XCOM 2 : rejouabilité et personnalisation, la clé du succès ?

Audrey Oeillet
Publié le 01 février 2016 à 14h00
Héritier d'une franchise bien connue des amateurs de stratégie en tour-par-tour, XCOM 2 revient avec de belles ambitions. Pour faire mieux que son prédécesseur, le nouveau volet concocté par Firaxis pousse plus loin encore l'expérience personnelle, pour immerger le joueur dans sa lutte contre les aliens.

XCOM : Enemy Unknown et son extension, Enemy Whitin, avaient déjà su dépoussiérer avec brio une franchise née en 1994, et qui a connu de multiples volets. Reprise en main par Firaxis en 2012, elle propose, depuis, un mélange de stratégie et de gestion en temps réel qui s'adresse à des amateurs d'un genre plutôt exigeant. Fort bien accueilli par la presse et par les joueurs, Enemy Unknown avait placé la barre assez haut, épaulé par la suite par son extension qui venait étoffer d'une façon intéressante, à la fois le scénario et les possibilités d'amélioration des troupes.

Dans ce contexte, XCOM 2 se devait d'aller plus loin, en développant un univers déjà solide, et en proposant au joueur une nouvelle expérience, riche et immersive. Le jeu commence par se réinventer en plaçant son intrigue vingt ans après les événements du premier volet de ce reboot : en dépit de tous ses efforts, l'organisation XCOM a perdu son affrontement contre les aliens. Malgré les apparences d'une cohabitation harmonieuse entre les races extraterrestres et les humains, les premiers éradiquent doucement les seconds.

Heureusement, XCOM n'est pas mort, mais s'est transformé en groupe de résistance, bien décidé à mettre à mal les projets des aliens. Très rapidement s'engage une course contre la montre dont XCOM a le secret, mais dont seul le joueur a véritablement la clé.

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Une histoire à écrire

Si les premières missions du jeu sont obligatoires, voire scriptées, elles ne sont que la mise en bouche d'une mécanique générale qui s'enclenche très vite. Comme dans le premier XCOM, le joueur, une fois aux commandes, fait ce qu'il veut, de la manière dont il le souhaite. Dans sa base volante, le Talion, il peut choisir de se déplacer dans différentes zones du monde, pour récupérer des ressources, aider la population ou étendre le territoire libéré de l'envahisseur. Dans le QG, ses alliés, majoritairement experts scientifiques et militaires, lui donnent des recommandations en matière de recherche et développement, ainsi qu'en stratégie d'attaque. Si certaines actions sont nécessaires pour avancer dans l'histoire et espérer gagner, il est possible de les réaliser dans des ordres différents en fonction de la stratégie adoptée.

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Mais cette liberté bienvenue, déjà présente dans le précédent XCOM, peut vite avoir son revers si elle est mal gérée. Un point d'autant plus flagrant qu'XCOM 2 multiplie les types de missions, de « farming », de R&D et autre développement de base. A ce stade, ce n'est plus de la gestion, mais de la micro-gestion qui nécessite beaucoup d'attention. Et c'est ce qui contribue à faire d'XCOM 2 un jeu immersif et pointu, tout en le destinant avant tout aux adeptes de stratégie pure et dure.

Une personnalisation immersive

Les différentes classes de soldats
5 classes de soldats sont proposées dans le jeu, une 6e étant attendue cette année sous la forme d'un DLC. A la base, tous les soldats sont des recrues, mais ils évoluent une fois le premier niveau passé.
Ranger : évolution de la classe Assaut/Commando du 1er jeu. Il peut faire office d'éclaireur efficace et peut attaquer au corps-à-corps à l'aide d'une épée.
Grenadier : évolution du Heavy. Très bourrin avec son minigun, son arme secondaire est un lance-grenades.
Tireur d'élite : ce sniper nouvelle génération est toujours aussi létal de loin, mais dispose également d'un puissant revolver pour attaquer de près.
Spécialiste : l'unité de support du jeu. Il prodigue des soins et est accompagné d'un drone qui lui offre de nombreuses capacités supplémentaires.
Agent psi : cette unité apparaît plus loin dans le jeu, après avoir mené les recherches adéquates. Ses pouvoirs en font un allié redoutable, mais ils sont très longs à développer.
Autre point fort du titre en matière d'immersion : le développement de la personnalisation au sein des troupes XCOM que l'on peut envoyer en mission. Enemy Unknown/Within permettait déjà de changer le nom et le visage des soldats, mais XCOM 2 va encore plus loin en matière de personnalisation.

Outre des options plus nombreuses, on peut choisir un nouveau nom, mais également un surnom, modifier la tenue selon différents paramètres - le pantalon, le chapeau, la taille des manches... - et même donner une couleur ou un motif spécifique aux armes d'un soldat, armes qui peuvent avoir leur propre petit nom. Les armes et accessoires peuvent, par ailleurs, être développés et optimisés à part, dans l'optique d'équiper au cas par cas les différents soldats.

Ajoutez à cela le fait de pouvoir choisir la langue parlée par chaque bidasse, et la possibilité d'écrire une biographie pour chacun, et vous disposez d'un arsenal de personnalisation redoutable, permettant de façonner un par un chaque résistant prêt à sauver l'humanité.

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Si cette personnalisation pointue, de par son côté chronophage, n'intéressera pas forcément les joueurs qui sont là, en premier lieu, pour la stratégie, elle s'avère tout de même être une partie importante des mécaniques de jeu. Car outre le fait que les soldats, gagnent des niveaux, au fur et à mesure des missions, et deviennent de plus en plus efficace, le fait de les personnaliser selon ses envies les rend rapidement bien plus précieux que des bidasses sacrifiables.

