Comme un OS dans l'expérience...
eXperience 112 repose effectivement sur une idée finalement très simple, mais qui conditionne l'intégralité du jeu : la gestion de caméras de surveillance pour observer les faits et gestes d'une jeune femme perdue à l'intérieur d'un super tanker. Cela dit et contrairement aux émissions de « télé-réalité » à la mode depuis quelques années, l'action du joueur ne se limite pas au voyeurisme : derrière ces caméras de sécurité il doit véritablement aider la jeune femme, une certaine Léa Nichols. Celle-ci se réveille donc de nos jours dans l'une des cabines d'un pétrolier échoué sur une île du Pacifique et, presqu'immédiatement, elle se rend compte que quelqu'un l'observe via le système de surveillance du complexe.Pas totalement convaincue de notre bonne foi, Léa n'explique toutefois que les bases de cette interface. Pour les fonctions les plus avancées, il faudra gagner sa confiance, ce qui se fera évidemment au fil de l'aventure. Dans un premier temps, on apprend donc à manipuler les caméras du complexe. Il n'est possible d'en afficher que trois à la fois et il faut donc passer de l'une à l'autre en fonction du lieu où se trouve Léa. Le système d'exploitation (OS) permet également d'afficher un plan en deux dimensions sur lequel toute l'infrastructure du pétrolier est visible, ainsi que la position des portes et des éclairages. Ces deux éléments sont, avec les caméras, les seuls auxquels le joueur a directement accès : pour tout le reste il doit passer par l'intermédiaire de Léa.
Un Shell pour sortir du pétrolier ?
Cette frustration, toute relative cependant, est effectivement l'un des éléments qui pousse le joueur à aller de l'avant, à dénouer les mystères d'un scénario relativement simple, mais parfaitement calibré pour nous tenir en haleine. Après quelques dizaines de minutes, Léa commence à mieux apprécier notre compagnie et elle se décide donc à nous parler des upgrades de caméras. En début de partie, on ne peut que faire tourner ces dernières, mais par la suite, il est possible de mettre la main sur des « cartouches ». Ces modules ajoutent des fonctions à nos caméras et nous permettent par exemple de voir dans le noir ou d'obtenir une vision thermique. Autant de gadgets qui renouvellent le gameplay et relancent évidemment l'aventure.L'aventure en elle-même n'est pas compliquée. Lexis Numérique souhaite bien sûr toucher un large public, mais il ne voulait surtout pas tomber dans les travers de ce type de jeux en réalisant soit une succession de casse-têtes, soit un banal point & click. Du coup, tout le sel d'eXperience 112 se retrouve dans les éléments que nous avons décrits précédemment et si nous n'avons pu tester le jeu qu'environ une heure, tout cela semble bien fonctionner. L'interface, malgré quelques lourdeurs et ralentissements que l'on espère corrigés sur la version finale, est finalement assez simple à prendre en main. La réalisation graphique peut sembler sommaire, mais ne pose pas de réel problème. Le scénario est très stimulant et le fait de placer le joueur véritablement au coeur de l'histoire, comme ce fut le cas sur In Memoriam, est une réussite.
D'après Nicolas Delaye, il faut compter environ six heures de jeu pour le seul pétrolier et encore en allant vraiment à l'essentiel. Quelques éléments plus originaux nous permettront de contrôler un robot ainsi qu'un bathyscaphe alors que les deux tiers du scénario se déroulent en dehors du super-tanker, mais nous ne pouvons pour l'instant parler que d'une sortie dans les eaux profondes qui entourent le navire. L'un dans l'autre, ces différents éléments devraient être suffisants pour que le joueur ne s'ennuie pas : c'est en tout cas l'avis de notre hôte. Nous préférons évidemment réserver notre jugement pour la version finale, mais si les optimisations encore nécessaires sont de mise, voilà une expérience qui pourrait bien s'avérer concluante.