors que le mode multijoueur est aussi pauvre que celui de Dungeon Siege II : la même campagne qu'en solitaire est jouable en coopératif sur Internet ou en LAN... On a connu plus riche.
Conclusion
Un an presque jour pour jour après Dungeon Siege II, Gas Powered Games nous refait donc le coup du minimum syndical. Broken World n'est pas une mauvaise extension en ce sens qu'elle fera replonger les amateurs du jeu de base, propose deux nouvelles classes à découvrir et permet à nos héros de gagner encore quelques niveaux. Mais Gas Powered Games aurait sans doute pu faire beaucoup mieux, ne serait-ce qu'en corrigeant les principaux griefs formulés à l'encontre de Dungeon Siege II. Au lieu de cela, on se retrouve avec une campagne solo encore moins inspirée, des nouveautés qui se comptent sur les doigts d'une main et des monstres de fin de niveau que l'on dessoude toujours de la même manière.Le moteur graphique tire ses dernières cartouches et il est plus que temps pour Gas Powered Games de passer à autre chose. Le mode multijoueur est une fois encore bâclé alors qu'il aurait suffi de quelques cartes sympathiques pour donner de la consistance à une extension qui n'a pour elle que son prix et la possibilité de reprendre ses anciens personnages. Cela dit, il est vrai qu'à 20 euros on a tendance à nettement moins faire la fine bouche. Du coup, les possesseurs de petite machine et les acharnés du diablo-like trouveront sûrement de quoi s'amuser une quinzaine d'heures. Mais si vous avez la machine suffisante, je ne saurais trop vous conseiller de vous orienter vers un Titan Quest autrement plus convaincant !
Des combats, des combats et encore des combats : notre vidéo exclusive résume assez bien la philosophie du diablo-like !
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