Le fait de télécharger ses jeux, plutôt que de les acheter en magasin, semble aujourd'hui rentré dans les mœurs puisque les joueurs sont de plus en plus nombreux à céder aux sirènes de la dématérialisation. Et lorsque la demande augmente, l'offre suit elle aussi un mouvement ascendant.
C'est un fait : l'aspect technologique étant inscrit dans son ADN, le jeu vidéo a bien mieux géré le passage à la dématérialisation que le cinéma. Alors que la VOD peine aujourd'hui encore à se démocratiser, les joueurs ont franchi le pas du tout virtuel depuis longtemps. La plateforme de distribution de référence (Steam) va bientôt entamer sa dixième année d'existence, tandis que des solutions concurrentes ne cessent de voir le jour.
Il faut dire que la dématérialisation ne manque pas d'avantages. L'absence de support physique évite tout problème de conservation (contrairement aux CD et DVD rayés par exemple), et même la mort subite d'un disque dur n'est pas un problème de ce point de vue, puisqu'il est toujours possible de télécharger à nouveau les fichiers du jeu sur la plateforme de distribution. Même les sauvegardes de nos parties sont parfois gérées en "cloud", ce qui permet d'ailleurs de continuer facilement une même aventure sur plusieurs ordinateurs différents. Ne pas avoir à jongler avec des disques optiques permet en plus de zapper facilement entre différents titres, tout en libérant de la place sur les étagères.
En faisant un peu de zèle, on pourrait presque louer le fait de ne pas avoir à acheter de lecteur (les possesseurs de netbooks apprécieront) et, par là même, de ne pas avoir à subir le bruit souvent désagréable du CD en rotation. De manière moins anecdotique, les jeux dématérialisés ont l'avantage d'être régulièrement, voire automatiquement, mis à jour avec les derniers correctifs en date. Et surtout, le gamer dispose en permanence d'un catalogue mondial à portée de main ! Jeux cultes et dernières nouveautés, productions AAA et titres plus modestes, tous les genres, tous les styles, toutes les époques s'offrent à nous. L'achat en ligne permet de se faire plaisir instantanément ou presque. Avec une connexion Internet moderne, rapatrier les fichiers du jeu sur son disque dur prend en effet moins de temps qu'un déplacement physique jusqu'au magasin le plus proche.
Le tableau n'est pas complètement rose pour autant, et il serait malhonnête de passer sous silence les quelques zones d'ombre de la dématérialisation. En premier lieu, il faut dire adieu aux belles boîtes, aux manuels papier et autres goodies matériels, qui font encore les beaux jours des versions collector. Le fait de ne plus acheter un objet physique, mais uniquement une licence d'utilisation, interdit par ailleurs toute revente en occasion. Un principe juridique regrettable, voire discutable, mais bien réel. Ce problème est d'autant plus important que le prix de vente d'un jeu à sa sortie reste généralement identique à celui de sa version physique, quand il ne lui est pas supérieur, alors même qu'il n'y a plus de boîtier et de support à fabriquer, de jaquette et de documentation à imprimer, ni de transporteurs et de grossistes à rémunérer. La baisse généralement rapide du prix de vente initial, les promotions régulières, et la distribution facilitée de petits jeux à petit prix aident heureusement à faire passer cette pilule. Mais il reste perturbant de devoir, parfois, payer plus cher les nouveautés sur certaines plateformes de téléchargement qu'en passant par un site web qui doit poster une vraie boîte.
Est-il bien normal que la version téléchargeable de Diablo III coûte près de 60 euros quand la version boîte peut se trouver à moins de 50 € ?
Mais qu'on le veuille ou non, la généralisation de la dématérialisation semble inéluctable. Si les plateformes tiennent généralement leurs chiffres de vente secrets, plusieurs indices vont dans ce sens. Ainsi, le site des Echos rapportait récemment que le marché français du jeu vidéo physique avait reculé de 25% en volume et de 23% en valeur depuis le début de l'année. Même constat aux États-Unis, où la baisse sur les trois premiers mois de l'année est respectivement de 38, 23 et 25% par rapport à 2011. Dans le même temps, le géant Electronic Arts indique que la part du dématérialisé dans son chiffre d'affaires est passée de 10% en 2009 à 30% aujourd'hui, alors même que les consoles actuelles sont moins tournées vers le tout virtuel que le PC.
Si vous êtes déjà un adepte de la dématérialisation ludique, notre dossier vous permettra de comparer les différentes plateformes disponibles sur PC. Dans le cas contraire, vous y trouverez de nombreux éléments pour vous décider, ou non, à franchir le pas.
Les plateformes sélectionnées
Libérée de toute contrainte physique par nature, la dématérialisation multiplie les possibles. Le jeu vidéo peut ainsi se louer (Metaboli) ou même être pratiqué en streaming, grâce au cloud computing (Onlive, Gaikai, Bbox Games...). Mais aujourd'hui, nous étudions plus particulièrement les plateformes permettant l'achat réel et définitif des jeux. C'est en effet l'expérience qui reste la plus proche du marché physique, et donc la plus recherchée par les joueurs.
L'un des intérêts de la dématérialisation étant justement d'avoir accès à un catalogue varié et étendu, nous laissons de côté les plateformes qui se limitent aux jeux d'un seul éditeur. En ne proposant que leurs propres productions, les sites de Blizzard, Ubisoft, NCsoft, Deep Silver ou encore THQ se positionnent plus comme des solutions occasionnelles qu'incontournables. D'autant qu'ils ne profitent même pas de leur position pour proposer des prix plus intéressants qu'ailleurs. De la même manière, les sites dédiés aux bons vieux jeux d'antan (GOG, DotEmu) constituent un marché de niche, dont le joueur moyen fera un usage plutôt complémentaire que régulier. Enfin, nous écartons volontairement de ce dossier les sites de vente de clés, qui se situent à la limite de la légalité, voire en dehors. Leur mode de fonctionnement consiste, dans le meilleur des cas, à acheter des jeux en boîte dans des pays où ils sont vendus peu cher, à relever les clés d'authentification puis à revendre uniquement ces dernières afin de les activer en ligne (sur Steam généralement). Cela allant à l'encontre des conditions d'utilisation de la plupart des jeux et plateformes, un tel achat ne se fait pas sans risque (jeu bloqué, compte banni...).
