Si le nom de Team Fortress ne vous dit rien, sans doute n'avez pas connu la sortie des Quake, Unreal et autres Half-Life sur PC. Mis au point par la communauté des joueurs, ce mod tient une place à part dans le coeur de nombreux joueurs et il n'est de ce fait pas étonnant que, même pratiquement dix ans après les premières annonces, sa suite soit encore attendue par une foule d'amateurs. Aujourd'hui, après d'innombrables retards et promesses non tenues, elle est enfin disponible. Intégrée par Valve à son étonnant coffret « The Orange Box », Team Fortress 2 se permet de bousculer nos habitudes et devrait, à son tour, marquer les esprits.
« Laissez ma Team sortir de la Fortresseeeuuuu »
Pas de scénario, pas d'introduction ou de mise en scène complexe, le principe à la base de Team Fortress 2 est on ne peut plus simple : deux équipes (les bleus et les rouges) se vouent une haine farouche et ont décidé de régler leurs comptes à coups de bourre-pif dopés aux lance-roquettes, à la grenade ou à la mitrailleuse lourde... Une sorte de guerre psychologique que ne renierait pas le Savancosinus de Goscinny / Uderzo. Le pourquoi de cette lutte, on s'en moque complètement, en tant que joueur, il nous faut simplement choisir entre l'un des deux camps en présence et opter pour l'une des classes de personnage disponibles. Trois catégories sont accessibles (attaque, défense et soutien) pour un total de neuf « professions » : éclaireur, soldat, pyro, démolisseur, heavy, ingénieur, médecin, tireur d'élite et espion.Il est important d'équilibrer les professions au sein d'une même équipe
Une très grande partie de l'intérêt de Team Fortress 2 repose justement sur ces neuf professions dont les caractéristiques sont évidemment très différentes. Ainsi, l'ingénieur est chargé de récupérer du métal sur la carte afin de mettre en place des tourelles, des téléporteurs ou des points de recharge (vie / munitions). De son côté, l'éclaireur peut se sortir de situations complexes ou surprendre ses adversaires avec le double jump. Bien sûr, certaines de ces compétences sont plus simples à appréhender que d'autres et on manipule plus vite le minigun d'un heavy que le camouflage de l'espion. Cela dit, même dans ce dernier cas, il ne faut pas longtemps pour être à l'aise et l'on sent bien que Valve a voulu réaliser un jeu accessible au plus grand nombre. Ce n'est d'ailleurs pas tant la maîtrise des différentes compétences que leur association qui fait la différence dans Team Fortress 2.
Si un heavy peut sembler indestructible, plus encore lorsqu'il est accompagné d'un médecin, il suffit en réalité d'une balle de tireur d'élite bien placée pour lui régler son compte. Dans un autre registre, l'ingénieur, de santé fragile, a besoin de couverture, mais les équipements qu'il installe peuvent tout à fait renverser le cours d'une partie. Le maître mot des combats de Team Fortress 2, comme d'ailleurs de nombreux shooters en ligne, est donc équilibre. Il est important d'avoir une équipe complète et au fait des compétences propres à chacun pour l'emporter sur des cartes, certes peu nombreuses, mais variées. Ainsi, les 6 terrains conçus par Valve permettent de tester différents modes de jeu : conquête de points de contrôle, capture du drapeau (où le drapeau est remplacé par une valise), attaque / défense... C'est simple, mais ça fonctionne.
Simple certes, mais pas simpliste : si Valve a tenu à ce que son jeu soit accessible au plus grand nombre, il n'a pas oublié toutes les astuces, tous les trucs à même de faire plaisir aux joueurs les plus expérimentés. Il y a tout d'abord les compétences spécifiques à certaines professions comme le camouflage de l'espion. Cette classe est certes plus délicate à jouer que le heavy ou le pyro, mais quel bonheur que d'infiltrer la base adverse pour aller faire un carton ! Certains habitués regretteront la disparition des grenades, mais on trouve encore largement de quoi s'amuser avec les rocket / bomb jump. Enfin, il faut reconnaître que le jeu en équipe atteint ici des sommets et parvenir à faire des combos tels que le classique, mais néanmoins efficace, heavy / médecin est un véritable bonheur.
