Avec 1,83 million de visiteurs enregistrés en 2015, le Futuroscope est le deuxième parc de loisirs français derrière Disneyland. Il est également le deuxième en termes de fréquentation totale et devrait atteindre les 50 millions de visiteurs l'année prochaine. Une belle réussite pour ce qui n'était au départ qu'une idée un peu folle du président du Conseil général de la Vienne René Monory. À l'occasion d'une séance du Parlement de la région un matin de novembre 1982, l'homme présente en quelques lignes un projet visant à construire une maison du futur, un lieu qui serait consacré à l'image, aux nouvelles technologies et aux métiers de demain. Il aura fallu un peu moins de 5 ans pour que le projet prenne forme et transforme en profondeur un département rural en un lieu majeur des nouvelles technologies.
Parc d'attractions techno culturel
C'est par un samedi pluvieux que nous nous sommes rendus à la journée presse organisée par le Futuroscope pour l'inauguration de ses nouvelles attractions. Comme chaque année, le parc investit 10 % de son chiffre d'affaires (96,4 millions d'euros en 2015) pour renouveler 20 % de son offre et faire revenir 60 % de ses visiteurs. Le parc vise la « très grande satisfaction » de ses clients qui seraient plus d'un sur deux à y revenir, dont 45 % pour plus d'une journée. Pour cela, la recette est toujours la même : offrir une expérience unique à travers des attractions et des spectacles réalisés avec des partenaires issus du monde de la technologie, du cinéma, du dessin animé, du reportage, de la science, du cirque, ou encore de la musique.Contrairement à la plupart des parcs basés sur un thème, le Futuroscope explore des domaines très variés avec comme objectif de stimuler l'imagination des petits comme des grands. Le site ne se résume pas à ses seules attractions puisqu'il comprend également neuf restaurants, des jeux en plein air pour les enfants, un jardin de plantes carnivores, un centre d'exposition baptisé « Futur L'Expo » où chacun peut tester les dernières innovations technologiques (hologrammes, impression 3D...), goûter à la cuisine moléculaire ou encore, découvrir les derniers gadgets high-tech dans la boutique LICK. La visite est aussi l'occasion de découvrir les pavillons néo-futuristes de l'architecte français Denis Laming ainsi que d'étonnantes sculptures réparties un peu partout dans les allées et les jardins du parc. Suivez le guide...
La loi du plus fort : bienvenue dans un monde miniature insoupçonné !
Ce n'est pas un hasard si le directeur du parc, Dominique Hummel, a décidé de commencer cette journée de présentation presse par le Kinémax. Véritable emblème du Futuroscope, le Kinémax est l'un des pavillons les plus surprenants du site représentant des cristaux de roche jaillissant du sol (cf. photo d'ouverture). Ce bâtiment lunaire entièrement recouvert de vitres réfléchissantes abrite une salle de cinéma 3D qui vient d'être entièrement rénovée pour la coquette somme de 1,5 million d'euros.Pour 2016, le Futuroscope frappe fort en s'offrant ce qu'il se fait de mieux, actuellement, en matière de projection 3D. La salle est équipée d'un immense écran de 600 m² (21 mètres sur 27) et d'un système de double projection laser IMAX 4K conférant des images d'une netteté manifeste. L'acoustique n'est pas en reste avec un nouveau système sonore immersif en 12.1 d'une puissance cumulée de 32 000 watts. Les parois de la salle sont entièrement recouvertes d'un tissu acoustique chargé d'absorber le son et d'atténuer les basses fréquences, notamment.
Pour inaugurer ce bijou technologique, le Kinémax projette le film animalier La Loi du plus fort produit par la BBC Earth. C'est l'histoire d'une souris scorpion et d'un tamia qui luttent pour survivre dans une nature hostile. Dès les premières secondes du film, les spectateurs se retrouvent immergés dans leur environnement au ras du sol et font face aux aventures périlleuses qui rythment le quotidien de ces petits mammifères dans les forêts d'Amérique du Nord et le désert d'Arizona.
Durant 23 minutes, La Loi du plus fort offre une expérience particulièrement immersive. Le nouveau procédé de projection laser 4K de la société canadienne IMAX nécessite toujours de porter des lunettes polarisantes, mais la gêne ou la fatigue visuelle que certains peuvent ressentir avec la 3D classique ne sont plus qu'un lointain souvenir. A la fin de la séance, l'écran, haut comme un immeuble de six étages et pesant plusieurs dizaines de tonnes, se soulève pour laisser sortir les spectateurs à l'extérieur face au lac artificiel du parc.