La guerre vue du ciel

Et on en vient naturellement au dernier point qui lie finalement tout le reste : les missions et leurs champs de bataille. Ou leurs terrains de jeu, c'est selon le point de vue. Tout comme dans le précédent volet de la franchise, chaque zone dispose de plusieurs variations. Résultat des courses : si vous sauvegardez votre partie avant de lancer une mission spécifique et que vous décidez de la recharger pour recommencer, vous n'aurez pas la même configuration de terrain. N'espérez donc pas tester une stratégie pour la changer dans une seconde tentative, XCOM 2 vous en empêchera.

Du coup, chaque mission est un saut dans l'inconnu. Le terrain se révèle au fur et à mesure de l'avancée des soldats, et le joueur, le commandant, le découvre en même temps. Etant donné que les ennemis sont plus nombreux, et généralement plus dangereux que dans XCOM : Enemy Unknown/Within, mieux vaut avancer très prudemment, quitte à sacrifier des déplacements lors des premiers tours.

C'est là que la combinaison des soldats-spécialistes, montés en grade, et de la personnalisation poussée - qu'on met alors en lien avec une certaine empathie pour ses troupes - place le joueur dans une situation délicate : celle de vaincre sans perte. Bien évidemment, d'aucuns diront que c'est de toute façon l'objectif de base dans un tel jeu. Mais XCOM 2 offre une combinaison d'arguments et de procédés de gameplay qui poussent cette volonté d'aller au bout avec tout le monde un peu plus loin que d'ordinaire.

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Pour corser le tout, le nombre de sauvegardes au coeur d'une mission est limité et plus on sauvegarde, plus on écrase les fichiers précédents, empêchant de faire machine arrière toute. Une dimension qui varie cependant selon le mode de difficulté sélectionné, mais celui proposé à la base offre un challenge qui sera suffisant à bien des joueurs - les plus connaisseurs pourront se tourner vers le mode Iron Man, qui ne tolère en tout et pour tout qu'une seule sauvegarde par mission.

Autre joyeuseté du genre : même si vous soignez à fond un soldat blessé au combat, il sera en convalescence à son retour à la base, parfois pendant de très, très longs jours... si vous êtes du genre proche de vos troupes, recomposer une équipe le temps que tout le monde se requinque virera peut-être au crève-coeur. Mais vous comprendrez bien vite que vous n'avez pas de temps à perdre et que chaque instant compte pour éviter le game over.

Un jour sans fin, mais en différent

Les joueurs qui ont déjà goûté à XCOM : Enemy Unknown/Within le savent bien : rien n'est jamais acquis, et une maladresse peut coûter cher, aussi bien au coeur d'une mission que dans la partie gestion de base. On n'est jamais à l'abri d'un événement aléatoire qui va venir perturber des plans pourtant bien ficelés. Et si vous oubliez de suivre d'un oeil averti les projets des extraterrestres, principalement le mystérieux projet Avatar, vous êtes cuit. Ajoutez à cela les patrouilles aliens qui cherchent activement à vous mettre des bâtons dans les roues et les choix parfois cornéliens imposés par les missions de sauvetage, et vous obtenez un titre qui fait tout pour mettre vos nerfs à rude épreuve.

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S'il est possible de sauvegarder souvent au cœur de la base, il arrive cependant que les erreurs soient effectuées bien trop tôt dans la partie, ou bien soient difficiles à identifier. Dans ce cas, mieux vaut, souvent, redémarrer de zéro après avoir appris de ses erreurs. Le jeu ne pardonne d'ailleurs pas grand-chose et on peut se retrouver en situation d'échec définitif après de longues heures de jeu parce qu'on paie une erreur stratégique survenue plusieurs heures avant. Mais, une fois encore, tout ceci fait partie intégrante des mécanismes du jeu, auxquels il vaut mieux rapidement adhérer au risque d'une très grande frustration !

Et l'ironie de la situation c'est que, même si l'on a identifié les raisons de l'échec d'une précédente partie, rien ne dit qu'on saura les contourner lors d'une nouvelle session... puisque là encore, les mécaniques de rejouabilité assurent de ne pas vivre deux fois la même expérience.

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Le début d'une grande aventure

Résolument plus complet, mais également plus équilibré que son prédécesseur, XCOM 2 s'annonce comme l'un des jeux de stratégie les plus riches de l'année. Firaxis a affûté le gameplay, qui était déjà bien exigeant, d'une franchise qui en a clairement sous la semelle et le prouve d'une manière efficace.

Mais avant de se lancer, mieux vaut être conscient dès le départ du caractère sévère du titre, qui ne pardonne pas grand-chose, histoire de ne pas être frustré par un jeu dont l'expérience riche et immersive se dévoile à travers bien plus qu'un simple run rondement mené. Vous êtes prévenu !
Audrey Oeillet
Par Audrey Oeillet

Journaliste mais geekette avant tout, je m'intéresse aussi bien à la dernière tablette innovante qu'aux réseaux sociaux, aux offres mobiles, aux périphériques gamers ou encore aux livres électroniques, sans oublier les gadgets et autres actualités insolites liées à l'univers du hi-tech. Et comme il n'y a pas que les z'Internets dans la vie, j'aime aussi les jeux vidéo, les comics, la littérature SF, les séries télé et les chats. Et les poneys, évidemment.

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