Mieux vaut donc se reposer sur des valeurs sûres. Steam en fait évidemment partie puisqu'il fait incontestablement figure de leader. Origin fait quant à lui partie de notre sélection, car il ambitionne ouvertement de devenir calife à la place du calife (nous verrons qu'il en est encore loin). Et il est impossible de ne pas se pencher sur la solution d'un acteur aussi majeur que Microsoft, même si son Games For Windows Live s'avère particulièrement décevant. Nous avons par ailleurs retenu deux sites anglophones majeurs et deux francophones. D'autres sites existent, mais ils fonctionnent souvent en marque blanche et sont donc redondants du point de vue d'un comparatif. Ainsi, derrière les services de téléchargement de grands noms comme la FNAC, Orange ou encore Micromania se dissimule en réalité Gamesplanet. Et dans les coulisses techniques de DLGamer, on trouve en fait le service Nexway Games, qui fait également tourner Toomai, Captain Download ou encore Boonty.
Méthodologie
Notre sélection étant établie, nous avons testé chaque plateforme en conditions réelles. Du choix d'un jeu à son achat, de l'inscription initiale à l'utilisation des services avancés, l'expérience utilisateur a été évaluée dans son ensemble. Nous avions pensé un moment départager les sites sur la vitesse de téléchargement qu'ils proposent, mais elle s'est avérée identique dans tous les cas (le maximum de la ligne ADSL utilisée). Cependant, lors du téléchargement le jour J à l'heure H d'un titre très attendu, il peut tout de même arriver que les débits s'effondrent. Afin d'obtenir des critères objectifs en ce qui concerne l'étendue du catalogue et les prix pratiqués, nous avons établi une liste référence de vingt jeux. Elle comprend essentiellement des titres phares (issus des franchises Assassin's Creed, Batman, Call of Duty, Elder Scrolls, Mass Effect...), mais également quelques productions plus modestes, voire confidentielles (le tout petit jeu « indé » Lume) ou difficiles à dénicher (le DLC L'antre de Minerve pour Bioshock 2). Ainsi, nous avons pu attribuer à chaque site une note sur vingt, qui représente la richesse du catalogue. En ce qui concerne les prix, nous avons retenu les sept jeux de cette liste présents sur un maximum de plateformes afin de constituer un panier témoin, dont la valeur peut être alors facilement évaluée. Malgré cette restriction nécessaire, nous verrons que deux sites ne nous permettent même pas de chiffrer un tel panier, tellement leur catalogue est réduit...Ces deux critères constituent évidemment un instantané, le prix et même la disponibilité d'un jeu pouvant varier d'un jour à l'autre. En effet, les promotions sont aussi courantes que temporaires dans le domaine du téléchargement ludique et, malgré l'aspect dématérialisé, certains sites ont un « stock » limité de clés pour tel ou tel jeu. Il ne s'agit donc pas tant de montrer du doigt un site qui aurait un catalogue à 14/20 par rapport à un autre à 15/20 (ou un panier à 250 euros par rapport à un autre à 255 euros), mais de mettre en lumière des écarts plus importants. Vous pourrez retrouver en dernière page de ce dossier un tableau récapitulatif avec les détails des jeux et des prix pour les différents sites, et constaterez par vous-mêmes que des tendances apparaissent de manière nette et incontestable.
DL Gamer
Créé en 2004, le site DLGamer a véritablement décollé en 2009, année où il a annoncé fièrement une croissance de ses ventes de 600% par rapport à l'année précédente. Depuis, la marque entretient une image très "gamer" (notamment auprès du public français puisque la société est basée dans l'hexagone) grâce à des partenariats et affiliations avec différents sites spécialisés dans le jeu vidéo.
Premier contact
Relativement sobre malgré des couleurs dynamiques, le site se parcourt aisément. Un bandeau flash met en avant les promotions du moment et les jeux sont clairement classés par catégories. Si le moteur de recherche remplit généralement bien son office, il présente tout de même quelques imperfections. Évitez par exemple d'utiliser les abréviations. Le terme "cod" ne renvoie que deux résultats "Call of Duty" sur neuf, et en tapant "gta" vous n'obtiendrez qu'un seul résultat, contre onze avec "grand theft auto". Autre souci : le terme "Assassin's Creed" retourne quatre résultats, alors que "Assassin Creed" permet d'accéder à neuf jeux.Affiché en français et en euros par défaut, le site peut être configuré pour d'autres langues/monnaies. Mais ne rêvez pas : il n'est pas autorisé d'acheter en dollars depuis la France. Plus étrange : le simple fait de passer le site en anglais (sans même basculer vers la livre sterling) entraîne quelques menus changements dans le catalogue. Ainsi, Oblivion n'est disponible qu'en édition GOTY avec l'interface française, et uniquement en édition GOTY Deluxe avec l'interface anglaise. Et s'il vous prend l'envie de passer en anglais et en livres sterling, alors vous aurez la possibilité d'acheter les deux versions ! Les exemples de ce type (c'est à dire non justifiés par des restrictions régionales qui proviendraient des jeux) sont multiples. Il arrive même que les prix en euros changent légèrement selon qu'on parcourt le site en anglais ou en français. La gestion de la base de données manquerait-elle de sérieux ? On se consolera en se disant qu'il est parfois possible de faire de bonnes affaires en testant différents paramètres.
