Baptisée Battle for the Net, cette journée d'action prendra la forme d'une campagne d'affichage d'un même message rappelant ce qu'est la neutralité du Net, et son importance pour un accès égal aux contenus diffusés sur Internet.
Tous égaux dans les tuyaux
L'union fait la force, surtout quand elle rassemble des géants pesant plusieurs milliards de dollars de capitalisation ou de connexions quotidiennes, ainsi que des ONG réputées dans le monde entier. Tous, ils sont plus de 150 au total, mettent côte à côte leur logo sur le site Battle for the Net, pour dire leur inquiétude face aux assauts contre le principe de la neutralité du Net. Et tant pis si, parmi les GAFAM, Amazon est le seul à rallier le mouvement, les autres préférant se faire discrets...La neutralité du Net est le grand principe qui régit Internet depuis ses débuts. Il garantit que tous les fournisseurs de contenus, de la multinationale au gouvernement en passant par le simple particulier, bénéficient d'un traitement technique identique. Cette règle interdit aux fournisseurs d'accès de favoriser, via la vitesse de transmission des paquets de données, tel ou tel contenu, quelles qu'en soit sa nature et son audience.
Crainte d'un Internet à vitesse variable
Or, depuis quelques années, les offensives se multiplient contre la neutralité du Net. Elle est actuellement remise en cause par la FCC (Federal Communications Commission), le régulateur américain des télécoms. Son nouveau patron, M. Ajit Pai, nommé par Donald Trump, en est un opposant de longue date. La mobilisation redoute qu'à terme, ce dernier crée les conditions pour qu'il soit « possible de ralentir le débit, de bloquer, de censurer, et de faire payer des frais supplémentaires. » pour l'accès à certains contenus, quand d'autres à l'inverse seraient mis en avant, contre rétribution.Cette mésaventure, Netflix l'a connue il y a trois ans, quand Comcast l'a contraint à payer pour avoir un débit égal aux autres contenus diffusés par le câblo-opérateur. Auparavant, les abonnés à Netflix via Comcast devaient attendre parfois longtemps avant de pouvoir voir un film ou une série... Aujourd'hui, Netflix a atteint une autre puissance. Son patron Reed Hastings a d'ailleurs hésité avant de rallier la mobilisation du 12 juillet, estimant dans un premier temps que ce n'était plus son combat. Sans doute les souvenirs de la jeunesse de Netflix lui ont-ils rappelé qu'il ne serait peut-être pas où il est aujourd'hui, sans la neutralité du Net...