Microsoft et Sony ont tous deux avancé leurs pions. Au tour des consommateurs de faire leur choix. Aussi nous allons tenter de vous aider à arrêter le vôtre sur la Xbox Series S, Xbox Series X ou la PlayStation 5. Quelle console convient le mieux à votre profil de joueur ? C’est ce que nous allons tenter de déterminer dans les prochains paragraphes.
Les rendez-vous sont pris ; la date marquée d’une croix rouge sur le calendrier. Microsoft nous invite à découvrir ses Xbox nouvelle génération le 10 novembre, quand la PlayStation 5 se fera attendre jusqu’au 19 novembre.
Ce qui nous laisse deux petits mois pour arrêter notre choix sur l’une ou l’autre (ou les deux ?) des propositions. Encore qu’à la vitesse à laquelle se sont écoulées les premières consoles mises à la précommande, rien ne garantit plus qu’elles trouveront leur place sous le sapin cette année…
Microsoft, Sony : rappel des forces en présence
Au sortir de la huitième génération de consoles, le bilan est vite fait. Avec sa PlayStation 4 écoulée à plus de 110 millions d’exemplaires, Sony ressort grand vainqueur du duel qui l’opposait à Microsoft et sa Xbox One. Une console qui, on le sait, s’est méchamment pris les pieds dans le tapis lors de son lancement. Pire ! La Xbox One s’est finalement moins vendue en 7 ans (environ 50 millions de consoles) que la Nintendo Switch (62 millions), pourtant arrivée sur le marché il y a trois ans.
Aussi, Sony démarre cette nouvelle génération avec un parc de joueurs bien installé qui, s’ils se sentent bien, ont de grandes chances de rester dans la même écurie lors que le moment sera venu de changer de console. De plus, le Japonais s’est forgé une solide réputation éditoriale grâce à des exclusivités marquantes : The Last of Us, Bloodborne, Spider-Man, God of War et j'en passe.
Mais l’issue du duel ne saurait être aussi évidente.
D’une part, nous avons récemment observé que Sony commençait à lâcher du lest concernant ses exclusivités. Au cours des derniers mois, ce sont déjà deux titres majeurs de la PS4 qui se sont invités sur PC : Death Stranding et Horizon Zero Dawn. Autrement dit, rien ne garantit plus qu’un jeu estampillé PlayStation ne finisse pas par se retrouver sur d’autres supports.
Ensuite, il apparaît désormais évident que Microsoft prend un chemin très différent de Sony. Misant à fond sur ses services, et en particulier le Game Pass (un abonnement mensuel offrant l’accès à des centaines de jeux sur Xbox et PC, et même à du Cloud gaming), Microsoft parie moins sur une cassure générationnelle brutale que sur une transition douce vers ses nouvelles consoles. Une stratégie qui semble fonctionner : le Xbox Game Pass compte désormais 15 millions d’abonnés. Une augmentation de 50% par rapport au dernier décompte effectué il y a cinq mois.
En face, Sony opte a contrario pour une approche traditionnelle du saut de générations. D’aucuns diraient même surannée. Restera donc à voir si ce qui a fonctionné en 2013 fonctionnera encore en 2020. Et si le fait d’avoir raté le train des services ne portera pas préjudice à Sony sur le long terme.
La Xbox Series S | X, qu’est-ce que c’est ?
Pour sa nouvelle génération, Microsoft mise sur deux consoles. La Series X, qui représente le nec plus ultra technologique et vise un rendu systématique en 4K à 60 ou 120 images par seconde en l’échange de 499€ ; et la Xbox Series S, une machine dépourvue de lecteur optique (et donc dédiée au jeu en dématérialisé), moins puissante, mais qui sera commercialisée au prix d’appel de 299€.
Sans revenir sur tous les détails de sa fiche technique (nous vous invitons pour cela à consulter nos articles récapitulatifs dédiés), la Xbox Series X se pose bel et bien comme la console la plus puissante du monde. Outre ses capacités graphiques et la rapidité de son processeur, la Series X mise surtout sur son SSD qui offrirait des temps de chargement quasi inexistants sur les jeux et en navigation sur l’interface.
Taillée pour la 4K, la Series X est beaucoup plus puissante que la petite Series S qui, elle, vise un rendu en 1440p au maximum. Sur le papier, elle n’est d’ailleurs pas beaucoup plus puissante que l’actuelle Xbox One X. Mais elle bénéficie également du fameux SSD qui devrait beaucoup fluidifier l’expérience vidéoludique.
Le problème avec cette dernière console, c’est qu’elle ne bénéficiera que d’un espace de stockage de 512 Go. Pour une console dédiée au jeu en dématérialisé, c’est beaucoup trop peu. On pourra bien entendu étendre la mémoire de la console en y branchant un disque dur. Mais la seule façon de conserver les débits en lecture et en écriture du SSD d’origine est de se tourner vers la carte d’extension Seagate, dont le téraoctet est facturé 269€. Vous avez bien lu : 90% du prix d’achat de la console.