DL Gamer : catalogue et achat
En ce qui concerne l'étendue du catalogue, DLGamer figure parmi les meilleurs élèves puisqu'il obtient une note de 16/20. Même l'absence d'un titre majeur comme Skyrim n'est pas franchement inquiétante, car le jeu de rôle de Bethesda était bel et bien proposé par le site à sa sortie en novembre dernier. De plus, DLGamer se distingue en présentant également des gamecards (temps de jeu pour les MMORPG Rift, Aion, Everquest, etc.), des versions Mac de certains jeux, et quelques logiciels sérieux (antivirus, création web, utilitaires...). Mais le véritable point fort du site concerne les prix pratiqués. Notre panier témoin s'élève à 256 euros, ce qui constitue la somme la plus basse de ce dossier. Voilà qui confirme l'impression "bonnes affaires" qui se dégage du site. Les promotions sont régulières, pour ne pas dire permanentes. Sans même parler des "coups" à -20%, il est par exemple très fréquent que les jeux soient proposés à -5% par rapport au prix de vente standard.Les fiches des jeux sont complètes et ne trompent pas sur la marchandise. Elles indiquent clairement ce que l'on achète, et précisent de manière visible si le produit utilise un DRM et lequel (Steam, Games For Windows Live, Securom avec nombre d'installations limitées...).
Lors de notre test, au moment de payer, nous n'avons eu le choix qu'entre la carte (Visa, Mastercard...) ou le virement bancaire. Une mauvaise surprise puisque la FAQ indique que le site accepte Paypal. Contacté à ce sujet, le service client nous a répondu (rapidement et un jour férié, c'est à signaler) : "Paypal n'est plus disponible en France la cout étant beaucoup trop élevé" (sic). Mais, hasard ou coïncidence, quelques jours plus tard la possibilité de payer par Paypal est réapparue sur le site. En dehors de ça, le mail de confirmation de la commande a été un peu long à arriver (une dizaine de minutes), mais il est précisé que la première commande peut prendre un peu plus de temps que les suivantes ; le temps de vérifier la carte bancaire, certainement.
DL Gamer : gestion des jeux
Une fois le jeu acheté, il suffit de se rendre dans son espace personnel sur le site pour disposer des liens de téléchargement directs. Il est également possible d'utiliser un gestionnaire de téléchargement dédié. Celui-ci permet de choisir la destination des fichiers, ainsi que la mise en pause et la reprise ultérieure du download, ce qui s'avère utile quand certains jeux pèsent 20 Go et qu'on ne dispose pas d'une connexion de folie. Aucun autre service particulier n'est en revanche proposé par le site.DL Gamer : conclusion
Pour séduire les joueurs, DLGamer ne compte pas tant sur les services à valeur ajoutée (limités à un simple gestionnaire de téléchargement) que sur le prix de vente des jeux, très souvent inférieurs à la moyenne. Nous avons donc affaire à une plateforme simple, efficace et bon marché (dans le bon sens du terme). Dommage que l'expérience soit entachée par un léger parfum d'amateurisme en matière de cohérence de la base de données ou de "constance" du paiement par Paypal. Et même de rédactionnel, car, en dehors des descriptifs des jeux fournis par les éditeurs, le site est parsemé de fautes d'orthographe.Gamefly
Le site Gamefly permet aux Américains d'acheter des jeux en version boîte et même d'en louer par voie postale. Mais c'est évidemment sa section "Download" qui nous intéresse. Il s'agit en réalité d'une refonte de Direct2Drive, un service créé en 2004 et racheté par Gamefly en mai 2011. Destinée en premier lieu aux Américains et aux Britanniques, cette plateforme est tout de même accessible à nous autres Français.
Gamefly : premier contact
Il y a deux portes d'entrée possibles dans l'univers de Gamefly, selon qu'on emprunte la voie américaine ou britannique. Dans tous les cas, il reste possible de switcher à tout moment entre les deux sites grâce aux liens "United States" et "United Kingdom" de la section "Regions" située en bas de page. Pour une première visite, nous vous conseillons de naviguer sur le site britannique, car l'absence des services de location et d'achat de boîtes le rend plus lisible, et assure que les résultats du moteur de recherche se limitent au téléchargement. Le moteur de recherche, justement, fonctionne parfaitement bien. On apprécie la fonction de mise à jour en temps réel des résultats au fil des caractères tapés. Et la base de données semble tenir compte des abréviations courantes (CoD, GTA...). Le menu donne accès à différents genres de jeux, accompagnés de quelques catégories supplémentaires (populaires, nouveautés, précommandes, bundles, petits prix...).Il est donc facile de trouver le titre de son choix, même lorsqu'on ne maîtrise pas particulièrement bien l'anglais.Gamefly : catalogue et achat
Avec une note de 13/20, Gamefly semble manifester quelques lacunes en terme de catalogue. En réalité, ce score moyen est surtout dû aux limitations régionales. Il arrive régulièrement qu'un titre présent au catalogue ne soit pas disponible à l'achat pour la France. Heureusement, conscient de sa portée internationale, le site prend bien soin de préciser dans le détail et pour chaque jeu les pays autorisés à l'acheter. En revanche, les fiches n'indiquent pas si les jeux utilisent des DRM. Par exemple, rien de spécifique n'est indiqué sur la page US pour Batman : Arkham City, alors que le jeu utilise à la fois Securom (limitation d'installations) et Games for Windows Live. Quant à la version UK, elle ne parle que de GFWL et l'info est cachée derrière un lien "View More Requirements".D'une manière générale, il faut vraiment privilégier la version britannique, car la plupart des versions UK sont accessibles à la France (mais pas toutes...) tandis que la majorité des versions US nous sont interdites (sauf quelques-unes...). On aurait préféré l'inverse étant donné que le taux de change dollar/euro est en notre faveur, mais c'est ainsi. Petite complication supplémentaire : les prix ne sont pas équivalents en dollars et en livres. La preuve par l'exemple avec Total War Shogun 2 et Yesterday, qui sont respectivement à 29,99$/29,99£ et 29,99$/19,99£. Avant chaque achat, il faut donc prendre soin de vérifier à quelle(s) version(s) on a droit puis, dans le meilleur des cas, faire un choix entre les deux monnaies en fonction des taux de change du jour, voire des frais bancaires pour la conversion. Le montant de notre panier témoin s'élève à 214,93 £, soit 264,65 € au cours actuel. C'est la deuxième valeur la plus basse après DLGamer, ce qui prouve qu'il y a moyen de réaliser de bonnes affaires en payant en monnaie étrangère, même si ce n'est pas ce qu'il y a de plus simple. Les moyens de paiement supportés se limitent hélas aux cartes bancaires, même Paypal n'est pas accepté.
