S'il est principalement connu pour la série des Europa Universalis, Paradox Interactive est un éditeur à part entière. Il dispose de sa propre plateforme de téléchargement en ligne, Gamer's Gate, et publie le travail de nombreux studios européens lui assurant un catalogue de titres toujours plus important. La présentation organisée à Copenhague était d'ailleurs l'occasion pour Paradox de nous présenter certains de ses projets à venir. En plus de Rome, l'année 2008 devrait donc nous permettre de découvrir Penumbra : Black Plague et Lost Empire : Immortals. Ce dernier est l'œuvre de Pollux Gamelabs et après Galactic Civilizations, il s'agira du second 4X game de l'éditeur suédois.
Il ne peut en rester qu'un ?
Avant d'entrer dans le vif du sujet, il est important de clarifier les choses et d'expliciter le terme de 4X game. Très populaire dans les années 90, ce genre reprend depuis peu du poil de la bête et désigne, chez nos amis anglo-saxons, des jeux dans lesquels le joueur conduit l'expansion galactique d'un peuple résumée par les verbes : eXplore, eXpand, eXploit, eXterminate, soit en français : explorer, étendre, exploiter, exterminer. Lost Empire : Immortals se place de fait comme le successeur de titres aussi mémorables qu'Ascendancy ou Master Of Orion. Plus proche de nous, il s'agit surtout d'une sorte de suite / remake de Lost Empire, sorti de manière assez confidentielle l'été dernier.Au milieu, l'interface d'Immortals est en nets progrès par rapport à celle de Lost Empire
Convaincu du potentiel du jeu, Paradox Interactive a tout simplement fait signer ses développeurs et leur a proposé de reprendre leur travail afin de distribuer une version à la fois plus riche et mieux finie. Une version que nous avons donc eu l'occasion de découvrir plus en détail à Copenhague au travers d'une preview datant déjà de quelques semaines. Reprenant les meilleurs éléments du genre, Lost Empire débute avec la sélection d'options allant du choix de son peuple (sept races très différentes) aux caractéristiques de l'univers. Notons d'entrée que les développeurs ne se moquent pas de nous et permettent de régler à peu près n'importe quoi, il est bien sûr possible d'opter pour un peuple entièrement personnalisé.
L'univers dans lequel la partie se déroule est simplement colossal avec jusqu'à 5000 étoiles proposant différentes configurations de planètes. Là encore, de nombreuses options sont disponibles afin de régler le nombre de systèmes, la forme de l'univers et sa densité, mais les amateurs de parties gigantesques seront servis, et ce, même si le micromanagement inhérent à une telle surface de jeu est, lui aussi, impressionnant. Durant les premières heures, le joueur doit se familiariser avec l'interface qui, il faut bien le reconnaître, gagnerait à être allégée. Les informations sont nombreuses et le néophyte risque de s'y perdre. Les habitués seront en revanche ravis de voir l'étendue des arbres technologiques.
Ces derniers rassemblent plus de 150 progrès scientifiques répartis en onze catégories. Dans le même ordre d'idée et, là encore pour faire de l'ombre à la référence actuelle dans le genre, Galactic Civilizations, il est possible de dessiner ses propres vaisseaux de transport, de conquête ou d'exploration. À cet effet, un éditeur a été mis au point par les développeurs. Plutôt complet, il permet de choisir parmi huit classes d'engins et offre un panel d'armes, équipements et autres accessoires très impressionnant. Ces vaisseaux n'ont bien sûr qu'une seule utilité : nous permettre d'asseoir notre domination sur l'univers. À ce sujet, il faut faire avec un maximum de 45 autres civilisations de plus ou moins grande importance.
Graphiquement très corrects, les combats sont hélas gérés automatiquement
L'aspect diplomatique n'est bien sûr pas écarté. Divers traités sont possibles et un indicateur nous informe du sentiment des autres factions envers la nôtre en fonction d'éléments divers tels que l'expansionnisme ou le niveau militaire. Il n'est cependant pas toujours possible d'éviter le combat. Ici, Pollux nous propose un système en trois dimensions plutôt joli pour un jeu de ce type, mais le joueur ne décide rien : tout est automatiquement géré en fonction des forces en présence. Nul doute que cet élément déçoit, mais Lost Empire nous a malgré tout fait bonne impression. Davantage destiné aux amateurs qu'aux néophytes, le jeu est très complet et dispose d'outils bien pensés comme l'éditeur de vaisseaux. L'interface aurait en revanche mérité meilleur traitement et nous attendrons donc la confrontation Lost Empire : Immortals / Galactic Civilizations : Twilight Of The Arnor avant de nous prononcer.