Véritable pionnier du Mini-PC, Shuttle ne manque généralement pas d'idées pour renouveler ses gammes de petites machines. Le taïwanais a ainsi passé ces derniers mois à mettre au goût du jour ses produits les plus vendeurs, mais pour apporter des solutions vraiment nouvelles, il dépend du bon vouloir des ténors du milieu, AMD et Intel en tête. Depuis l'arrivée de l'architecture Core de ce dernier, les équipes techniques de Shuttle ont tout naturellement pu se remettre au travail et nous proposer en cette fin d'année 2006 non pas un, mais deux produits assez remarquables. Les Shuttle X100 et P2 3700G ont beau avoir des objectifs radicalement différents, ils n'en demeurent pas moins deux produits novateurs que nous vous proposons de découvrir au travers de ce double article.
Présentation générale
Si les deux nouvelles machines de Shuttle exploitent l'architecture Core d'Intel, elles le font de manière sensiblement différente, trahissant ainsi les intentions du fabricant taïwanais. Ce dernier n'a effectivement pas du tout les mêmes objectifs pour ses deux bébés et avant d'entrer dans le vif du sujet, il est important de présenter rapidement le X100 et le P2 3700G afin que vous en ayez une vision aussi claire que possible. Commençons si vous le voulez bien (et même si vous ne le voulez pas en fait), par le X100, une machine qui n'est pas sans rappeler les tentatives de Sumicom notamment en matière de PC miniature. Shuttle a effectivement décidé de faire tenir les composants qui caractérisent un PC moderne dans un boîtier format A4 d'une épaisseur d'à peine plus de cinq centimètres.L'exploit n'est pas mince d'autant que contrairement au cas Sumicom que nous venons d'aborder, Shuttle a intégré l'essentiel des dernières technologies, même s'il a bien sûr dû faire quelques concessions. PCI-Express, mémoire DDR2 double canal, disque dur SATA 250 Go, graveur DVD double couche, réseau gigabit... Shuttle n'a pas oublié grand-chose, mais a été contraint de se limiter sur de nombreux points et c'est ainsi que la mémoire n'est que de 512 Mo quand la carte graphique n'est qu'une Radeon X1400. Des telles restrictions ne sont évidemment pas au programme du P2 3700G, véritable vitrine technologique de Shuttle qui ne s'est d'ailleurs pas privé pour nous faire parvenir la version « maousse costaud » de son petit bolide. Basé sur le barebone SD37P2, le P2 3700G ne se trouve pour le moment que sur le site du fabricant taïwanais où il est très largement configurable.
Il est ainsi possible d'opter pour le tout dernier Core 2 Extreme Quad-Core, de prendre un maximum de 4 Go de mémoire vive ou bien encore d'opter pour une GeForce 7950 GX2... Finalement seules manquent les solutions graphiques les plus extrêmes à base de Crossfire ou de GeForce 8800. La sélection de composants est relativement vaste, mais plutôt orientée « gamers » et permet à Shuttle de toucher un autre public que celui visé par le X100. D'un côté nous avons donc une machine tout simplement minuscule destinée à prendre place dans le salon ou sur le bureau d'une profession libérale, de l'autre nous avons une machine que l'on imagine bien entre les mains d'un joueur. Deux façons de voir le Core d'Intel, mais qui répondent aux mêmes besoins de miniaturisation.
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Puisqu'il faut bien commencer quelque part, nous avons décidé de débuter l'étude détaillée des deux machines Shuttle en nous penchant sur le cas du X100. Avec cette petite boîte, qui rappelons-le n'est pas plus grande qu'une feuille de papier A4, Shuttle nous propose plus qu'un Mini-PC. S'il n'est pas le premier à aller aussi loin dans l'infiniment petit, Shuttle est cependant le premier à conserver des performances plus que correctes grâce à l'utilisation de composants loin d'être ridicules. Pour s'en rendre compte, le plus simple est encore d'ouvrir la bête et c'est bien sûr ce que nous nous proposons de faire maintenant.
