Temple de Salomon et histoire de salami
Rangé des voitures et des aventures à travers le monde, George Stobbart commence ce nouvel opus dans un des quartiers les plus mal famés de New York. Visiblement persona non grata à peu près partout, le pauvre bougre est tout de même parvenu à ouvrir un bureau de cautionnement avec son ami et associé Virgil. Ce genre d'affaires ne doit cependant pas être son truc puisque la boîte est au bord de la faillite lorsque George reçoit la visite de la bien jolie Anna-Maria. Il n'a toutefois guère le temps de lui conter fleurette : la belle est poursuivie par une bande de malfrats qui ne tarde pas à faire irruption dans le bureau. Muni de son indispensable club de golf télescopique mis au point par les Stobbart Industries, George accède à la remise, se fraie un chemin jusqu'au toit, passe sur un immeuble voisin et parvient finalement à s'enfuir à bord d'un taxi en direction de l'hôtel où habite Anna-Maria !L'aventure ne manque jamais de frapper à la porte de George Stobbart et comment ne pas lui ouvrir lorsqu'elle prend l'apparence d'Anna-Maria ?
Ces premières minutes plutôt mouvementées mettent tout de suite le joueur dans le bain et agissent comme une sorte de didacticiel. On y apprend à manipuler ce bon vieux George et à maîtriser la simplissime interface du jeu. Il faut dire qu'une fois de plus les développeurs de Revolution Software ont limité au maximum les clics, les menus et les touches de fonction. S'il est possible d'utiliser le clavier pour déplacer le personnage et la touche Control pour activer la course, tout peut en réalité se faire avec la souris : un clic avec le bouton gauche sur un objet pour réaliser l'action la plus logique (ouvrir lorsqu'il s'agit d'une porte, actionner pour un interrupteur...) et un clic sur le bouton droit pour obtenir toutes les actions possibles (regarder, actionner, prendre...). Hélas, si l'interface est un modèle du genre, le jeu n'est pas toujours simple à prendre en main, la faute notamment à cette satanée représentation 3D.
Cette exploration minutieuse est un classique du genre point & click, mais la représentation 3D n'arrange rien. En faisant abstraction de ce problème, on découvre un jeu d'aventure tout à fait traditionnel dans sa conception et son déroulement. Embauché par Anna-Maria, George se lance à la recherche d'un ancien manuscrit et se retrouve comme de bien entendu embrigadé dans une sombre histoire qu'il devra démêler grâce à son flair légendaire. Pour cela, il faut bien sûr trouver les indispensables objets à ramasser et à utiliser en différents endroits, mais aussi parcourir le monde à la recherche d'indices. Ces voyages conduisent George en différents lieux de New York évidemment, mais également à Rome ou à Istanbul et l'amènent à discuter avec de très nombreux personnages. Hauts en couleur, ces derniers sont l'occasion de dialogues amusants, même si le supposé humour de George tombe parfois complètement à plat.
Des caméras parfois mal placées, quelques bugs et des soucis de localisation gâche un petit peu une aventure certes classique, mais sympathique
Fidèle à l'esprit de la série, le scénario ne se prend guère au sérieux et même si on ne se trouve pas en présence d'un jeu délirant à la manière du mythique Day Of The Tentacle, on reste dans la catégorie « comédie » avec des mafiosi plus bêtes que méchants et des tueurs plutôt inoffensifs. Les énigmes / puzzles proposés par les développeurs sont également dans cet esprit « bon enfant ». Un qualificatif que l'on pourrait d'ailleurs employer pour décrire la réalisation technique avec des couleurs souvent très vives et des décors assez schématiques. Graphiquement, le jeu alterne le bon et le moyen, mais compense par une certaine légèreté qui lui permet de fonctionner sur des configurations en deçà des standards actuels (processeur 1,6 GHz, 256 Mo de mémoire). Moins positif, des bugs assez gênants sont à signaler avec des voix qui tout d'un coup disparaissent ou le jeu qui nous renvoie sans autre forme de procès sur le bureau de Windows.
Conclusion
Incontestablement moins polémique que son prédécesseur, ce quatrième volet des aventures de George Stobbart est également plus réussi. Le scénario est plus agréable à suivre, les énigmes finalement plus logiques et l'ensemble tient davantage la route. S'il ne devrait pas occuper plus d'une quinzaine d'heures les aventuriers émérites, il propose un défi par moment assez complexe : suffisamment en tout cas pour que le joueur occasionnel puisse compter sur une durée de vie au moins deux fois supérieure. Quel que soit son niveau, l'amateur de point & click devrait y trouver son compte, et ce, même si Revolution Software assure en quelque sorte le minimum syndical.En éliminant toutes les phases un peu action du Manuscrit De Voynich, Les Gardiens Du Temple De Salomon se présente comme un retour aux sources salutaire. Hélas, ce nouvel opus manque aussi d'originalité et s'il ne s'ennuie pas vraiment, le joueur s'installe vite dans une petite routine jusqu'à l'arrivée du générique de fin. Plus gênant, notre expérience est entachée de bugs plus ou moins importants tels que la disparition des voix ou carrément, des retour au bureau de Windows. Parfois même, ce bon vieux George se bloque dans ses déplacements ou se met brutalement à courir n'importe où alors que l'on vient tout juste de changer d'écran. Ces bugs ne sont pas fréquents, mais compte tenu de la simplicité technique du jeu, ils sont de trop. En définitive, Les Gardiens Du Temple De Salomon est un jeu d'aventure correct qui fera passer un sympathique moment aux amateurs, mais ne risque pas de faire oublier les deux premiers volets de la série.
Afin de ne rien déflorer de l'aventure et de ne pas trop vous dévoiler les énigmes, notre vidéo exclusive se limite à quelques séquences de début de partie : évasion du bureau de cautionnement, discussions à l'hôtel Alfonso et visite chez Mamma Martino.
- Visionnez notre vidéo exclusive des Chevaliers De Baphomet 4 : Les Gardiens Du Temple De Salomon
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