Gamefly : gestion des jeux
Le téléchargement des jeux s'effectue à travers un client dédié, qui propose également bien d'autres services. Encore au stade de la bêta, il dépasse déjà largement le simple cadre du téléchargement. La section principale met quelques titres en avant, mais donne surtout accès à un fil de news sur les jeux vidéo, à des vidéos de jeux et à un mini réseau social à la Twitter. La deuxième section permet de feuilleter le catalogue et d'acheter des produits directement depuis l'interface, sans avoir à passer par le site web. Enfin, la troisième section est dédiée aux jeux déjà achetés. Une étagère virtuelle permet d'admirer notre collection, tandis qu'un gestionnaire de téléchargement permet de rapatrier à notre rythme les fichiers des différents titres puis de les installer dans la foulée.Gamefly : conclusion
S'il paraît clair que Gamefly n'est pas la solution la plus "user-friendly" de notre point de vue hexagonal, il peut tout de même parfois se révéler intéressant de payer en dollars ou en livres. Ceux qui maîtrisent l'anglais apprécieront par ailleurs les informations sur le jeu vidéo distillées à travers le client dédié. Si les DRM étaient clairement précisés sur les fiches des jeux, ce serait encore mieux.GamersGate
Même s'il s'agit d'un site en langue anglaise, GamersGate n'est ni anglais, ni américain. Il s'agit en réalité d'un service basé en Suède, qui affiche ses prix en euros. Lancé en 2006 par Paradox Interactive (l'éditeur de jeux comme Europa Universalis, Hearts of Iron, Mount & Blade...), il a depuis pris son indépendance et s'est progressivement ouvert à d'autres éditeurs afin de se positionner comme une solution universelle.
GamersGate : premier contact
La page d'accueil se concentrant sur les nouveautés du moment et les promotions en cours, il faut cliquer sur la section "Games" pour accéder aux différentes catégories de navigation. Celles-ci sont complètes (meilleures ventes, genres...) et il est même possible de leur appliquer des filtres supplémentaires tels que "Discount" ou "DRM Free". Des guides de jeux, des bandes originales et des versions Mac viennent compléter le catalogue PC. Le moteur de recherche affiche une prévisualisation des résultats instantanément mise à jour en fonction de la frappe, et la base de données tient compte des abréviations (même un "lotr" retourne bien un jeu Lord of The Rings). On peut remarquer que toute une section du site est grisée par défaut. Nous verrons qu'elle est en fait réservée aux clients.GamersGate : catalogue et achat
Bien, mais peut mieux faire : voilà comment on pourrait étiqueter le catalogue de Gamersgate. Le site obtient en effet une note de 13/20, qui est d'autant moins enthousiasmante que ce sont des titres importants qui manquent. Même des blockbusters comme Call of Duty : Modern Warfare 3, Dead Space 2 ou Skyrim figurent aux abonnés absents. En revanche, on notera qu'une pléthore de petits jeux inconnus cohabite avec les titres plus gamers. Pour ces derniers, la présence ou non de dispositifs de gestion des droits numériques est clairement indiquée, puisqu'une ligne DRM est systématiquement présente dans le pavé d'informations des jeux. On ne peut pas faire plus honnête et plus limpide.Pas de quoi s'enflammer a priori pour la politique de prix, qui se place dans une moyenne haute. Même si certaines promotions sont très intéressantes (jusqu'à 70%), la règle n'est pas à la remise systématique puisque le montant de notre panier s'élève à 287,69 euros. Il faut tout de même relativiser ce fait, car le programme de fidélité BlueCoins change sensiblement la donne. En publiant des tests, en notant les jeux, en parrainant d'autres utilisateurs ou encore en venant en aide aux joueurs sur les forums, on gagne des jetons de monnaie virtuelle, qu'on peut ensuite utiliser pour acheter d'autres jeux. Même le simple fait d'acheter un jeu rapporte 5% de sa valeur en BlueCoins. Un acheteur régulier peut donc considérer que les jeux lui coûtent 5% moins cher que ce que le site affiche. Et en participant à la vie du site, il est possible de faire encore plus d'économies. Au final, les achats peuvent donc se faire en carte bleue ou en BlueCoins, mais également via Paypal, Moneybookers ou Skrill.
GamersGate : gestion des jeux
Gamersgate suit la tendance inverse de la plupart des plateformes de téléchargement, qui démarrent leur carrière en tant que site web et finissent souvent par offrir un client complet. À ses débuts, le service réclamait en effet l'installation d'un logiciel dédié, mais propose dorénavant des téléchargements directs, ou presque. Pour chaque jeu acheté, un lien "download" apparaît dans l'espace client. Ce lien dissimule un gestionnaire de téléchargement minimaliste, qui permet d'interrompre et de reprendre le transfert comme on le souhaite.Cela ne veut pas dire pour autant que GamersGate se contente du minimum, loin de là. Les services à valeur ajoutée se déroulent en fait entièrement sur le site web. Et ils sont aussi originaux que nombreux. Si l'on retrouve une classique étagère virtuelle pour admirer ses achats, on dispose également d'une barre d'expérience qui se remplit au fil de notre activité sur le site. Des succès récompensent certaines actions, et on gagne ainsi des niveaux comme on le ferait dans un RPG, ce qui donne accès parfois à des réductions spéciales. Mieux encore, on peut créer un "minion", une petite créature virtuelle susceptible elle aussi de nous offrir des bonus et des réductions (qui diffèrent selon la classe de personnage choisie), et qui évolue en fonction de notre niveau d'expérience. Voilà qui est parfait pour fidéliser définitivement certains joueurs/acheteurs.