Shuttle X100 : un PC au format A4
Au premier contact et en dehors des questions de volume, c'est la finition du X100 qui impressionne. Compte tenu des prix pratiqués par Shuttle, on n'en attendait évidemment pas moins que la part de la société taïwanaise, mais cela reste à souligner. L'aspect extérieur du X100 est exemplaire, le design est travaillé et le souci du détail se ressent à tous les niveaux. Le bouton d'allumage est élégamment chromé, le lecteur de Cartes Mémoire est très discrètement situé juste en dessous et la diode de mise sous tension se détache sans être aveuglante. Un imposant logo XPC trône sur la partie supérieure de la machine alors qu'une « langue » gris métallisé parcourt une bonne partie du capot du X100.C'est à vrai dire la seule fioriture que s'est autorisée Shuttle et les parois latérales de la machine sont complètement uniformes : pas le moindre dessin, la moindre fente ou le moindre trou pour égayer un peu les choses ou ménager des espaces de ventilation. Sur l'arrière, les choses sont évidemment un peu différentes puisque Shuttle a été dans l'obligation de placer tous les emplacements/connecteurs à l'exception d'un port USB en façade. Sous une grille clairement destinée à la ventilation du processeur, on retrouve donc l'essentiel des prises (USB, FireWire, audio, vidéo...). On repère également un connecteur DVI (pas de sortie VGA) et la présence d'un unique port RJ45.
Fidèle à sa réputation, Shuttle a simplifié au maximum l'ouverture du X100, même s'il faut, une fois n'est pas coutume, recourir à un tournevis. Trois petites vis maintiennent effectivement le capot en place et, celles-ci retirées, on peut faire glisser ce dernier pour découvrir les entrailles de la bête. Si le X100 occupe un volume plus important que le minuscule Mac Mini, la densité des composants semble encore plus importante sur la machine de Shuttle. Il faut dire que cette dernière emploie des composants plus aboutis et plus modernes que l'ordinateur d'Apple et, ce faisant, Shuttle a été dans l'obligation de penser très précisément l'aménagement intérieur.
Les entrailles de la bête...
Le capot retiré, on peut admirer la carte mère du X100. Elle dispose d'un socket 479 « à vis » comme sur les portables pour recevoir le processeur (Core Duo T2050), de deux emplacements mémoire So-DIMM DDR2 (2 Go maximum), d'un port Mini PCI-Express pour le module WiFi et d'un connecteur MXM prêt à recevoir une carte graphique. Les autres composants se retrouvent plus ou moins masqués sous les câbles et les connecteurs qui ne manqueront pas d'impressionner nombre d'utilisateurs. Inutile de chercher disque dur et lecteur optique, ils se trouvent sous la carte mère. Le disque dur est facilement accessible via une trappe ménagée sous le X100, il sera en revanche moins facile d'aller remplacer le graveur DVD double couche au format slim.Comme vous pouvez le voir sur nos diverses photos, le X100 est un modèle d'intégration. On peut ne pas voir l'intérêt d'une telle machine et ne pas comprendre l'objectif recherché par Shuttle, mais il faut bien reconnaître qu'en termes de montage, de finition et de soins apportés à l'ensemble, le constructeur taïwanais justifie pleinement sa réputation. Avant de voir si le ramage du X100 se rapporte à son plumage, de découvrir si les performances sont au rendez-vous et de vérifier le fonctionnement silencieux de la machine, il nous faut maintenant faire un petit tour du côté du P2 3700G ou comment, après le Core Duo, Shuttle a décidé d'accommoder le Core 2 Duo.
