Facebook a mené plusieurs études internes sur les effets négatifs d'Instagram sur ses utilisateurs. Celles-ci ont fuité, et les résultats ne sont pas glorieux pour le service. Les jeunes femmes sont les plus touchées.
L'une de ces études était centrée sur la portée d'Instagram sur la santé mentale de ses jeunes utilisateurs. Au vu des conclusions du rapport, on comprend pourquoi le groupe n'a pas rendu ce document public. Mais The Wall Street Journal a réussi à se le procurer et nous en livre les résultats.
Instagram sape le moral des jeunes
Sans surprise, ce sont les jeunes femmes, et plus particulièrement les adolescentes, qui souffrent le plus des effets néfastes d'Instagram. L'application est devenue pour cette catégorie de personnes un outil de comparaison sociale et un moyen de juger la valeur des individus selon leur attractivité et leurs succès.
« Nous aggravons les problèmes de rapport au corps pour une adolescente sur trois », admet l'étude. L'omniprésence de corps idéalisés sur le réseau social mène à la création de complexes chez une part importante de jeunes femmes.
Un chiffre retient l'attention : une enquête menée sur des adolescents aux États-Unis et au Royaume-Uni montre que 40 % des jeunes qui ne se sentent pas séduisants ont commencé à avoir ces pensées à la suite de l'utilisation d'Instagram.
Instagram plus nocif que TikTok
Une autre recherche, passée en revue par des cadres de Facebook, a mené à la conclusion qu'Instagram est bien plus problématique que ses principaux concurrents, à savoir TikTok et Snapchat, le premier se concentrant davantage sur la performance et le second, sur le visage et les filtres que sur le corps.
Une autre étude interne, conduite en 2019, confirme que « les adolescents blâment Instagram pour l'augmentation de l'anxiété et de la dépression », et pas seulement chez les femmes. Une certaine addiction au service est aussi ressentie par bon nombre de jeunes qui disent vouloir ouvrir l'app moins souvent, mais qu'ils n'arrivent pas à contrôler leur usage.
Rappelons que Facebook n'a jamais communiqué sur ces données, études et enquêtes. Le Wall Street Journal rappelle pourtant que Mark Zuckerberg avait été interrogé par des sénateurs lors d'une audience sur l'influence des applications du groupe sur les jeunes utilisateurs. Il s'était à l'époque bien gardé de citer toutes ces informations.
Source : The Wall Street Journal