GamersGate : conclusion
Pas forcément très intéressant pour un achat occasionnel, du fait de sa langue anglaise et d'un catalogue qui présente quelques lacunes, GamersGate peut en revanche devenir très intéressant pour les acheteurs compulsifs. Le système de fidélité BlueCoins donne rapidement accès à des réductions non négligeables, tandis que les gadgets qui jouent sur la fibre gamer des utilisateurs (succès, barre d'expérience, avatar qui évolue...) font leur petit effet.GamesPlanet
Ce n'est qu'en 2007 que le portail de vente dématérialisée Gamesplanet voit le jour. Mais en réalité, c'est le vétéran Metaboli (créé en 2001 et initialement spécialisé dans la location de jeux) qui se cache derrière. Fort de cette filiation, Gamesplanet a pu nouer des partenariats avec des acteurs importants et sert donc de service de téléchargement pour la FNAC, Micromania ou Orange.
GamesPlanet : premier contact
Clair, lisible et intégralement en français, le site web de GamesPlanet se montre plutôt avenant. Les filtres essentiels pour l'affichage des jeux concernent leur genre, leur éditeur, leur classification PEGI ainsi que les offres spéciales en cours (promos, packs, prix définitivement en baisse, contenu bonus offert...). Hélas, ces efforts d'ergonomie se voient quelque peu malmenés par un moteur de recherche loin de la perfection. S'il a le bon goût d'être moderne (prévisualisation des résultats en temps réel), il différencie mal les termes importants des autres (notamment les chiffres) et opère des classements douteux. Ainsi en tapant "dead space 2" (sans les guillemets), on obtient bien le titre d'Electronic Arts en premier résultat, mais le premier épisode de la série n'apparaît, lui, qu'en septième position. Entre les deux, on trouve des résultats aussi incongrus que "Mafia II" ou encore "Railworks 3 : 4CIG and the Portsmouth direct line DLC". L'algorithme du moteur est clairement à revoir.GamesPlanet : catalogue et achat
Grâce à son 16/20, GamesPlanet figure en deuxième place ex æquo au classement des catalogues les plus complets. Quelques jeux un peu vieux ou d'importance moyenne manquent, mais tous les blockbusters du moment sont là. Mauvais point en revanche sur la clarté en ce qui concerne les DRM : leur présence n'est tout simplement pas indiquée sur les fiches des jeux. La FAQ indique que "quand un jeu n'a pas de DRM intégrée, cela sera notifié dans la description du jeu", mais même ce principe de liste blanche n'est pas respecté. Seuls les jeux qui nécessitent une activation via Steam bénéficient d'un avertissement clair.En dehors des promotions (qui ne sont pas extrêmement nombreuses), les jeux sont généralement vendus pile aux prix de vente officiels (ceux des versions boîtes). C'est donc sans trop de surprise qu'on retrouve le site en queue de peloton pour notre panier de référence, qui affiche ici 289,93 euros. Certes, il suffirait d'une promo bien placée pour doubler GamersGate. Mais on voit bien que GamesPlanet ne joue par exemple pas dans la même cour que DLGamer du point de vue des prix. En revanche, les achats sont facilités puisqu'en sus des cartes bancaires GamesPlanet accepte les paiements par Paypal et Hipay.
GamesPlanet : gestion des jeux
Une fois les jeux achetés, il suffit de se rendre dans son compte pour accéder à des liens de téléchargement directs, chaque jeu étant coupé en un exécutable de quelques centaines de Ko et plusieurs paquets de l'ordre du Go. Mais il est encore plus simple d'installer le gestionnaire de téléchargement maison, sobrement appelé "Downloader". Une fois le composant installé, il suffit de cliquer sur le lien "téléchargement rapide" qui figure dans l'espace client pour que le jeu correspondant soit ajouté à la file d'attente de l'utilitaire. Quelques options de proxy et BitTorrent permettent de s'assurer d'un transfert maximum, tandis qu'il est possible de réorganiser la liste des jeux en attente pour redéfinir leur priorité d'arrivée, puis de lancer l'installation sans quitter le programme. Il est à noter que, contrairement à la concurrence, les éventuels numéros de série et autres codes d'activation ne sont pas accessibles via l'interface web. Ils sont uniquement envoyés par mail, automatiquement lors de la commande ou sur demande en cliquant sur un lien.GamesPlanet : conclusion
Carré, bien fichu et proposant un catalogue riche, GamesPlanet manque tout de même d'un petit truc en plus pour réellement soulever l'enthousiasme. Il suffirait d'un peu plus d'ambition sur la politique de prix ou les services bonus pour que l'intérêt des gros joueurs monte d'un cran. Mais l'orientation assez grand public du site et sa position confortable en termes de visibilité et de partenariats lui permettent certainement de s'en dispenser.Games For Windows Marketplace
Microsoft est une entreprise américaine créée en 1975 par... quoi, comment ça, vous le savez déjà ? Bon d'accord, les présentations sont inutiles. Précisons tout de même que Games For Windows Marketplace existe depuis fin 2009, et que la plateforme a fusionné l'année dernière avec celle dédiée à la Xbox 360. Et nous allons voir que l'une est en train de méchamment phagocyter l'autre.
