Ce n'est un secret pour personne, l'industrie du jeu vidéo est particulièrement dépendante des ventes réalisées durant les fêtes de fin d'année. Si Supreme Commander avait raté celles de 2006, sa première extension n'allait donc pas manquer Noël 2007. Intitulée Forged Alliance, elle fait vraiment figure de session de rattrapage pour tous ceux qui auraient manqué l'excellent jeu de stratégie temps réel conçu par Chris Taylor et toute sa bande de Gas Powered Games. Il s'agit effectivement de ce que nous appelons un standalone, autrement dit, Forged Alliance ne nécessite pas Supreme Commander pour fonctionner, mais en enrichit considérablement le contenu. Nouvelle faction, unités par dizaines et une campagne solo inédite... Miam !
Suprême de stratégie et son coulis de Séraphimes
Entrons tout de suite dans le vif du sujet et si pour ne pas gâcher la fin de Supreme Commander, nous n'irons pas dans les détails du scénario, il est tout de même possible de préciser le pourquoi du comment de Forged Alliance. Quelques dizaines d'années après la fin du jeu de base, arrive une race extra-terrestre que tout le monde croyait disparue, les Séraphimes. Vénérée par les Aeons, celle-ci est pour le moins agressive et se propose tout simplement d'éliminer toute forme de vie, en particulier humaine. De fil en aiguille et pour éviter l'annihilation, les trois factions humaines du jeu de base (Aeons, Cybrans et UEF) s'unissent au travers de six « missions » (sept en comptant le didacticiel) aussi variées que possible.Les petites escarmouches se transforment rapidement en batailles à (très) grande échelle !
Comme ce fut le cas avec Supreme Commander, les missions de Forged Alliance vont beaucoup plus loin que la classique carte des jeux de stratégie temps réel. Il s'agit ici de véritables théâtres d'opération qui se dévoilent au fur et à mesure des objectifs jusqu'à couvrir des surfaces faramineuses. Ces rapprochements entre le jeu de base et son extension ne doivent cependant pas aller beaucoup plus loin tant Gas Powered Games a complètement revu sa copie. Si en lui-même le scénario n'est guère plus abouti, les objectifs proposés sont nettement plus intéressants et la difficulté est au rendez-vous. Dès la première mission, le joueur est d'ailleurs dans le bain avec des attaques massives de la part de l'ennemi et, surtout, une véritable « envie d'en découdre ».
En effet, l'intelligence artificielle (IA) a été largement modifiée par les développeurs qui l'ont rendue nettement moins timorée. Elle prépare davantage ses assauts, mais se montre surtout plus entreprenante, n'hésitant pas à mener des contre-attaques ambitieuses ou à harceler son adversaire pour ne pas lui laisser le temps de respirer. Dans les faits, cette IA permet de rendre la campagne solo bien plus dynamique que celle de Supreme Commander et nous évite aussi quelques crises de nerfs. Les modifications d'IA ne concernent effectivement pas que les réactions de l'ennemi, mais également nos propres unités. Celles-ci répondent donc mieux aux ordres, choisissent leur chemin avec plus de discernement et exploitent systématiquement les avantages dont elles bénéficient.
Au travers des six missions proposées, il est toutefois important de préciser que seules les trois factions du jeu de base sont jouables. Les Séraphimes se découvrent en tant qu'ennemis avant d'être accessibles en mode escarmouche et en multijoueur. Ils constituent bien sûr l'essentiel des nouvelles unités imaginées par les développeurs, mais on regrettera tout de même leur manque d'originalité question design... en dehors des quatre unités expérimentales qui chapeautent leur armée ! Afin de ne pas faire de jaloux, Gas Powered Games a aussi prévu des forces supplémentaires pour les Aeons, les Cybrons et l'UEF (des troupes et une nouvelle unité expérimentale par faction), mais nous avons un petit faible pour l'Ahwassa Séraphime : un bombardier stratégique T4 absolument dévastateur !
Malgré les nouvelles unités expérimentales, le nucléaire reste un bon moyen d'en « finir »
Enfin, il est bon de noter que les progrès « sur le terrain » ne sont pas les seuls imaginés par Chris Taylor et son équipe. Ces derniers ont effectivement revu l'interface du jeu afin de la rendre plus légère et plus élégante, grâce notamment aux effets de transparence bienvenus. Un nouveau système de patrons pour les constructions est en outre disponible et les développeurs ont poursuivi leurs efforts d'optimisation. S'il faut encore faire avec un PC puissant pour faire tourner Supreme Commander correctement, l'intégration de quelques nouveaux effets (explosions, gestion des ombres) s'est accompagnée d'une meilleure fluidité à machine égale : pas de quoi crier au génie, mais quelques images par seconde en plus qui font du bien et qui complètent le très bon bilan de cette extension.
Conclusion
Indispensable. Forged Alliance est simplement indispensable à tous les amateurs de Supreme Commander qu'elle améliore sur de nombreux points. Le contenu supplémentaire (nouvelles campagne / faction / unités) est aussi riche qu'intéressant et s'ils n'ont pas été dénaturés, les mécanismes de jeu ont subi de profonds changements afin de rendre les parties encore plus exceptionnelles. Tant en mode escarmouche qu'en multijoueur, Supreme Commander prend une nouvelle dimension... Une dimension qui risque toutefois de perdre un peu les néophytes qui trouveront sans aucun doute la campagne solo trop complexe pour un premier contact. Nous ne saurons trop conseiller à ces joueurs de se tourner vers le coffret regroupant Supreme Commander et son extension afin de goûter à ce qui, plus que jamais, est l'un des meilleurs jeux de stratégie de ces dernières années.Ce jeu vous intéresse ? Retrouvez-le dans le
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