A chaque année son Call of, et en 2015, c'est un nouveau volet de la série Black Ops qui va s'inviter sur les écrans des possesseurs de PS4, Xbox One, PS3, Xbox 360 et PC. On sait néanmoins depuis peu que les version PS3 et Xbox 360 ne disposeront pas de campagne solo, et devront se contenter du multijoueur et du mode Zombies. Raison évoquée par Activision et Treyarch : la campagne solo du titre est trop ambitieuse pour tourner sur la précédente génération de consoles. Nous avons effectivement pu nous rendre compte, à l'occasion d'une session de présentation, que le studio de développement a mis les bouchées doubles pour proposer un contenu solo - pas vraiment solo d'ailleurs, puisqu'il peut être joué en coop - de haute volée.
Une mise en scène de blockbuster
Alors que Black Ops II se déroulait en 2025, Black Ops III se déroule quant à lui en 2065. Un bond de 40 ans dans un avenir pas forcément très radieux, où l'humanité a massivement cédé à l'appel du transhumanisme, non sans heurts. Alors qu'on a longtemps porté des prothèses bioniques pour remplacer un membre amputé suite à un accident, on se retrouve dans un monde où les hommes n'hésitent pas à se faire amputer délibérément pour être « augmentés ». Une thématique qui n'est pas sans rappeler Deus Ex. Il faut donc s'attendre à des personnages bardés d'améliorations et d'implants en tous genres, et assistés par des robots-soldats qui semblent tout droit sortis du film Chappie.Au début du jeu, le joueur enquête au Caire avec son coéquipier Jacob Hendricks, pour découvrir ce qui est arrivé à une équipe de Black Ops disparue à Singapour. Mais remonter la piste est loin d'être aisé et, très rapidement, les choses dégénèrent. Le joueur va se retrouver au coeur d'une conspiration dans laquelle trempe John Taylor (joué par Christopher Meloni), un vétéran des Forces Spéciales qui est passé de l'autre côté.
Nous avons pu jouer quelques minutes à la première mission de la campagne, avant que les développeurs ne nous arrêtent à l'approche d'un spoiler dont ils voulaient nous préserver. Néanmoins, on comprend assez vite, manette en main, pourquoi Treyarch ne s'est pas risqué à proposer ce contenu sur PS3 et Xbox 360. La richesse des détails affichés, les environnements très vivants et la mise en scène de plus en plus cinématographique auraient eu du mal à passer, au mieux, sur la génération de consoles précédente. Plus que jamais, la franchise Call of Duty affiche ses ambitions cinématographiques, à travers un casting conséquent et reconnaissable (Katee Sackhoff, Christopher Meloni, Robert Picardo, Sean Douglas) et la bande-son orchestrée par Jack Wall.
On note également que pour la première fois, la franchise intègre des cut-scenes à la première personne. Jason Blundell, le réalisateur de la campagne chez Treyarch, explique ce choix par le fait que le joueur peut entièrement personnaliser son personnage - et même incarner une femme s'il le souhaite, une grande première - et que cette vue s'avère appropriée dans un effort d'immersion. Mais ce n'est pas la seule raison, puisqu'il évoque un aspect du scénario qui rend ce point de vue nécessaire... sans vouloir nous en dire davantage à ce stade.
Point important également évoqué par Jason Blundell : toutes les missions de la campagne sont débloquées dès le départ. Le joueur peut décider de commencer à jouer avec la dernière mission de la campagne, rien ne l'en empêche. « C'est votre jeu, vous l'avez acheté, donc vous devez pouvoir jouer à tout ». Dans les faits, la progression risque d'être difficile sans un certain niveau, mais voilà, c'est possible. Treyarch espère cependant que le scénario encouragera les joueurs à suivre les missions dans l'ordre pour tout comprendre.