Games For Windows Marketplace : premier contact
C'est un bien étrange site que nous propose Microsoft. Son design élégant n'est pas en cause, mais l'omniprésence du logo Xbox a de quoi surprendre. Voire entretenir la confusion pour le joueur PC qui peut se demander si ce qu'il voit à l'écran le concerne réellement. En vérité, il faut se rendre dans la sous-section "Jeux PC" de la catégorie "Jeux" pour se sentir à peu près chez soi. Et encore ! Pour afficher le catalogue, on doit cliquer sur le lien "Tout afficher"... qui correspond en réalité à la catégorie des extensions de jeux. Il faut donc ensuite cliquer sur "Jeux" dans le menu de gauche pour que s'affiche enfin l'ensemble des produits. Ou utiliser le champ de recherche, dont le mérite principal est de comprendre toutes les abréviations (gta, cod, lotr...), mais qui ne peut s'empêcher d'afficher dans les résultats de recherche les jeux Xbox 360 et les vêtements virtuels pour les avatars des consoleux. Décidément, on tient à marginaliser le pécéiste.Games For Windows Marketplace : catalogue et achat
C'est quand on se penche plus précisément sur le catalogue que la vérité éclate au grand jour : Games For Windows Marketplace n'est quasiment plus qu'une coquille vide pour le joueur PC. Il y a en tout et pour tout 170 jeux à télécharger, alors que la concurrence en propose plusieurs milliers ! Tous les derniers hits ne sont proposés que sur Xbox 360, alors qu'ils figuraient bel et bien dans la section PC il y a encore quelques mois. Va-t-on vers un abandon total ? Dans ces conditions, on se s'étonne même pas du score obtenu selon notre méthodologie : 3/20. En revanche, on crie au miracle quand on constate la présence du DLC L'antre de Minerve pour Bioshock 2, un contenu presque introuvable ailleurs. Allez comprendre...En ce qui concerne les prix, il ne nous est même pas possible de remplir notre panier de référence tellement la plateforme manque de jeux. Un simple coup d'œil sur les rares présents suffit à comprendre que les prix suivent la norme haute et que le concept de promotion ne fait pas partie des mœurs de la maison. Le processus d'achat a le mérite de se satisfaire de n'importe quel compte "Live" pour vous reconnaître, et de proposer trois modes de paiement : la carte bancaire, les points Microsoft, et Paypal. Sauf que ce dernier choix n'a pas l'air d'en être toujours un : au moment de payer avec un compte Paypal certifié, le site nous a demandé d'y associer impérativement une carte bancaire. Ce problème n'est pourtant pas apparu avec les achats Paypal effectués sur les autres plateformes, ni avant, ni après.
Games For Windows Marketplace : gestion des jeux
Une fois un jeu acheté, son téléchargement et son installation s'effectuent via le client Games for Windows. Celui-ci sert essentiellement de gestionnaire de téléchargement, malgré les apparences. Un onglet "Marché" laisse penser qu'on va pouvoir acheter des jeux depuis le client, à la manière de ce que font Gamefly, Origin ou Steam. C'était d'ailleurs le cas par le passé. Mais aujourd'hui, en cliquant dessus, c'est un simple lien vers le site web de la Marketplace qui s'affiche (avec un message publicitaire en bonus : "Super jeux, super prix : maintenant sur Xbox.com").Pas d'autres services à valeur ajoutée à l'horizon, à l'exclusion de ceux qui concernent les jeux estampillés Games For Windows Live. Mais l'interface permettant d'accéder à la liste d'amis ou aussi succès débloqués n'est accessible qu'en lançant un jeu GFWL. Malgré la similitude de noms, ces services ne sont en réalité absolument pas liés à la plateforme Games For Windows Marketplace. Les jeux non-GFWL achetés sur GFWM n'en profitent pas, tandis que les jeux GFWL achetés ailleurs en profitent. On voudrait entretenir la confusion qu'on ne s'y prendrait pas autrement. De plus, nous pourrions mettre des guillemets au verbe profiter tant Games For Windows Live a mauvaise presse (surcouche DRM inutile, bugs entraînant la perte de sauvegardes et autres joyeusetés du genre).
Games For Windows Marketplace : conclusion
Il est bien tentant de tirer à boulets rouges sur l'ambulance Games For Windows Marketplace, qui ressemble d'ailleurs plus à un malade en phase terminale qu'à un véhicule de secours. Mais pas besoin de le faire, car en proposant un catalogue aussi vide, la plateforme se tire elle-même une balle dans le pied. On peut d'ailleurs se demander si tout cela n'est pas volontaire, afin de pousser toujours plus avant la Xbox 360 et les services qui y sont associés...Origin
Elaborée à partir du méprisable EA Store (pour rappel : il fallait payer un supplément pour avoir le droit de télécharger ses jeux plus de six mois après l'achat....), lui-même dérivé du défunt EA Link, Origin a pris son envol en juin dernier. Après des débuts chaotiques, la plateforme commence à trouver son rythme de croisière. Est-ce une bonne chose ou bien faudrait-il tout de même accélérer la cadence pour espérer rattraper la concurrence ?
Premier contact
Il suffit d'acheter l'un des derniers jeux Electronic Arts (Mass Effect 3 par exemple) pour être obligé d'installer Origin sur son PC. On peut également se rendre de manière plus volontaire sur le site web de la plateforme afin d'en étudier l'offre. Les jeux Electronic Arts y sont particulièrement mis en avant, à tel point qu'on pourrait presque croire, à tort, qu'il s'agit du seul éditeur représenté. Le design général est perfectible (il suffit de cliquer sur l'onglet "Offres" pour s'en convaincre) et on sent confusément que tout est fait pour masquer un certain manque de contenu. L'affichage répété d'innombrables kits pour les Sims ou Battlefield peine à dissimuler l'absence d'un bon nombre de titres forts.Origin : catalogue et achat
Le 24 janvier dernier, Electronic Arts annonçait avoir signé avec onze éditeurs supplémentaires dans le cadre d'Origin. Pas de 2K, d'Activision, de Bethesda ou d'Ubisoft dans le lot, mais plutôt des Freebird Games, Core Learning Ltd. et autres N3V Games. Même les communiqués conjoints avec l'éditeur russe 1C ne portent pour le moment pas leurs fruits puisque nul Men of War ou King's Bounty n'a été repéré sur Origin. Résultat des courses : la plateforme obtient une note de 7/20, ce qui confirme la légèreté du catalogue. Comme dans le cas de la Games For Windows Marketplace, ces lacunes nous empêchent de calculer le prix de notre panier témoin. Mais comme dans le cas de Microsoft, de nombreux indices nous font comprendre qu'il ne faut pas s'attendre à des promotions d'enfer. Il ne faut pas s'attendre à des super promos sur la page Offres mais plutôt à des vieux jeux vendus à prix normal...