L'analyse du X100 étant terminée, il est maintenant temps de détailler l'autre machine de notre article, le P2 3700G. Les lecteurs familiers du SD37P2 n'apprendront évidemment pas grand-chose puisque pour concevoir sa machine de course, Shuttle s'est basé sur ce barebone qu'il a simplement garni de composants plus ou moins performants. Avec notre machine de test, le constructeur s'est d'ailleurs « lâché » puisque le coût total du barebone et des composants installés dépasse assez nettement la barre des 3000 euros... Il est heureusement possible de s'en tenir à des composants plus « réalistes » et laisser de côté, par exemple, le Core 2 Extreme ;-)
Shuttle P2 3700G : Mini-PC à vocation ludique
Tout de noir vêtu, le P2 3700G est incontestablement une réussite esthétique. Après quelques errements passagers, le barebone SD37P2 renoue avec la sobriété qui a fait une partie du succès de Shuttle et s'il est un peu plus gros que certains autres Mini-PC (325 x 220 x 210 mm), il est parmi les plus élégants. Le noir de la robe est légèrement brillant et se trouve rehaussé en façade par un ruban d'aluminium argenté permettant à Shuttle d'aligner trois « ergots ». Ces derniers servent à intégrer le bouton de mise sous tension, le bouton d'éjection CD et la LED du disque dur. Plus contestables, deux autocollants vantant les mérites d'Intel et NVIDIA se retrouvent sur la façade.Il sera bien sûr possible de les enlever, mais compte tenu de la finition générale du produit, Shuttle n'avait pas besoin d'apposer pareils marqueurs. Cet écart est heureusement le seul à signaler et l'intégration du lecteur optique, de l'emplacement 3"1/2 externe ou bien des ports de façade est exemplaire. De simples petits clapets permettent effectivement de les masquer, mais on regrettera tout de même le manque de connecteurs, en particulier USB (seulement deux). Aucune critique en revanche à formuler au niveau des parois latérales. Entièrement noires, elles arborent un logo Shuttle discrètement sculpté et de nombreux espaces ont été ménagés pour permettre une ventilation correcte du système.
L'arrière du P2 3700G2 est très classique et compense un peu la faiblesse des connecteurs de façade. C'est ainsi que Shuttle a intégré six connecteurs USB en plus d'un port FireWire, d'un eSATA, d'un RJ45 compatible gigabit, de deux connecteurs SPDIF (optique, coaxial) et de cinq connecteurs audio analogiques. Une entrée optique est également de la partie, mais aucun port vidéo : le chipset employé par Shuttle n'ayant pas de solution graphique intégrée, c'est la carte PCI-Express qui se chargera de la chose. On remarque aussi la présence de trois ventilateurs et de deux boutons bien pratiques : un pour l'alimentation et l'autre pour le Clear CMOS. Enfin, quatre vis moletées sont là pour nous permettre d'ouvrir sans effort le boîtier.
Les entrailles de la bête...
Les vis retirées, il suffit de faire glisser vers l'arrière puis de faire basculer le capot pour que le P2 3700G nous livre ses secrets. Si l'aspect extérieur des barebones Shuttle a quelque peu évolué ces derniers mois, le constructeur est resté très « sage » en ce qui concerne l'agencement intérieur. Comme vous pouvez le voir sur nos différentes photos, on retrouve donc l'alimentation (ici une 400 watts) à mi-hauteur et, au dessus d'elle, deux ventilateurs 60x60 mm pour aérer les deux emplacements réservés aux Disques durs. Ces derniers sont faciles à mettre en place et sur notre produit un seul des berceaux était occupé (par un modèle 400 Go).Sous ces berceaux se trouve l'indispensable emplacement 5"1/4 que Shuttle a monopolisé pour un graveur DVD double couche. Enfin, à la base de la machine repose bien sûr la carte mère. Elle est basée sur le jeu de composants 975X + ICH7R d'Intel, un couple qui a déjà fait ses preuves depuis longtemps, et propose en conséquence quatre emplacements mémoire. Ceux-ci ne sont toutefois certifiés que pour de la DDR2-667 puisque la mémoire à 800 MHz ne fait pas partie des spécifications officielles du chipset. Un socket 775 est évidemment au menu et un imposant système de ventilation est de la partie pour calmer les ardeurs du Core 2 Extreme sélectionné pour l'occasion par Shuttle.
