Electronic Arts dépasse l'Airborne ?
Des plages de Normandie à la Bataille de Berlin, du pont de Remagen à la Bataille des Ardennes en passant par un petit voyage en Afrique du Nord et un détour du côté du Pacifique, vous pensiez peut-être avoir fait le tour de la Seconde Guerre Mondiale ? Electronic Arts n'est visiblement pas de cet avis et au travers d'une campagne solo de six missions, l'éditeur nous propose de prendre part à quelques-unes des plus fameuses opérations aéroportées du conflit : Husky, Neptune ou Varsity sont autant de noms exotiques pour nous emmener faire le zouave en Italie, en France, aux Pays-Bas et en Allemagne. Alors évidemment, niveau originalité du cadre on repassera. Seconde Guerre Mondiale oblige, nous avons droit aux mêmes joujoux que sur les précédents opus et nous nous baladons dans des environnements très proches.Quelle que soit la mission et le niveau de difficulté, cela commence toujours par un saut en parachute...
Afin de se démarquer, Electronic Arts comptait donc sur l'introduction de l'élément parachutisme. Dans le rôle de Boyd Travers, un soldat de la 82e aéroportée, nous devons effectivement agir derrière les lignes ennemies alors que le gros des troupes alliées n'est pas encore sur le champ de bataille. Toutes les missions de la campagne commencent ainsi selon le même rituel : un briefing pour le moins succinct nous invite à découvrir les deux ou trois zones de largage conseillées pour éviter au maximum les forces ennemies. Ensuite, nous retrouvons le brave Travers dans l'avion qui le conduit à son prochain objectif et nous nous lançons pour un saut en parachute plutôt bien fait et ma foi assez amusant... la première fois !
En effet, sur certaines cartes, il est tout à fait possible de mettre « en attente » un objectif et de se promener à travers toute la carte pour aller en boucler un autre. Ensuite, Travers revient au premier et reprend la suite des opérations... tout le petit monde présent a gentiment attendu notre retour : parfaitement débile ! Ce problème de réalisme, on le retrouve à tous les niveaux et il nous prouve, malgré les annonces d'Electronic Arts, combien la série est restée figée. Ainsi, et alors que Travers est systématiquement accompagné de quelques équipiers, ces derniers ne lui sont d'aucun secours : il est absolument impossible de leur donner le moindre ordre et pour ne rien arranger, leur intelligence pourrait concurrencer celle d'un batracien.
Perdue, contournée ou bloqué par une caisse : l'intelligence artificielle n'est pas à son avantage
Il avait pourtant été question de nets progrès en la matière. Las, l'intelligence artificielle est capable de toutes les âneries que nous voyons depuis des années dans les Jeux Vidéo : elle lance ses grenades n'importe comment, se retrouve à cours de munition en plein milieu d'une charge et n'a jamais entendu parler de contournement. Son niveau ne se juge qu'au travers de sa précision et, au maximum, elle est tout à fait capable d'émasculer un moustique à dix kilomètres ! Toutefois, même à ce niveau diabolique de précision, on trouve encore des Panzershreks suffisamment déçus par la vie pour faire feu à bout pourtant ! De fil en aiguille, l'ami Travers a vite fait de se transformer en machine à tuer capable de mettre en déroute une division entière avant d'exploser un Tigre insouciant.
Ne tirons cependant pas sur l'ambulance, tout n'est effectivement pas à jeter dans ce Medal Of Honor : Airborne. Il faut d'abord bien admettre que malgré les limitations bien pénibles que nous avons déjà évoquées, le jeu reste prenant : il faut dire que jouer les super-héros a toujours flatté mon ego ! Blague à part, les missions sont plutôt rythmées et, en dehors de la dernière carte, la variété des objectifs est suffisante pour que le joueur n'ait pas toujours l'impression de refaire la même chose. Les affrontements contre les chars font bien monter le niveau d'adrénaline et les courses-poursuites dans les tranchées, à défaut d'être réalistes, sont assez amusantes... Le temps de boucler les six petites missions !
Même en étant gentil, difficile d'y trouver son compte. Ainsi, selon votre niveau, les six missions peuvent être bouclées en à peine six heures, à raison d'une à deux heures par mission. La rejouabilité de l'ensemble est faible, mais le multi rallongera la sauce pour les amateurs. Les modes y sont classiques, mais efficaces, si l'on ne tient pas compte des lags pénibles qui émaillent les parties ! Terminons d'ailleurs sur une note technique ce test en pointant du doigt une réalisation en dents de scie. La bande-son est réussie, de même que les animations, et l'aspect graphique est en nets progrès, mais l'ensemble est gâché par un crénelage d'un autre temps. La gestion des collisions est très moyenne, mais c'est plus encore l'indestructibilité de certains éléments du décor qui agace / étonne... Jetez donc un œil au combat final contre le Tigre de notre vidéo pour vous en convaincre !
Conclusion
Eh non, malgré les déclarations d'intentions d'Electronic Arts, Airborne n'est pas l'épisode de la réconciliation avec la série Medal Of Honor. Malgré quelques idées intéressantes comme l'intégration des séquences en parachute, la possibilité de choisir sa zone de largage ou le système d'amélioration des armes, les développeurs retombent très rapidement dans leurs (Boyd) travers. La pseudo ouverture des cartes n'est qu'un leurre qui accentue surtout l'aspect irréaliste des choses avec des alliés / ennemis qui donnent l'impression d'attendre bien sagement l'arrivée du héros pour se mettre sur la figure ! L'intelligence artificielle de nos coéquipiers est une fois encore aux abonnés absents et celles des adversaires n'est guère plus probante. Les développeurs connaissent heureusement leur affaire niveau rythme de l'action et les missions s'enchaînent finalement sans déplaisir, pourvu que l'on soit fan du genre. Hélas, dans ce cas, c'est la durée de vie, au mieux digne d'une extension, qui déçoit et les lags observés en multijoueur ne sont guère encourageants. Un titre à réserver aux fous furieux du genre qui ne pourraient pas attendre l'arrivée du nouveau Call Of Duty, autrement plus prometteur.Ce jeu vous intéresse ? Retrouvez-le dans le