Un je ne sais quoi d'Epic
Si l'orientation multijoueur de la série Unreal Tournament n'est un secret pour personne, Epic Games voulait innover avec ce nouvel opus en intégrant un mode solo digne de ce nom. Les développeurs de Raleigh se sont donc fendus d'un scénario et nous proposent quelques cinématiques pour le raconter. Cependant, malgré les déclarations d'Epic Games, il ne faut pas plus de quelques minutes pour se rendre compte que cette « campagne » ne peut absolument pas se comparer à ce que nous propose la concurrence. Le scénario n'est vraiment qu'un prétexte et le joueur se focalise très vite sur le « simple » enchaînement de combats / cartes contre des bots.La campagne solo du jeu n'a guère d'intérêt : elle permet surtout de se faire la main
On notera que nombre des cartes disponibles en solo se retrouvent dans les différents modes multi et que toute la campagne peut se faire en mode coopératif. Pas mauvaise, cette partie du jeu n'est toutefois qu'une mise en bouche. Elle fait office de didacticiel, certes évolué, mais de didacticiel malgré tout, avant d'attaquer le gros morceau du jeu, son multijoueur. Ici, nous trouvons cinq modes : Deathmatch et son corollaire Team Deathmatch, Capture du Drapeau, Duel et Guerre. Ce dernier ressemble au célèbre Onslaught, mais les amateurs regretteront que les Assault et Double Domination des précédents opus ne soient pas du voyage.
En plus des indispensables munitions, des armures et des kits de premiers soins, il est aussi possible de ramasser différents bonus de puissance (invulnérabilité, bottes de saut, invisibilité, ceinture bouclier...) ainsi que des dispositifs déployables. Ces derniers contribuent à rendre le jeu un peu plus stratégique et apportent surtout de l'imprévu dans des parties joyeusement frénétiques. Le champ de stase permet d'altérer le cours du temps et ainsi ralentir un porteur du drapeau ou une attaque sur un node. De son côté, l'EMP est idéale pour mettre hors d'état de nuire tous les véhicules présents dans une zone assez large.
Parfois très impressionnants, les engins sont surtout variés : mention spéciale pour l'hoverboard
Car Unreal Tournament III intègre bien sûr son lot d'engins qui permettent d'ailleurs à Epic Games de proposer une variante « avec véhicules » au mode Capture du Drapeau. Même si le jeu est sympa entre « piétons », il prend à notre avis tout son sens lorsque les véhicules deviennent accessibles. Ici, nous avons droit à une ribambelle de machines allant du classique char Goliath au Raptor air-sol en passant par le rapide Hellbender ou l'énorme Paladin. À cela, il convient de rajouter les machines Necris qui apportent une touche d'originalité non négligeable du fait de leur design « tentaculaire » et de leur puissance de feu impressionnante.
Folie meurtrière !
Alors que le mode Deathmatch fait évidemment l'apologie du jeu en solitaire, nous touchons ici à un système de combats en équipe plus intéressant stratégiquement parlant. Il convient d'ailleurs de signaler la présence de véhicules à plusieurs places comme l'énorme Darkwalker Necris et la présence d'hoverboard pour tous les joueurs en mode Guerre. Cette espèce de skate-board sans roulette est une bénédiction lorsqu'on se trouve sur une grande carte puisqu'il permet de se déplacer plus vite en s'arrimant aux véhicules. Attention cependant, car sur son hoverboard, un joueur ne peut tirer et, touché, il tombe sur le sol où il reste groggy quelques secondes.
Déjà très rythmées, les parties en deviennent rapidement complètement folles. Les joueurs meurent, respawnent et retournent au combat en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Cela dit et malgré un aspect indéniablement « grosbill », Unreal Tournament III est, comme ses prédécesseurs, un jeu qui se maîtrise, qui s'apprivoise au fil des parties. Il est très difficile de rester plus de deux minutes à distance d'un adversaire, mais le moment du corps à corps arrive souvent sans prévenir. Il faut donc constamment être sur ses gardes. Des réflexes sont indispensables pour se faire une place au soleil des classements et une certaine précision n'est pas du luxe.
Comme nous l'avons dit en préambule, Unreal Tournament III sert de vitrine technologique à l'Unreal Engine 3. Mais alors qu'un titre comme Gears Of War manquait d'optimisation, Epic Games a ici fait du bon boulot. Fidèle à ce bon vieux DirectX 9, Unreal Tournament III est malgré tout un très beau jeu. Modèles de véhicules, environnements et effets en tout genre sont d'un niveau rarement atteint, mais le jeu ne nécessite pas un monstre de puissance : un Pentium IV à 2,6 GHz épaulé par 1 Go de mémoire et une 7800GT s'en sortira avec les honneurs, garantissant la fluidité nécessaire à l'action ininterrompue des affrontements.
Conclusion
Un petit peu déçus par le manque de nouveautés et d'audace d'Epic Games, il nous faut toutefois saluer une fois encore la performance du développeur. Le solo ne tient pas ses promesses, l'ensemble est particulièrement « bourrin » et la disparition de certains modes de jeu est regrettable, mais Unreal Tournament reste un incontournable du jeu d'action multijoueur. En LAN ou via Internet, les affrontements sont toujours aussi nerveux et le moteur graphique soutient parfaitement l'action sans que l'optimisation ne pose le moindre problème. La frénésie est au rendez-vous, les armes et les véhicules également alors que l'éditeur est aussi complet que possible : que pourrait-on décemment demander de plus ? Comment ça... les modes d'UT2004 ? ... Pas faux.Ce jeu vous intéresse ? Retrouvez-le dans le