Le ventirad n'a rien de vraiment nouveau puisque Shuttle utilise le même depuis les premiers modèles de sa série P. Il s'agit donc d'un gros bloc d'aluminium avec base en cuivre et quatre caloducs pour évacuer la chaleur. Un large conduit de ventilation est aménagé à l'intérieur même du barebone afin que l'échauffement du processeur ne « contamine » pas le reste de la machine. Reste de la machine qui n'a d'ailleurs vraiment pas besoin de ça puisque le port PCI-Express 16x de notre modèle était occupé par une imposante GeForce 7950GX2 de chez NVIDIA, condamnant du même coup le port PCI-Express 1x libre. De fait, cette configuration n'est peut-être pas le meilleur choix pour une machine « normale », mais devrait bien booster les performances de la bête...Suite logique de notre test, l'analyse des performances doit nous permettre de vérifier le bon comportement d'un côté du X100 et de l'autre du P2 3700G. Simplement vérifier, car les composants employés par Shuttle sont de vieilles connaissances qui ne méritent pas vraiment une étude approfondie. L'analyse des performances brutes est une sorte d'examen dont l'objectif est de contrôler la bonne intégration de ces divers éléments. Dans le cas du X100, il s'agira principalement de tester le processeur alors que pour le P2 3700G, la carte graphique revêt une importance au moins égale.
Shuttle X100
SiSoft Sandra 2007
PC Mark 05
Faute d'avoir une configuration intéressante à mettre en face du X100, nous sommes obligés d'en présenter les résultats sans élément de comparaison. Évidemment, cela réduit la portée de tels tests, mais permet malgré tout d'avoir une petite idée de la puissance de cette machine.
SiSoft Sandra 2007 et PC Mark 05 permettent de tirer des conclusions très similaires. L'interface mémoire, la faute à un FSB bridé à 533 MHz, est légèrement en retrait, mais permet malgré tout à Shuttle de proposer une machine très puissante compte tenu de son volume. Nous sommes en présence d'un PC qui traitera sans sourciller la plupart des tâches courantes, fera bonne figure lors de travaux d'encodage / compression légers et ne sera vraiment « larguée » qu'avec les applications ludiques.
3D Mark 2005
Les applications ludiques justement sont au coeur de notre second test pour lequel nous avons fait intervenir 3D Mark 2005. Le X100 ne vise clairement pas le marché des joueurs et avec une ATI Mobility Radeon X1400, il n'en a de toute façon pas les moyens. Cette carte graphique permet cependant de jouer très efficacement à tous les jeux en 2D et sa gestion de la 3D est suffisante pour des titres un peu anciens. Des jeux plus récents comme Dungeon Siege 2 ne devraient pas non plus poser de problèmes, mais il faudra alors faire quelques concessions graphiques.
Shuttle P2 3700G
SiSoft Sandra 2007
Équipé d'un Core 2 Extreme, le P2 3700G était assez simple à comparer puisque nous avons testé ce même processeur il y a seulement quelques semaines. Nous avons donc mis en face des résultats du Shuttle ceux obtenus sur notre machine de référence (carte mère Asus P5W-DH, mais « seulement » 2 Go de mémoire). Nous avons commencé par Sandra 2007 qui nous donne des valeurs sensiblement identiques avec tout de même un léger avantage pour notre machine de référence : le Shuttle ne semble pas profiter du même niveau d'optimisation que la carte mère Asus.
PC Mark 05
Le constat est à très peu de choses près le même au niveau du test processeur de PC Mark 05. Nous relevons ici un écart ridicule d'à peine 1%, mais, de manière assez surprenante, c'est le Shuttle P2 3700G qui l'emporte sur le test mémoire. On reste cependant sur des écarts extrêmement faibles que l'on ne peut évidemment pas considérer comme représentatifs.
3D Mark 06 / Windows Media Encoder
Le match nul se poursuit avec le test processeur du fameux 3D Mark 06. Nous nous sommes limités à ce seul test processeur qui avait pour but de confirmer les résultats de Sandra et PC Mark. Les tests de la carte graphique seront conduits avec les classiques Doom 3 et Far Cry. Avant d'en arriver là, regardons cependant les résultats obtenus sous Windows Media Encoder qui laissent encore apparaître un léger avantage pour la carte mère Asus, mais nous restons une fois de plus sur des écarts de moins d'1 %.
