Chéri... Je suis rentré !
Pas grand-chose à voir avec le Shining de Stanley Krubik, mais tout de même, Penumbra : Black Plague repose tout entier sur l'atmosphère un peu malsaine qui se dégage de l'aventure. Les développeurs ont déjà tenté le coup avec Penumbra : Overture, mais certains éléments de gameplay comme la présence de plusieurs armes avait tendance à gâcher un peu l'expérience de jeu. Pour ce nouvel opus, les deux responsables de Frictionnal Games, que nous avons eu l'occasion de rencontrer à Copenhague, avaient deux objectifs en tête. Deux idées-forces que l'on peut schématiquement résumer à ceci : plus d'horreur et plus d'aventure.Le principe du jeu restera donc identique à celui d'Overture. Dans un monde représenté en vue subjective, le joueur incarnera un certain Philip que nous ne présenterons pas pour ne pas dévoiler l'intrigue du premier volet. Disons simplement qu'il se réveille dans une pièce étrange sans savoir trop savoir ce qu'il fait là. À la recherche de son père, il doit explorer un complexe souterrain et déjouer divers puzzles. Ces énigmes n'ont toutefois pas grand-chose à voir avec ce que nous proposent de nombreux point & click. Elles reposent effectivement majoritairement sur la possibilité d'attraper et manipuler des objets avec la souris.
Ceci doit également permettre de maintenir l'atmosphère et de ne pas distraire le joueur afin de répondre au second objectif, le plus d'horreur. Philip est en quelque sorte malade et entend une voix dans sa tête. Une voix qui passe son temps à le titiller et qui forme pour ainsi dire une seconde personnalité. En trompant Philip, en lui donnant de fausses informations, elle participe au sentiment d'insécurité ressenti par le joueur qui se demande comment démêler le vrai du faux. L'ambiance s'installe donc petit à petit, à mesure que le joueur explore le complexe et se rend compte qu'il n'est pas seul.
Diverses créatures plus ou moins hostiles errent effectivement dans les lieux et, sans trop en dévoiler, il convient de préciser que pour leur faire face, le joueur n'a plus aucune arme. Il est toujours possible de saisir n'importe quel objet pour en faire une arme improvisée, mais il ne s'agira que de freiner, rarement de les mettre hors d'état de nuire. Il est également possible de tendre des pièges à ces créatures, mais sans fusil, sans couteau, le joueur se voit attribuer le rôle de la proie... Un rôle qui ne donne pas confiance en soi, mais qui permet d'instiller une atmosphère toute particulière que la bande-son semble plutôt bien souligner.
Techniquement et compte tenu de la petite équipe en place, Penumbra : Black Plague est sympathique. Il n'est pas question de le comparer à Crysis, mais le rendu semble suffisant pour que l'ambiance souhaitée puisse s'installer. Depuis Overture quelques progrès sont observables avec notamment de nouveaux effets graphiques pour la fumée ou la chaleur. Si le complexe souterrain marque le début du jeu, d'autres décors sont au programme afin de varier les situations. Il ne nous reste plus qu'à attendre une version plus avancée pour vérifier ces impressions globalement positives. Une version qui ne devrait pas tarder, Black Plague est attendu pour le premier trimestre 2008.