Après des années à clamer qu'on ne verrait jamais l'entreprise sur le terrain des applications mobiles, Nintendo s'apprête à sortir dans les prochaines semaines Miitmo sur iOS et Android. L'application propose une expérience sociale centrée sur le cercle d'amis de l'utilisateur. L'un des buts premiers est de permettre aux utilisateurs de « découvrir de nouvelles choses les uns sur les autres » nous explique Filippo Ghisolfi, de Nintendo Europe. « Miitomo n'a pas vocation à remplacer des applications sociales déjà bien implantées. Nous voulons offrir une toute autre expérience, proche de ce que Nintendo propose déjà sur ses consoles. »
Et, effectivement, Miitomo reprend tout l'ADN de Nintendo. A commencer par le Mii, l'avatar de l'utilisateur, qui peut être importé d'un compte MyNintendo existant, voire de la simulation de vie Tomodachi Life, sortie en 2013 sur 3DS. Les nouveaux utilisateurs qui n'ont pas encore de Mii peuvent en créer un en quelques instants, soit en le réalisant entièrement à la main, soit en se basant sur le capteur photo de leur smartphone. Le résultat est rarement fiable, mais souvent très drôle : on peut, dans tous les cas, le perfectionner à l'envi.
Mimiques et text-to-speech
La création du personnage ne s'arrête pas au physique, et invite à définir plutôt précisément l'attitude de l'avatar, pour qu'elle colle au mieux avec celle de l'utilisateur. Il en va de même de la voix du personnage : Miitomo intègre son propre système de text-to-speech qui permet au Mii de lire à haute voix tout ce qui est écrit dans les bulles. La rapidité, le timbre, le ton de la voix peut être réglé, là encore pour refléter au mieux la réalité. Bien sûr, on reste dans la caricature, mais la proposition est originale et offre une nouvelle dimension de vie au personnage. C'est d'autant plus drôle lorsque le personnage doit dire des choses décalées : concrètement, l'application ne censure rien, Nintendo partant du principe que les échanges sont réalisés entre amis dans le cadre privé. Par ailleurs, l'application est - en théorie - interdite aux moins de 13 ans.A la dimension vocale s'ajoutent de multiples mimiques associées à des mots-clés : les Mii réagissent en fonction de ce qu'ils disent. Ils peuvent être heureux, en colère, amoureux, fatigués... Tout cela renforce l'interaction, et ne fait que rendre l'expérience plus addictive. Les échanges entre les membres d'un même cercle d'amis passent par des questions qui sont soit posées par l'appli elle-même, soit par les contacts, et les réponses sont formulées aléatoirement à ses amis. Il est possible de forcer l'accès à une réponse en utilisant un bonbon, objet bonus que l'on obtient notamment en jouant à l'un des mini-jeux présents.
« Pas besoin de dépenser d'argent »
Si Filippo Ghisolfi assure qu'il n'y a « pas besoin de dépenser d'argent pour s'amuser avec Miitomo », l'application dispose néanmoins d'achats in-app. L'intérêt est principalement esthétique puisque la monnaie virtuelle permet d'acquérir de nouvelles tenues, entre autres. Certains vêtements virtuels coûtent cher, cependant, lorsqu'on utilise beaucoup l'application, on gagne très régulièrement de quoi garnir son porte-monnaie numérique sans sortir la carte bleue.C'est justement l'un des points addictifs de Miitomo : plus on l'utilise, plus on dispose de possibilités. Et visiter les maisons de ses amis permet, par exemple, de découvrir leurs tenues, et d'acheter les mêmes vêtements, qui sont différents selon les boutiques des utilisateurs. Il faut donc constamment aller vers l'autre, interagir, participer à des activités pour étoffer ses propres possibilités. Certaines interactions se font par le biais de Twitter et de Facebook, grâce à des liens générés pour l'occasion, permettant d'accéder à des vêtements virtuels portés pas des amis et indisponibles directement en boutique.
Photos et mini-jeux
Les interactions ne s'arrêtent pas aux échanges avec les autres utilisateurs, et s'étendent à des mini-jeux ainsi qu'à une fonction « photos » qui fait la part belle à la réalité augmentée. Du côté des jeux, ces derniers lorgnent du côté des Pachinko (croisement entre Flipper et machine à sous) japonais et permettent de remporter des objets virtuels inédits. Il faut débourser des Miitomo Coins pour pouvoir y jouer.La fonction photo est, quant à elle, disponible à tout moment, et permet d'intégrer son Mii et même ceux de ses amis dans des clichés réalisés au smartphone. Une multitude de possibilités de mise en en scène est proposée, et il est ensuite possible d'exporter la photo, ou de la partager sur les réseaux sociaux.
« C'est une manière de réimaginer l'expérience sociale » estime Filippo Ghisolfi. Ce qui est sûr, c'est que Nintendo offre une expérience très complète, accessible gratuitement sur iOS et Android. Elle parlera probablement aux fans de la marque en premier, mais elle a tout de même le potentiel pour attirer de nouveaux utilisateurs dans l'univers si particulier de Nintendo. Disponible depuis aujourd'hui au Japon, l'application est attendue dans le reste du monde dans les prochaines semaines.