Comme un os dans le concept ?
La bande dessinée Bone raconte l'histoire de Fone Bone et de ses deux cousins, Phoncible Bone et Smiley Bone. Les trois drôles de petits bonshommes ont été chassés de Boneville suite à plusieurs affaires louches menées par Phoncible, le plus riche et le plus égoïste de la bande. Deux semaines après leur « éviction », les trois compères tentent de regagner leur cité, mais sont absolument incapables de se rappeler de leur chemin. C'est ainsi que nous les retrouvons, au début de l'aventure, perdus dans un désert inhospitalier et absent de leur carte. Fidèlement adapté de la bande dessinée, La Forêt Sans Retour reprend le scénario de Jeff Smith et les trois Bones ne tardent donc pas à être séparés. Nous nous occupons alors principalement du destin de Fone Bone dont le but est évidemment 1/ de retrouver son chemin et 2/ de retrouver ses amis.Des petits jeux et des phrases bien senties ne suffisent pas pour combler les lacunes de l'aventure
Aidé par une interface façon point & click (gestion intégralement à la souris) tout ce qu'il y a de plus classique, le joueur doit donc guider le sympathique Fone au travers d'une aventure qui suit à la lettre l'oeuvre de Jeff Smith. Nous touchons d'ailleurs ici au premier problème du jeu. En effet, les lecteurs de la bande dessinée n'auront absolument aucune surprise et les énigmes ne leur poseront pas la moindre difficulté. La fidélité à l'oeuvre originelle est certes un élément important, mais il ne faut pas non plus que le jeu en perde toute saveur et c'est hélas ce qui arrive ici. Cela dit, même sans avoir lu la bande dessinée, on ne peut pas dire que le défi soit très relevé du fait de l'absolue linéarité de l'intrigue. Il faut effectivement savoir que l'aventure fonctionne comme une succession d'écrans.
Chaque écran est l'occasion d'une énigme qu'il faut résoudre avant de passer au suivant. On ne se pose pas la moindre question et comme les décors sont rudimentaires, on ne cherche généralement pas plus de quinze secondes la solution à un problème. Tant et si bien qu'après trois petites heures de jeu, le générique de fin apparaît sur l'écran de notre PC et tout le charisme des personnages de Jeff Smith ne suffit pas à faire avaler la pilule. Même les néophytes devraient sortir de cette Forêt Sans Retour en moins de six heures ce qui, compte tenu de l'intérêt des énigmes et des 30 euros demandés par Anuman, est un peu léger. Précisons enfin que la réalisation est en net retrait avec trois héros certes attachants, mais des personnages secondaires simplistes et des animations limitées. Le doublage est de bonne qualité, mais de rares phrases sont restées en anglais et les dialogues ne s'enchaînent pas toujours très bien.
Conclusion
En se basant sur l'oeuvre de Jeff Smith, Telltale Games était assuré de disposer d'une histoire solide, de personnages attachants et d'une atmosphère proche du conte de fée... Pas de soucis de ce côté, mais c'est hélas à peu près tout ce qu'il y a à retenir de ce premier opus bien trop court, sans aucun défi ni imagination. En restant complètement scotchés au scénario de Jeff Smith, les développeurs ne parviennent pas à faire décoller une aventure qui se suit comme une bande dessinée : on se demande alors l'intérêt d'avoir une souris entre les mains ? Un titre qui ne justifie jamais les 30 euros qu'on en demande à moins, peut-être, de le destiner à un très jeune public.Ce jeu vous intéresse ? Retrouvez-le dans le