On cherche encore désespérément des macarons -20% ou même -5% dans l'onglet "Offres" cité plus haut. En vérité, les prix sont le plus généralement réglés sur le taquet maximum, quand ils ne le dépassent pas comme dans le cas de Total War : Shogun 2 (42,99 € contre un prix de 39,99 € ailleurs). Seul bon point : la possibilité de payer par Paypal ou ClickandBuy, et pas seulement par cartes bancaires. Mais ensuite, n'espérez pas retrouver votre commande dans votre compte accessible depuis le site web d'Origin. La nôtre, en tout cas, n'apparaît toujours pas dans la section "Commandes passées", plusieurs jours après la transaction. En revanche, elle apparaît bien dans l'historique des commandes présent dans l'application Origin.
Origin : gestion des jeux
Car, oui, Origin a au moins le mérite de proposer un client dédié. Après des débuts assez laborieux (il était par exemple impossible de changer son pseudo pour les jeux en ligne), l'application commence à prendre forme. On y trouve le récapitulatif de nos jeux, qui peuvent être directement téléchargés, à volonté, et installés. Certains d'entre eux bénéficient même d'un système de sauvegarde des parties en cloud. La seconde section majeure de l'interface est bien évidemment la boutique, qui reprend les jeux disponibles sur le site web, mais les présente de manière plus efficace. On apprécie d'autant plus que les achats puissent se faire sans quitter l'application. Le dernier véritable raffinement concerne la présence d'une liste d'amis et les petits gadgets qui vont avec (notamment la personnalisation de notre avatar).Origin : conclusion
En dehors des exclusivités Electronic Arts qui nous imposent la plateforme, on peine encore à voir l'intérêt d'Origin face à la concurrence. Le catalogue est très peu fourni, les prix ne sont pas particulièrement intéressants et le client n'est pas à la hauteur de ses ambitions, c'est-à-dire de Steam, même s'il ne cesse de progresser. Pour l'heure, Origin ne nous convainc donc guère et Electronic Arts va devoir encore bosser pour nous faire changer d'avis.Steam
Dernier site que nous testons, et pas le moindre, Steam fait à la fois figure de pionnier et de leader dans le domaine du téléchargement de jeux. Lancée en 2003 (peu avant Half-Life 2 qui fut le premier jeu à l'imposer) et qualifiée à juste titre d'usine à gaz à cette époque, la plateforme de Valve a su évoluer dans le bon sens et devenir totalement incontournable. Faut-il crier "vive le roi" ?
Steam : premier contact
À l'image des boîtes qu'on achète en magasin et qu'il faut finalement enregistrer sur Steam, certains jeux que l'on achète sur des sites de téléchargement concurrents doivent eux aussi être activés sur la plateforme de Valve. Autant dire que la majorité des joueurs connaissent déjà la bête. Nous passerons rapidement sur la partie magasin du site web, reprise à l'identique dans l'application Steam elle-même, pour évoquer plutôt la présence de statistiques intéressantes. On y trouve notamment un graphique représentant le nombre d'utilisateurs connectés simultanément à Steam (il oscille généralement entre 2,5 et 4,5 millions pour plusieurs dizaines de millions de comptes au total) ainsi que le top 100 des jeux les plus joués actuellement. Voilà qui donne le ton.Steam : catalogue et achat
Le catalogue de Steam est certainement le plus fourni au monde. Cela se voit, cela se sait, cela se sent... et cela se confirme par notre protocole de test qui lui attribue une note de 17/20. Et encore, deux des trois lacunes sont dues à Electronic Arts qui réserve ses nouveaux hits à Origin. D'aucuns diront que c'est de bonne guerre. Chaque jeu dispose d'une fiche extrêmement complète, qui regroupe vidéo, images, description, note Metacritic, configuration requise, indications sur les éventuels DRM, classification PEGI et autres informations utiles. Sans compter les liens vers les forums, les actualités liées, l'historique des mises à jour, voire le manuel du jeu. Tout achat se fait en parfaite connaissance de cause. Finalement, la seule inconnue concerne le prix.Il est évidemment clairement indiqué, mais il est impossible de savoir s'il ne va pas baisser de 50 ou 75% dans quelques jours. Steam peut s'enorgueillir d'une volatilité extrême et savamment entretenue des prix. Il ne se passe pas une journée sans une promo d'enfer, apte à faire craquer les plus résistants. À la fois le rêve et le cauchemar de tous les joueurs atteints de collectionnite aiguë ! En dehors des promotions, les prix se situent tout simplement dans la moyenne. Preuve en est qu'avec 277,93 €, notre panier Steam se place pile au milieu du classement (derrière DL Gamer et Gamefly mais devant Gamersgate et GamesPlanet). Les moyens de paiement supportés sont à l'image du foisonnant catalogue puisqu'on en dénombre une dizaine (cartes bancaires, Paypal, WebMoney, ClickandBuy, Moneybrookers, PaySafeCard...).
Steam : gestion des jeux
Presque irréprochable jusqu'à maintenant, Steam ne peut pas non plus être vraiment mis en défaut en ce qui concerne l'application elle-même. L'onglet magasin permet de faire son shopping comme on le ferait sur le site web, tandis que l'onglet Bibliothèque regroupe la liste des jeux que l'on possède. On peut y installer ou désinstaller chaque jeu à volonté, créer les catégories de son choix, sauvegarder et compresser ses jeux, lire les dernières actualités en rapport avec chaque titre, accéder aux forums, et même changer de serveur de téléchargement si jamais les transferts sont lents. Dommage qu'on doive quitter puis redémarrer Steam à chaque changement, mais la plateforme de Valve reste la seule à nous proposer de rapatrier les jeux depuis Paris, Marseille, Berlin, Londres, Los Angeles ou encore Johannesburg parmi une bonne centaine de lieux différents.La liste d'amis permet de trouver facilement des partenaires, et s'il vous prend l'envie de réaliser des captures d'écran, pas de souci : Steam prend aussi cette fonction en charge via un raccourci compatible avec tous les jeux. De quoi embellir son profil public où sont également affichés (si on le désire) les jeux que l'on possède, les succès que l'on a débloqués, le temps passé sur chaque titre... De plus en plus de titres sont compatibles Steam Cloud (les paramètres et les sauvegardes des jeux sont conservés directement sur les serveurs Steam) tandis que le système Steam Guard, optionnel, permet de protéger efficacement son compte. Dès qu'une nouvelle machine tente de se connecter, un email est envoyé au propriétaire du compte pour qu'il l'autorise ou non. Encore tout récemment, Valve vient même de lancer la version bêta d'une nouvelle fonctionnalité qui permet de lancer les téléchargements sur son PC à distance. En gros, ils ont pensé à tout.