Un rapide calcul nous apprend donc que le prix d’une Xbox Series S et d’une carte d’extension de mémoire revient au même prix qu’une Xbox Series X qui, elle, dispose d’un espace natif de 1 To. De quoi relativiser l’attractivité de cette console d’entrée de gamme.
Du reste, nous le disions plus haut, les Xbox Series S | X visent avant tout la continuité. Même interface que la Xbox actuelle, même manette (apparition d’un bouton « partage » mis à part), mêmes jeux : les nouvelles consoles de Microsoft semblent s’adresser aux joueurs qui se sentent déjà limités par la Xbox One X, ou plutôt à celles et ceux qui n’ont pas encore de console ou même de PC.
Ajoutons au crédit des nouvelles Xbox une rétrocompatibilité totale avec les jeux du catalogue Xbox, Xbox 360 et Xbox One. En d’autres termes : s’offrir une Xbox Series S | X, c’est s’offrir l’accès à un catalogue riche de 20 ans de jeux vidéo.
Enfin, il nous faut encore prendre en considération que, si les exclusivités Microsoft n’ont pas (encore ?) le poids de celles de Sony, le constructeur s’est récemment offert l’intégralité des studios ZeniMax Media. Bethesda (The Elder Scrolls, Fallout), id Software (DOOM), Arkane (Dishonored, Prey), Tango Gameworks (The Evil Within), MachineGames (Wolfenstein), ainsi que Alpha Dog Games et Roundhouse Studio appartiennent donc désormais à la famille Xbox. Il faut donc s’attendre à ce que tout ou partie de leurs prochains titres soient réservés à l’écosystème PC / Xbox ; même si Phil Spencer a récemment clarifié que la disponibilité des futurs jeux sur d’autres plateformes serait étudiée au cas par cas.
La PlayStation 5, c’est quoi ?
Chez Sony aussi, la gamme se scinde en deux. Elle reste beaucoup plus claire que du côté de Microsoft avec, d’un côté, la PlayStation 5 à 499€ et, de l’autre, la PlayStation 5 Digital Edition qui perd simplement son lecteur de disque et s’affiche à 399€.
Du côté de la technique, Sony a inclus tout le matériel nécessaire pour permettre de jouer à tous les jeux en 4K (native, pas upscalée comme sur la PS4 Pro) à 60 images par seconde. La PS5 compte également sur un SSD custom pour fluidifier l’expérience et gommer les temps de chargement. Un modèle qui, d’après la fiche technique de la console, permet des débits en lecture et en écriture deux fois supérieurs à ceux de la Xbox Series S | X.
Problème : des limitations techniques obligent Sony à plafonner l’espace de stockage disponible à 825 Go. En soustrayant l’espace nécessaire à l’installation de l’OS de la PlayStation, les joueurs n’auront au final que quelque 800 Go pour installer leurs jeux. C’est peu, surtout pour la PS5 Digital Edition.
Mais Sony a d’ores et déjà confirmé qu’il sera possible d’étendre la mémoire de sa console via des SSD au format NVMe. Les mêmes que l’on utilise par exemple sur nos ordinateurs. Mais le constructeur a cependant posé ses conditions : un processus de vérification préalable devra permettre d’apposer le sceau « PS5 compatible » sur les modèles supportés. Hors de question pour Sony de permettre l’installation d’un SSD qui ralentirait l’expérience utilisateur ; les débits offerts devront répliquer ceux de la console. Pour le moment, on ignore encore quels constructeurs seront partenaires de Sony, et encore moins à quel prix seront affichés les SSD en question.
Comme sur les prochaines Xbox, on pourra également brancher un disque dur (ou SSD) externe. Mais à la différence de Microsoft, Sony n’autorisera pas l’installation des jeux PS5 sur ces périphériques. Seuls les titres PS4 rétrocompatibles pourront être lancés à partir d’un disque externe.
Côté rétrocompatibilité, justement, Sony est bien moins généreux que Microsoft. Seuls les jeux PS4 seront jouables sur la nouvelle machine du Japonais. 99% des jeux sont déjà rétrocompatibles, annonce Sony. Et il n’appartient qu’aux développeurs de mettre leurs jeux à niveau pour pouvoir être lancés sur la PlayStation 5.
Mais avant de parler des jeux, la PlayStation 5 porte en elle quelques atouts matériels qui méritent d’être abordés. Pour porter ce saut générationnel, Sony abandonne sa traditionnelle manette DualShock pour la DualSense : un pad complètement repensé, qui offrira d’après ses dires des sensations inédites. Nous sommes particulièrement intrigués par ces nouvelles gâchettes à retour de force qui, sur un jeu d’action par exemple, pourront opposer une résistance lorsque vous bander un arc ou que votre arme s’enraye.
Sony fait aussi étalage de sa nouvelle puce audio qui serait en mesure de simuler une spatialisation criante de réalisme, même sans un matériel Hi-Fi très onéreux. Des promesses qu’il est encore difficile de mettre à l’épreuve pour le moment.