Doom 3 / Far Cry
Le Doom 3 d'id Software confirme cette proximité des deux configurations avec une différence encore plus faible que les tests précédents. Nous sommes en revanche dans l'incapacité d'expliquer le résultat obtenu sous Far Cry. Cette fois, l'écart est beaucoup plus net, mais il n'y a pas de réelle raison. Puisqu'il s'agit du seul « accident » rencontré et que durant nos phases de jeu nous n'avons pas été en mesure de ressentir quoi que ce soit, nous ne tiendrons pas compte de cet écart.
Très lourdement équipé, le P2 3700G est capable de concurrencer à peu près n'importe quelle machine actuellement disponible. Il mérite évidemment le titre très pompeux de « Mini-PC le plus puissant du monde » que lui donne Shuttle et seuls les PC construits autour des GeForce 8800 lui feront mordre la poussière : le taïwanais ne propose pas encore cette carte avec son outil de configuration. Il ne faut cependant pas perdre de vue que les 4 Go de mémoire vive installés par Shuttle sur notre modèle de test n'ont aucune justification si vous utilisez un système d'exploitation 32 bits et ne seront utiles qu'à une infime minorité de la population.Si les performances brutes sont importantes dans le cas du P2 3700G, cela a évidemment moins de valeur pour le X100 qui doit en revanche être bien plus efficace lorsqu'il est question de gestion thermique et sonore. Conçue pour prendre place dans le salon ou pour trôner sur un bureau, au calme, cette machine doit être silencieuse et pour être silencieuse, il n'y a pas de mystère, il est important de contrôler le dégagement de chaleur. Dans cette optique l'intégration des Core Duo et Core 2 Duo est évidemment un plus puisque les derniers Processeurs de chez Intel sont connus et reconnus pour leur excellence en la matière.
Températures et nuisances sonores
Vous pouvez vous en rendre compte en regardant attentivement les photos de notre analyse détaillée, Shuttle a employé, pour refroidir son X100, un système très proche de ceux utilisés sur les Ordinateurs Portables. Il s'agit d'un ensemble cuivre / aluminium taillé pour recouvrir à la fois le processeur central et la carte graphique. Vous pouvez le voir sorti de son boîtier sur la photo ci-contre alors qu'une grille est aménagée sur l'arrière de la machine pour permettre l'évacuation de l'air chaud via l'unique ventilateur intégré au système.Ce ventilateur aspire l'air de l'extérieur et l'envoie d'une part sur le couple processeur / carte graphique et d'autre part sur le disque dur. Hélas, dans ce dernier cas, le boîtier est un peu trop petit pour que le flux d'air soit vraiment important, du coup le disque dur a tendance à chauffer rapidement et flirte régulièrement avec des températures « limites » (54°C - 55°C). Un peu plus élevée, la température au niveau du processeur atteint à pleine charge les 65°C : c'est assez normal vu la taille du PC et n'est pas vraiment inquiétant.
Notre graphique permet d'ailleurs de voir que, même en idle, le Core Duo T2050 chauffe rapidement pour se stabiliser autour des 52°C. L'augmentation de température en charge est tout à fait logique et n'entraîne pas une augmentation insupportable de la vitesse de rotation du ventilateur : un bon point pour Shuttle. En idle, la machine génère 37,4 dB, un très bon score, mais à pleine charge, le X100 s'avère un peu plus bruyant (40,2 dB) et pourra gêner les utilisateurs un peu sensibles.
Compte tenu de son orientation « gamer », les nuisances sonores ont moins d'importance pour le P2 3700G qui se doit en revanche de maintenir un niveau de température correct malgré la présence d'un processeur plus puissant et d'une carte graphique d'une autre trempe. Shuttle s'en sort plutôt bien avec un système de ventilation qui a déjà fait ses preuves sur les Athlon 64 et permet de maintenir le Core 2 Extreme à moins de 50°C en toutes circonstances.