L'Océan Secret 3D : à la découverte des abysses
À seulement quelques pas du Kinémax, le pavillon L'Explorarium en forme de capsule d'exploration projette un film 3D réalisé par Jean-Michel Cousteau et produit par National Géographic : L'Océan Secret 3D. Une plongée dans les fonds marins durant laquelle on découvre notamment les plus petits organismes marins jamais filmés jusqu'ici. Réalisé à l'aide de caméras sous-marines 3D 5K, le documentaire est projeté sur un écran hémisphérique de 900 m2 avec un projecteur IMAX 3D 70 mm. Grâce à une technique de prise de vue macrophotographique 3D spécialement conçue par les équipes de Cousteau, on découvre un univers marin invisible à l'œil nu que l'explorateur, lui-même, dit n'avoir jamais pu observer en 69 ans de plongée.La technologie 3D est là pour susciter encore plus chez le spectateur l'impression de nager au beau milieu d'un univers marin peuplé de créatures étranges. Malgré la qualité indéniable des images, nous avons néanmoins ressenti une gêne oculaire dès le début de la séance qui s'est vite transformée en mal de tête. C'est malheureusement le prix à payer pour certaines personnes chez qui la 3D provoque une fatigue visuelle, voire des vertiges et des nausées.
Les Mystères du Kube : mapping vidéo géant
Les Mystères du Kube est un spectacle mêlant technologies et performances artistiques. Dans une sorte de théâtre, des artistes en chair et en os évoluent dans un décor de 600 m2 de mapping vidéo. L'installation se compose de onze vidéoprojecteurs projetant sur les murs, le sol, ainsi que sur des structures en trois dimensions comme le fameux Kube. Douze acteurs, danseurs et acrobates réalisent un show durant lequel leurs mouvements sont synchronisés avec les images vidéo. Des portes, des trappes, des trampolines ou des cordes dissimulés dans les décors permettent aux artistes d'apparaître et de disparaître de la scène, d'escalader les murs, de voler au dessus du public, ou de réaliser des sauts de haute voltige.Une première qui préfigure peut-être un nouveau genre de spectacles de théâtre et de danse mariant performances artistiques et effets numériques spéciaux. Deux univers parfois difficiles à concilier, car les images vidéo ont tendance à prendre toute la place faisant passer les performances des artistes au second plan. Idem pour l'histoire des Mystères du Kube et de ses énigmes pas toujours facile à suivre...
L'Âge de glace, le Temps des dinosaures : expérience 4D !
Cette nouvelle attraction 4D créée en partenariat avec la 20th Century Fox est bien partie pour devenir l'une des plus populaires du parc. Dans une salle refroidie et aménagée comme une caverne de l'ère glaciaire, les spectateurs prennent place debout sur une plateforme vibrante et sont priés d'enfiler une peau de bête et des lunettes à filtres polarisés. Rendez-vous avec Sid, le héros malchanceux de L'Âge de glace qui se retrouve confronté cette fois-ci aux pires dangers du Jurassique. Pour renforcer la sensation d'immersion, la séance est ponctuée d'effets sensoriels et auditifs synchronisés avec les différentes actions du film d'animation. Aux images 3D s'ajoutent les vibrations de la plate-forme, des effets de vent, des projections de neige synthétique ou de balles en plastique donnant l'impression d'être au cœur de cette épopée délirante. Malheureusement, cette expérience 4D vraiment fun ne dure qu'une petite dizaine de minutes, dommage...La forge aux étoiles : aquaféerie nocturne
Conçu sur mesure pour le Futuroscope par la compagnie des projets spéciaux du Cirque du Soleil 45 degrees, le spectacle nocturne « La forge aux étoiles » donne dans la démesure. À commencer par la scénographie qui se déroule sur une immense scène aquatique de 7000 m2 avec une débauche de jets d'eau, de lasers, d'effets pyrotechniques, et de projections d'images sur des écrans d'eau géants. Au total, 35 tonnes de décors ont été installés par la troupe de Montréal. Le spectacle est une succession de tableaux durant lesquels il est question d'une rencontre entre une jeune fille bien réelle débarquant à bord d'une 2CV roulant sur la surface de l'eau et un géant de lumière virtuel de 25 mètres de haut. Prévu pour une durée de quatre ans, le spectacle du cirque québécois a lieu tous les soirs sur le lac artificiel du parc à partir de 21H30.En résumé
Le millésime des attractions 2016 du Futuroscope est un bon cru. Une journée est à peine suffisante pour découvrir toutes les nouveautés, et il serait dommage de passer à côté des autres attractions qui ne manquent pas d'intérêt comme « Arthur, l'Aventure 4D ». Élue meilleure attraction au monde en 2011 par la Themed Entertainment Association, cette création de Luc Besson, qui nous emmène dans le monde fantastique d'Arthur et les Minimoys à bord de « coccivolantes », vaut vraiment le détour.D'autres attractions telles que « Le Monde de l'invisible », « La Vienne dynamique », ou encore « Chocs cosmiques » offrent à la fois la possibilité de s'amuser et de découvrir des univers très variés. Un bilan plutôt positif pour le Futuroscope qui parvient à se renouveler et exister face à des mastodontes comme Disneyland en proposant une approche radicalement différente du divertissement.