Face au recours de plus en plus fréquent à la vidéosurveillance, la CNIL s'inquiète de l'utilisation de nouvelles technologies, parfois intrusives. Elle appelle d'urgence à un débat démocratique, afin que la loi française pose un cadre clair à l'usage de ces nouveaux outils, dans le respect de nos droits et de nos libertés.
Alerte Big Brother ? Pour lutter contre l'insécurité ou la menace terroriste, l'État fait de plus en plus souvent appel à la vidéosurveillance et à de nouvelles technologies de captation et d'exploitation des images. On peut par exemple citer la reconnaissance faciale, les caméras-piétons, ou encore l'utilisation de données biométriques pour identifier des individus.
La CNIL s'en mêle
C'est le constat établi par la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL), qui met en avant les menaces que font peser ces usages sur les droits et libertés individuelles des citoyens.En effet, si elle comprend la légitimité de ces nouveaux procédés, l'autorité administrative recommande de ne pas laisser de côté les « problématiques essentielles pour le bon fonctionnement de notre société démocratique ».
À savoir l'exploitation d'une grande quantité de données personnelles (big data), le sentiment de surveillance renforcée ou la restriction de circuler anonymement.
L'urgence de nouvelles lois pour encadrer les nouveaux usages vidéo
Pour préserver nos libertés individuelles, le recours à ces nouvelles technologies doit donc être strictement encadré par la loi. Or, la CNIL constate que le droit français actuel « n'apporte pas nécessairement de réponse appropriée à l'ensemble des techniques et usages nouveaux mentionnés ci-dessus ».Par conséquent, il lui apparaît urgent d'instaurer un débat démocratique sur ce sujet, afin d'actualiser le cadre législatif français. Cela permettra de surcroît d'adapter les lois aux évolutions juridiques récentes, telles que les nouvelles règles européennes ou le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD).
Mais également d'éviter que les libertés individuelles ne soient sacrifiées sur l'autel de la sécurité des espaces publics.