Steam : conclusion
Impossible de le nier, Steam est un véritable mastodonte que la concurrence a bien du mal à faire vaciller, sans même parler de l'abattre. Sur presque tous les points, la plateforme de Valve fait mieux, et même bien mieux, que les autres. Une situation qui pourrait déboucher à terme sur un quasi-monopole, mais, pour l'heure, Valve évite tous les faux pas.Conclusion
Si Steam sort grand vainqueur de ce comparatif, la concurrence ne se repose pas pour autant. Paradoxalement, ce sont les plus grosses sociétés qui proposent les solutions alternatives les moins convaincantes. Microsoft délaisse totalement Games For Windows Marketplace, tandis qu'Electronic Arts fait des efforts, mais peine encore à convaincre. Finalement, ce sont donc les plus modestes qui réussissent à se faire une place au soleil. DLGamer tire clairement son épingle du jeu grâce à une politique de prix agressive et non dénuée de constance (contrairement aux promos surprises de Steam), tandis que GamersGate peut compter sur un programme de fidélité malin et amusant pour garder ses clients captifs. Gamefly et GamesPlanet sont un peu plus classiques, mais, eux comme les autres, peuvent ponctuellement se révéler plus intéressants que l'ensemble de la concurrence sur tel ou tel titre, à un moment donné. Pour s'en convaincre, voici le tableau récapitulatif des prix relevés pour ce dossier.
DLGamer | Gamefly | GamersGate | GamesPlanet | GFWM | Origin | Steam | |
Langue | Français | Anglais | Anglais | Français | Français | Français | Français |
Monnaie principale | Euro | Livre Sterling | Euro | Euro | Euro | Euro | Euro |
Moyens de paiement | CB MasterCard Visa Virement | Amex Cartasi CB DK MasterCard Visa | Amex Bluecoins CB Diners Club JCB MasterCard Moneybookers Paypal Skrill Skrill Wallet Visa Visa Electron | Amex MasterCard Maestro Paypal Solo Visa Visa Electron | Amex MasterCard Paypal Points Microsoft Visa | Amex CB ClickandBuy MasterCard Paypal Visa | Amex CB ClickandBuy Discover JCB MasterCard Moneybookers Paypal PaySafeCard Visa WebMoney |
Assassin's Creed Revelations* | 44,65 € | 34,99 £ | 49,95 € | 49,99 € | 49,99 € | ||
Batman Arkham City* | 30 € | 19,99 £ | 27,95 € | 49,99 € | 49,99 € | 49,99 € | 27,99 € |
Battlefield 3 | 56,99 € | 39,99 £ | 59,99 € | 59,99 € | |||
Bioshock 2 : Minerva's Den | 6,99 £ | 4,99 € | |||||
CoD Modern Warfare 3 | 56,99 € | 54,99 € | 59,99 € | ||||
Dead Rising 2 Off the record | 30 € | 24,95 € | 29,99 € | 29,99 € | 29,99 € | 29,99 € | |
Dead Space 2 | 18,98 € | 14,99 £ | 19,99 € | 19,99 € | 19,99 € | ||
GTA IV Complete Edition | 28,50 € | 29,95 € | 29,99 € | 34,99 € | |||
Jurassic Park : The Game | 29,95 € | 29,99 € | |||||
Lume | 4,99 € | 6,99 € | |||||
Magicka collection | 18,99 € | 5,99 € | 24,99 € | 24,99 € | |||
Mass Effect 3 | 49,99 € | 34,99 £ | 47,49 € | 49,99 € | |||
Oblivion GOTY Edition | 18,98 € | 7,49 £ | 9,99 € | ||||
Risen 2* | 39,99 € | 39,99 £ | 49,95 € | 39,99 € | 49,99 € | ||
Serious Sam 3* | 35,99 € | 29,99 £ | 39,99 € | 39,99 € | 39,99 € | ||
Skyrim | 39,99 £ | 44,99 € | 49,99 € | ||||
The Darkness II | 43,99 € | 39,95 € | 49,99 € | 49,99 € | |||
The Witcher 2* | 38 € | 39,99 £ | 49,95 € | 39,99 € | 39,99 € | 39,99 € | |
Total War Shogun 2* | 38 € | 29,99 £ | 39,95 € | 39,99 € | 42,99 € | 39,99 € | |
Yesterday* | 29,99 € | 19,99 £ | 29,95 € | 29,99 € | 29,99 € | ||
Note Catalogue | 16/20 | 13/20 | 13/20 | 16/20 | 3/20 | 7/20 | 17/20 |
Prix du panier | 256,62 € | 264,65 € | 287,69 € | 289,93 € | N/A | N/A | 277,93 € |
La Note Catalogue représente la disponibilité des jeux. Le Panier est constitué des jeux marqués par un astérisque.
Pour les joueurs malins, la meilleure solution reste encore de comparer au cas par cas les différents prix pratiqués sur les différents sites à chaque nouvel achat. C'est un peu fastidieux, pas très pratique pour regrouper ses jeux au même endroit et s'y retrouver facilement dans sa collection, mais c'est la garantie de faire en permanence de bonnes affaires. Les déplacements physiques de l'acheteur potentiel étant supprimés, dématérialisation rime définitivement avec comparaison.
Pour compléter votre lecture, découvrez une configuration de PC gamer.