Hard To Be A Developer ?
En fait d'histoire passionnante, il faut avouer que celle d'Hard To Be A God commence plutôt mal. Pas la moindre séquence d'introduction et pas même une petite page de texte pour situer un peu le contexte : le scénario débute sans prendre le temps de présenter les différents personnages et pour en savoir un peu plus, c'est vers le manuel qu'il faut se tourner. Si vous n'avez pas l'habitude de lire ces quelques pages fort peu utiles pour un hack & slash, vous ne saurez pas que notre nouveau meilleur ami sort tout juste de l'Académie des Renseignements Généraux, son diplôme en poche. Vous ne saurez pas non plus qu'il doit arpenter les baronnies du royaume d'Arkanar et vous n'aurez aucune idée de son nom... Remarquez, même en retournant le manuel dans tous les sens, le patronyme de notre petit gars est resté un mystère.La réalisation graphique très moyenne n'est pas aidée par une ergonomie catastrophique
Cela dit, l'information n'a pas beaucoup d'importance, car il faut bien reconnaître qu'à aucun moment du jeu, nous ne rentrerons vraiment dans la peau de ce personnage, et ce, pour plusieurs raisons. Tout d'abord, il s'agit d'un héros imposé pour lequel nous ne choisissons ni race, ni classes, ni aptitudes. D'autres titres ont cependant prouvé que cela n'empêchait pas de faire un bon jeu, mais la narration complètement hors du coup empêche toute identification. Ainsi, durant les nombreux dialogues de l'aventure, nous n'entendons que la voix (en anglais) des personnages non joueurs : le héros est comme muet. Pour ne rien arranger, la palette de choix est on ne peut plus restreinte avec des options pour le moins tranchées. Enfin, la progression de l'aventure se fait de manière linéaire avec des objectifs « bateaux » et des « cinématiques » qui ne méritent pas d'être appelées ainsi.
Les concepteurs ont tenté d'innover avec des attaques spéciales, mais le rendu graphique et la gestion du héros sont tellement en deçà des standards actuels que la sauce ne prend pas. Comble de malheur, il n'existe aucun réglage de difficulté et l'ensemble est loin d'être évident. Pire, les missions exaspèrent rapidement à nous faire balader sur les différentes cartes ici pour obtenir un sauf-conduit et là pour recouvrer des dettes. Techniquement parlant, le jeu se contente d'une machine peu puissante, mais compte tenu de ce qu'il propose, ce n'est pas étonnant : les textures sont mal choisies alors que l'ensemble n'est pas exempt de bugs (des problèmes de collisions notamment). Ce triste tableau est encore aggravé par une ergonomie discutable : nous avons parlé des contrôles du héros, mais avant de conclure, il nous faut encore mentionner les lacunes d'une interface qui pousse par exemple le joueur à vendre ses objets un par un via un glisser / déposer archaïque.
Conclusion
Vous l'aurez compris, malgré le calme persistant de ce mois de janvier, Hard To Be A God est un titre qui ne mérite pas votre attention et encore moins vos euros. Techniquement très en retrait, le titre des Russes de Burut aurait pu compenser au travers de son scénario inspiré des œuvres des frères Strougatsky. Il n'en est hélas rien : l'histoire n'est guère passionnante, la faute à une introduction inexistante et une narration d'une platitude sans nom. Pour ne rien arranger, l'ensemble, déjà en perdition, est torpillé par une maniabilité loupée et une progression par trop cloisonnée. Du fait des nombreux allers / retours qu'elles imposent, les missions ne sont guère plus réussies et associées à des combats répétitifs comme rarement, elles mettent en pièces la volonté du plus courageux des joueurs. Non, en dehors d'une configuration nécessaire plutôt modeste, rien ne rattrape le ratage qu'est ce Hard To Be A God... pas même un prix de vente tournant autour des 45 euros !Ce jeu vous intéresse ? Retrouvez-le dans le