Enfin, Sony poursuivra sans aucune surprise sa lancée en ce qui concerne son catalogue de jeux. Fort de licences très appréciées du grand public (Spider-Man, Ratchet & Clank, God of War...), le Nippon devrait capitaliser sur ces identités remarquables pour vendre des cargaisons entières de PlayStation 5. Et même si l’éditeur semble lâcher un peu de lest sur sa politique éditoriale ces derniers mois, on imagine mal les jeux de Naughty Dog ou de Santa Monica arriver un jour sur Steam, et encore moins sur Xbox.
La PlayStation 5 semble donc s’adresser en priorité aux joueurs qui ont un attachement particulier aux licences de Sony. À celles et ceux qui, par exemple, ont été frappés par God of War en 2018 et veulent découvrir la suite des aventures de Kratos et Atreus. Notons cependant que le constructeur a aussi officialisé un nouveau service en forme d’appel du pied pour les nouveaux venus. Avec la PlayStation Plus Collection, les abonnés au PS Plus bénéficieront, sur PS5, d’un accès illimité à 18 jeux cultes du catalogue PS4. De quoi se mettre dans le bain et adhérer, à son tour, à la « marque » Sony.
Xbox Series S | X, PlayStation 5 : laquelle est faite pour moi ?
Ce rapide aperçu de la proposition des deux constructeurs fait émerger des stratégies très différentes.
Microsoft capitalise sur deux aspects. D’une part, une console ultrapuissante capable de faire tourner n’importe quel jeu à plein régime, et d’autre part une offre de services qui abreuve ses abonnés de nouveau contenu tous les mois avec le Game Pass. Sans parler de la rétrocompatibilité totale avec les jeux des précédentes générations.
Notons aussi que Microsoft muscle méchamment son jeu du côté des exclusivités. Avec 23 studios désormais rangés sous l’égide Xbox, ce sont autant de nouveautés qui arriveront, dès leur sortie, sur le catalogue du Game Pass pour 9,99€ par mois.
En face, Sony ne change rien à sa formule. Avec sa console, il faudra passer à la caisse pour chaque jeu qui, en plus, s’afficheront désormais à 79,99€ l’unité. C’est d’autant plus vrai pour la PlayStation 5 Digital Edition, qui obligera les joueurs à passer par le PlayStation Store pour s’offrir de nouveaux jeux.
Il faut aussi clarifier un point d’importance : seule une poignée de titres déjà annoncés et datés, seront exclusifs à la PS5. De ce que l’on en sait, seul le remake de Demon’s Souls ne sortira pas sur PS4. Même Spider-Man : Miles Morales, ou encore Horizon Forbidden West, deux titres-étendards de la PlayStation 5, sortiront sur la génération actuelle.
Il est évident que les développeurs continueront de se reposer sur l’important parc de consoles déjà installées. Les 112 millions de possesseurs de PS4 ne vont pas passer à la PS5 du jour au lendemain, et ne plus miser que sur cette dernière serait se tirer une balle dans le pied pour les éditeurs.
Ce qui laisse d’autant plus de temps aux joueurs pour peser le pour et le contre de chaque proposition.
Aussi vient le temps de résumer la situation. De notre point de vue, Sony dispose de deux avantages majeurs pour séduire. Le premier est évidemment la puissance de ses licences exclusives. Le second est la proposition matérielle légèrement plus ambitieuse, notamment avec les nouveautés qui ont été annoncées du côté de la manette ou de l’audio et qui, si les développeurs suivent, pourraient bien apporter un petit quelque chose en plus à l’expérience vidéoludique.
Mais pour le dire autrement : vous ne devriez vous offrir une PlayStation 5 que si vous ressentez un attachement, ou au moins une attirance envers l’une des licences fortes du catalogue Sony.
Si les exclusivités du Nippon vous laissent de marbre, que vous êtes plutôt attirés vers les jeux d’éditeurs tiers ou ceux de Bethesda, l’option de la Xbox Series X nous semble être la meilleure. Dépendant de votre rythme et de votre profil de joueur, le Xbox Game Pass est d’ailleurs en mesure de vous suffire et de vous abreuver en continu d’excellents jeux sans que vous ayez besoin de mettre la main au porte-monnaie.
Quoi qu’il en soit, nous ne vous recommandons pas de vous ruer sur les PlayStation 5 Digital Edition ou Xbox Series S. Si elles sont effectivement moins chères, elles vous demanderont soit d’acheter les jeux plein pot via le magasin intégré (et donc d’être dans l’impossibilité de les revendre), soit d’étendre votre espace de stockage grâce à des solutions très onéreuses.
Rappelons par ailleurs que Microsoft propose, via le programme Xbox All Access, d’obtenir une Xbox Series X et un abonnement Xbox Game Pass Ultimate pour 32,99€ par mois sur 24 mois. Une facilité d’achat qui ne doit pas vous faire oublier qu’il s’agit là d’un crédit, et qu’il vous engage à le rembourser dans le cadre légal qui est prévu.
Avez-vous déjà fait votre choix ? Opterez-vous pour la Xbox Series S | X ou pour la PlayStation 5 ? Racontez-nous votre raisonnement dans les commentaires !