Rien à redire non plus sur la ventilation de la carte graphique alors que le disque dur, souvent mis à rude épreuve sur les Mini-PC, n'a jamais dépassé les 48°C. Du côté des nuisances sonores, le bilan est évidemment moins rose, même si ce n'est pas vraiment le PC qui est en cause. Si nous obtenons des valeurs dépassant les 43 dB à pleine charge (c'est bruyant), cela vient surtout de la carte graphique : lorsque le ventilateur de cette dernière n'entre pas en action, nous dépassons à peine les 40 dB.
La question de l'overclocking
Dernière étape de notre double article, la question de l'overclocking concerne essentiellement le Shuttle P2 3700G puisqu'une telle pratique n'est clairement pas dans les objectifs du X100. En réalité, elle vise même exclusivement le P2 3700G puisque Shuttle n'a pas jugé bon d'intégrer la moindre option d'overclocking au BIOS de son « Micro-PC ». On a beau le retourner dans tous les sens, il n'y a strictement aucune page, aucune ligne qui traite de l'augmentation du FSB ou du changement du coefficient multiplicateur. Dans le cas du P2 3700G, les choses sont évidemment plus intéressantes, mais malgré tout on ne peut s'empêcher d'être déçu par Shuttle qui n'a pas fait beaucoup d'efforts en la matière.Ci-dessus, le BIOS du X100 et ci-dessous, celui, autrement plus complet, du P2 3700G
Plutôt complet, le BIOS semble pourtant permettre pas mal de fantaisies : augmentation du FSB jusqu'à 355 MHz, augmentation de la tension processeur jusqu'à +800 mV, augmentation de la tension mémoire jusqu'à 2,1 volts. Enfin, le coefficient multiplicateur peut être abaissé jusqu'à 6x, mais dans les faits, ces réglages n'ont pas beaucoup d'incidences. C'est ainsi qu'il nous a été impossible de dépasser les 304 MHz de FSB. Gênante, cette limite l'est d'autant plus que l'Intel 975 est connu pour son excellente aptitude à l'overclocking. Cela ne remet pas en cause le P2 3700G en lui-même, mais s'avère malgré tout regrettable et s'inscrit très bien dans le cadre d'autres limitations comme l'absence de gestion de mémoire à 800 MHz : le chipset ne la prend pas officiellement en charge, mais d'autres fabricants de cartes mère proposent une telle fonctionnalité... Avec un Mini-PC aussi haut de gamme, nous nous serions attendus à mieux de la part de Shuttle.
L'overclocking très décevant du P2 3700G illustré par CPU-Z : augmenter encore les tensions n'y changera rien
Conclusion
Indubitablement onéreuses, les deux dernières machines conçues par Shuttle ne s'adressent évidemment pas à monsieur tout le monde. Chacune dans son registre, elles intègrent cependant toutes les technologies pour satisfaire les amateurs prêts à consentir une telle dépense. Ainsi, le Shuttle X100 s'invite de fort belle manière dans n'importe quel salon ou appartement un tant soit peu moderne. Le style est digne de tous les éloges, les performances sont globalement au rendez-vous et l'ensemble s'avère particulièrement bien conçu : il s'agit sans doute d'un des meilleurs « PC de salon » que nous ayons eu l'occasion de voir passer à la rédaction.
Le Shuttle P2 3700G n'est pas en reste. Machine particulièrement élitiste dans la configuration qui nous a été fournie par le fabricant taïwanais, ce PC est en réalité entièrement configurable afin de correspondre aux besoins de tout un chacun. Compte tenu de l'orientation « à la pointe de la technologie », il ne faut pas s'attendre à une machine premier prix, mais en choisissant des composants meilleurs marché que les OVNI sélectionnés par Shuttle, il est possible d'obtenir une machine relativement abordable, très performante et au design soigné. Dans un cas comme dans l'autre, il ne faut cependant pas oublier que la taille des boîtiers employés limite sensiblement les possibilités d'évolution. Du coup, aussi belles et fonctionnelles soient-elles, ces machines, en particulier le X100, auront une longévité plus limitée que la moyenne... le prix du design et de la miniaturisation.
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