Il y a 20 ans jour pour jour sortait dans les salles françaises le premier opus de l'une des sagas les plus grandioses de l'histoire du cinéma.
L'œuvre maitresse de J.R.R. Tolkien a longtemps été considérée comme inadaptable au cinéma… Jusqu'à ce qu'un réalisateur néo-zélandais inconnu du grand public s'empare de cette tâche titanesque.
Un projet fou et près d'une décennie de travail
Revenons un peu aux origines du projet. À la fin des années 90, le monde du cinéma lâche les chevaux grâce à la révolution numérique. Depuis Jurassic Park en 1993, tout ou presque est possible. C'est d'ailleurs à cette époque que George Lucas, convaincu par ces avancées technologiques, se lance dans l'écriture d'une nouvelle trilogie Star Wars et que James Cameron écrit les premières lignes de ce qui sera Avatar. Harry Potter est lui en préparation pour répliquer le phénomène littéraire mondial sur grand écran, avec le succès qu'on lui connait aujourd'hui.
Bref, au milieu de tous ces événements, personne ou presque n'entend parler de l'adaptation de la trilogie de Tolkien. Peter Jackson, connu d'un cercle restreint d'amateurs de films de genre, va pourtant se lancer tête la première dans cette épopée, après plus de deux années de préparation et à l'abri des regards de l'industrie hollywoodienne.
Il aura fallu plus d'un an de tournage aux quatre coins de la Nouvelle-Zélande pour mettre en boite les trois films. Sur place, jusqu'à sept équipes différentes tournaient en parallèle avec un Peter Jackson supervisant les différents plateaux simultanément, via des liaisons satellites.
Et le travail ne s'est jamais réellement arrêté jusqu'à la sortie du dernier pan de la trilogie en décembre 2003, les équipes multipliant les tournages additionnels pour ajouter de nouvelles scènes et enrichir les premiers montages. Peter Jackson a d'ailleurs tourné le dernier plan de la version longue du Retour du Roi (sortie plus tard en DVD) quelques jours seulement après que le film a reçu l'Oscar du meilleur film. Tout un symbole…
Un voyage inattendu qui a marqué l'histoire du cinéma
Personne, donc, n'attendait La Communauté de l'Anneau lors de sa sortie française, le 19 décembre 2001, et le choc n'en fut que plus grand pour les spectateurs venus suivre les aventures de Frodon, Sam, Gandalf et leurs camarades, en route vers le Mordor afin de détruire l'Anneau unique forgé par Sauron, figure du mal, prêt à asservir la Terre du Milieu.
Peter Jackson et ses équipes ont traité l'œuvre de Tolkien comme un récit historique. Ils ont aussi bataillé pour imposer le prologue qui pose en six minutes chrono, et de façon crédible, ce monde d'elfes, de nains et de magie, ainsi que les différentes dates à retenir, avant de nous emmener dans la campagne verdoyante et typiquement anglaise qu'est la Comté ou dans la cité elfique de Fondcombe.
Évidemment, les scénaristes ont dû faire des choix pour condenser en moins de trois heures le premier épais volume. Le personnage de Tom Bombadil, par exemple, n'apparait pas dans le film, même si bon nombre de ses répliques ont été redistribuées tout au long du métrage. Ce premier opus se concentre sur Frodon et l'Anneau sans effectuer de détours, pour fluidifier au maximum le récit et ne pas perdre les néophytes en cours de route.
Aussi, en mêlant harmonieusement maquettes et effets visuels dernier cri, en utilisant des prothèses pour les créatures et en multipliant les décors réels et les costumes travaillés dans les moindres détails, La Communauté de l'Anneau réussit l'exploit de donner du corps à la Terre du Milieu… Et de ne pas prendre une ride même 20 ans après, restant toujours aussi enchanteur et immersif. On lui souhaite aujourd'hui un joyeux anniversaire !
Vous avez découvert le Seigneur des Anneaux en salles ou plus tard à la télévision ? Racontez-nous votre première visite en Terre du Milieu dans les commentaires !