Ma petite chambre de soldat
La présentation a également été l'occasion de voir la Safe House en action. Déjà annoncé par Treyarch, cet espace, personnalisable, cherche à réinventer la salle d'attente entre les missions. La localisation des Safe Houses dépend du lieu des missions, mais elles ont toutes un point commun : elles disposent de quatre pièces, fermées, qui s'ouvrent lorsqu'un joueur arrive dans la partie. Puisque chaque joueur peut personnaliser lui-même son espace, avec des objets collectés durant les missions ou sa propre garde-robe, chaque « chambre » est unique, avec une étonnante personnalité. La Safe House est aussi l'endroit où les joueurs peuvent personnaliser leurs armes, ou en construire grâce à des plans. Ils peuvent s'y échanger des objets et partager leurs savoir-faire, pour faciliter la progression du groupe.La Safe House est une sorte de hub qui élimine le menu de création de groupe. Une démarche qui favorise l'immersion, et qui n'est pas sans rappeler ce que propose Destiny, autre jeu d'Activision développé cette fois par Bungie. Le rapprochement est relativement cohérent puisque les joueurs se retrouvent dans un espace instancié pour former leur groupe, s'équiper, et partir en mission. L'autre intérêt ici, c'est d'organiser son propre espace, qui peut être visité par les autres joueurs : un côté « trophée » qui aura fort probablement ses adeptes.
De vivant à mort-vivant
Enfin, cette rencontre aura été l'occasion d'en apprendre davantage sur le nouveau mode Zombie, et en particulier sur sa contextualisation. On quitte ici le monde de 2065 pour se retrouver dans une ville américaine fictive des années 50, où l'architecture est un mélange d'Art Nouveau et d'Art Déco aux embruns de Bioshock. Jouable jusqu'à quatre en coop, Call of Duty : Black Ops III Zombies permet d'incarner quatre protagonistes dont les actes les ont fait tomber en disgrâce face à un homme des plus mystérieux, qui tire les ficelles dans l'ombre.Sans grande surprise, Treyarch présente Shadows of Evil comme « le mode Zombies le plus abouti dans un Call of Duty ». Sans trop donner de détail sur la durée de vie, le studio dévoile une carte très vaste et sur plusieurs niveaux, qui a demandé un an et demi de développement. Tout comme dans la campagne classique du jeu, on peut ici compter sur un casting de choix, puisque les quatre personnages sont campés par Jeff Goldblum, Heather Graham, Neal McDonough et Ron Pearlman, tandis que le mystérieux Shadow Man est interprété par Robert Picardo, présent dans tous les Call of Duty. Un magicien endetté, une danseuse en quête d'une gloire qui n'arrive pas, un flic corrompu et un boxeur tricheur : une belle brochette qui devra affronter des hordes de zombies, avec l'aide de pouvoirs assez improbables récupérés via des bonbons dans des distributeurs. Difficile de ne pas admettre qu'on a plus envie de jouer à cette carte déjantée qu'à la campagne de Black Ops 3, qui s'annonce pourtant ambitieuse.
Les acheteurs de l'édition collector pourront quant à eux disposer d'une seconde map, nommée The Giant, qui n'est autre qu'un remake de la carte Der Riese, déjà proposée dans Call of Duty: World at War et Call of Duty: Black Ops. Cette dernière s'avère prometteuse même si elle ne fait que revisiter une carte déjà connue. Les graphismes et la mise en scène y sont assurément pour quelque chose, mais on peut regretter que seuls les joueurs les plus fortunés y aient accès.
A un mois de la sortie du jeu, Black Ops III confirme des ambitions auxquelles on s'attendait. La franchise reste une grosse machine dont les rouages sont efficaces, et les fans des précédents opus devraient apprécier le travail de Treyarch, studio vétéran sur la saga. Cette présentation, qui mettait l'accent sur le côté spectaculaire du titre, a également été l'occasion pour le développeur de justifier à mots couverts l'absence de campagne sur les versions Xbox 360 et PS3. Les possesseurs de ces machines n'auront que le multi pour se contenter, mais pourront tout de même compter sur un nouveau mode Zombies sympathique. Quant à savoir si ce nouveau Call of Duty sera un titre justifiant le fait d'investir dans une nouvelle console, il faudra attendre sa version définitive pour le dire.