En empruntant son titre au dieu nordique, Loki ne fait évidemment pas mystère de ses références et, en ce sens, il se rapproche effectivement de Titan Quest. Pour créer le canevas de son hack and slash, Cyanide a puisé dans quatre mythologies qu'il a joyeusement mélangées. Chacune de ces mythologies est l'occasion d'un acte de l'aventure, de décors / créatures particuliers et d'une classe de personnage. En début de partie, le joueur peut ainsi opter pour une archère grecque, un barbare nordique, une chaman aztèque et un magicien égyptien. La phase de création dudit personnage est on ne peut plus classique avec sélection de quelques attributs physiques et détermination du nom. On regrettera de suite que le sexe soit imposé : il ne semble pour le moment pas possible de créer un archer grec par exemple. Cette étape achevé, Thomas Veauclin, directeur artistique chez Cyanide, se lance dans la campagne solo.
Là encore, on sent l'influence Titan Quest ou plutôt comme nous le rappelle très vite notre hôte, celle de Diablo II. Cyanide insiste effectivement sur le fait que l'inspiration des développeurs vient directement du jeu de Blizzard : le développement de Loki aurait d'ailleurs démarré bien avant que le titre d'Iron Lore ne soit dévoilé publiquement. Cette précision a son importance dans la mesure où Cyanide a notamment mis un point d'honneur à proposer des niveaux aléatoires au contraire des parcours figés qui ont désespéré certains joueurs de Titan Quest. La campagne solo de Loki propose quatre actes et débute forcément par celui du personnage sélectionné (Grèce pour l'archère, Égypte pour le magicien...). Ensuite, les trois autres actes seront au choix du joueur et la génération aléatoire des niveaux permet de réduire considérablement l'impression de déjà-vu lorsque il sera question de refaire ces niveaux pour améliorer son équipement ou augmenter l'expérience du héros.
La progression du personnage se fait également par les classiques passages de niveau. Ici, Cyanide a cependant fait preuve d'une certaine originalité puisqu'il est question de deux barres d'expérience. La première influe directement sur les caractéristiques du héros alors que la seconde est liée à la « faveur des dieux ». Ces faveurs prennent la forme de points à répartir sur les trois arbres de compétences propres à chaque classe de personnage. L'influence de Diablo II est là encore très perceptible, mais Cyanide a fait quelques efforts pour nous proposer des compétences variées, à défaut d'être innovantes : nous pourrons notamment compter sur différents sorts d'invocation et de métamorphose. Il ne sera bien sûr pas possible d'augmenter toutes les compétences au maximum et comme toujours des choix seront à faire. Cela dit, pour limiter les frustrations, Cyanide permettra de réallouer tous les points attribués à un arbre sans aucune limitation.
Au niveau des créatures également la variété est de mise, et ce, même si Cyanide ne pouvait évidemment pas faire complètement table rase du passé. Ainsi, la centaine de monstre imaginée par les développeurs intégrera des bébêtes que l'on a déjà eu l'occasion de croiser sous une forme ou une autre dans Diablo II, Silverfall ou Titan Quest. Le style graphique adopté par Cyanide est cependant très efficace et le rythme des affrontements promet d'être très élevé. Du côté des boss de fin de niveau, Loki est très impressionnant. Les développeurs ont bien sûr puisé leur inspiration dans les différentes mythologies pour nous proposer des créatures parfois énormes : Fenrir le loup des glaces, le puissant dragon Fafnir, le Minotaure... Détail intéressant, ces boss sont parfois trop puissants pour être éliminés par la force brute, il faut alors s'aider du décor ou trouver une astuce pour les mettre hors d'état de nuire.
La campagne s'étale donc sur quatre actes et là aussi à la manière de Diablo II ou Titan Quest, trois niveaux de difficulté sont disponibles. Il ne sera cependant pas question de refaire les mêmes missions en passant au palier supérieur puisque Cyanide a imaginé un scénario qui ne prend pas fin avec le premier acte. Sans trop en dévoiler, disons qu'à la fin de celui-ci, le héros se verra confier une autre mission au cours de laquelle il comprendra très vite qu'un troisième passage sera nécessaire pour mettre au pas les innombrables « vilainspasbeaux ». Ces trois actes achevés, le joueur se tournera logiquement vers le multijoueur et là encore, Loki n'a pas à rougir de la comparaison avec ses concurrents. Le coopératif permettra à six amis de rejouer l'ensemble du jeu alors que le duel / bataille prendra place dans une arène pour des affrontements en solitaire / par équipes. Un système de défis sera de la partie et Cyanide prévoit un mode fermé avec sauvegarde des héros sur ses serveurs pour enrayer la triche.
Très prometteur, Loki ne fait évidemment pas dans l'originalité débridée, mais il semble parfaitement calibré pour satisfaire le public visé par les développeurs. Si nous n'avons pas encore eu la possibilité de poser nos grosses pattes dessus, le jeu de Cyanide semble un peu plus proche de l'esprit Diablo II que Titan Quest. Aussi bon soit-il, ce dernier n'arrivait pas toujours à maintenir le rythme du jeu de Blizzard et souffrait d'une certaine monotonie du fait de niveaux identiques d'une partie à l'autre. Avec sa génération aléatoire des zones, ses monstres très impressionnants et la grande variété d'objets / créatures qu'il devrait proposer, Loki semble bien équipé pour concurrencer le titre d'Iron Lore. Sur le plan technique, Loki est déjà splendide. Il nécessite encore quelques ajustements (bugs, plantages), mais Cyanide ne semble pas pressé : le développeur vient de débuter la phase de débogage et précise qu'il se laissera le temps qu'il faudra pour offrir un produit aux petits oignons.