Simple, mais efficace, Team Fortress 2 permet de toute de suite rentrer dans le bain (de sang ?)
À la fois conçue pour rendre le jeu le plus accessible possible et pour que les joueurs puissent se concentrer sur les combats, l'interface est limpide. Qu'il s'agisse des informations relatives à l'état de notre personnage ou du système de localisation des cartes, tout est on ne peut plus clair. Des flèches lumineuses indiquent la direction des points de contrôle alors que d'imposantes icônes de couleur sont là pour nous préciser ce qui se passe actuellement : zones en cours de capture, drapeau (enfin valise) volé par l'ennemi... Difficile dans ces conditions de stresser à l'idée de louper sa cible ! Autre point destiné à détendre un peu l'atmosphère : l'humour, omniprésent dans Team Fortress 2. Design, voix, emotes : chaque personnage dispose de nombreux éléments pour le distinguer et pour laisser sa « patte » sur la partie en cours.
Sans pour autant nous perdre dans des détails inutiles, citons tout de même le sourire du heavy qui s'agrandit en même que monte son total de joueurs massacrés. Citons également les improvisations au violon du médecin ou encore les borborygmes incompréhensibles du pyro derrière son masque à gaz. Des éléments en apparence anodins, mais qui contribuent à l'ambiance si particulière des parties de Team Fortress 2. Dans le même ordre d'idée, il nous faut parler de la réalisation graphique du titre et de son aspect cartoon qui aura surpris plus d'un joueur. En plus d'être original, le résultat est tout ce qu'il y a de plus réussi, même s'il faut bien reconnaître que les possesseurs de Cartes Graphiques surpuissantes en seront pour leurs frais : aucun effet clinquant à se mettre sous la dent et l'ensemble, moteur Source oblige, se contente d'une configuration relativement modeste.
Pour en finir avec l'aspect technique des choses, disons que le style compense largement la relative simplicité de l'ensemble. Les textures et les modélisations sont un peu simplistes, mais le jeu y gagne une atmosphère inédite pour un jeu d'action. Alors bien sûr, des amateurs regretteront le côté « délirant » très éloigné du réalisme en vogue à l'heure actuelle. D'autres critiqueront ces éléments destinés à rendre le jeu plus accessible, mais qui dénaturent le Team Fortress que nous connaissions. Il en est encore qui reprocheront à Valve d'avoir fait l'impasse sur les bots, ce qui rendra plus délicates les parties LAN entre amis. Enfin et il s'agit de la principale critique à faire aux développeurs : six cartes, ça reste très peu, même si nous espérons que ce total s'enrichisse très vite afin de rendre hommage à la qualité du jeu.
Pas question de faire dans la finesse... en tout cas pas avec le Heavy Weapons Guy !
Conclusion
Oubliées les pratiquement dix années de développement. Oubliées les promesses, les déceptions et le grand n'importe quoi qui a entouré la mise au point de ce Team Fortress 2. Il est aujourd'hui disponible et compte tenu de la qualité de l'ensemble, nous aurions vraiment tort de ressasser le passé. Alors bien sûr, il n'est pas question de faire dans le cérébral. L'aspect tactique des choses n'est pas le plus évolué que nous ayons pu découvrir dans un FPS en ligne, mais l'action rapide, la prise en main quasi instantanée, la variété des professions et les modes de jeu plus amusants les uns que les autres font de Team Fortress 2 un indispensable... Enfin à condition de ne pas être trop regardant sur le nombre de cartes actuellement disponibles : six, même en considérant leur bonne conception, ça ne fait pas bien lourd. Pensé comme un module de l'Orange Box, Team Fortress 2 est assurément un titre à ne pas rater, mais pris séparément, son coût pourrait en rebuter certains.Ce jeu vous intéresse ? Retrouvez-le dans le
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