Discipline encore considérée "jeune", le sport électronique ne cesse de gagner des adeptes d'année en année. Un vrai marché se développe d'ailleurs autour de l'e-sport, avec ses équipes internationales, ses sponsors et ses compétitions à travers le monde. Prochaine étape : les Jeux Olympiques. En attendant ce moment, voici tout ce que vous devez savoir sur le sport électronique.
Dans ce dossier, nous aborderons l'histoire de l'e-sport depuis sa création. Nous vous donnerons aussi un aperçu des jeux les plus pratiqués au sein des compétitions internationales, ainsi que les équipes en vogue. Nous n'oublierons pas non plus de jeter un œil au marché actuel, la France comptant bien tirer son épingle du jeu en devenant une place incontournable de la scène sportive électronique. A vos claviers, prêts... Jouez !
E-sport : une histoire brève mais intense
Depuis que le jeu vidéo existe, la compétition est l'un de ses principaux moteurs. Rappelez-vous ces bonnes vieilles bornes d'arcade où vous tentiez de vaincre les plus hauts scores. Ou encore ces parties endiablées avec vos amis en écran séparé sur Mario Kart. Et que dire de titres comme Fortnite, qui voient s'affronter entre eux une centaine de joueurs, pour qu'il n'en reste au final qu'un seul en vie ?Peu importe la forme ou le genre, le jeu vidéo est souvent affaire de compétition. Il ne prend cependant ses premiers atours professionnels qu'en 1997, à l'occasion de la création de la CPL - ou Cyberathlete Professional League - aux Etats-Unis. Cette année-là, plus de 300 pro gamers s'affrontent sur un titre mythique : Quake. Bien que la CPL cesse ses activités en 2008, elle reste la pionnière des compétitions professionnelles de sport électronique.
De nombreux pays commencent d'ailleurs à voir en l'e-sport une manne potentielle. En 2008, la Corée du Sud crée l'IeSF - International e-Sport Federation - afin de faire reconnaître les compétitions de jeu vidéo comme un vrai sport. En 2018, 47 pays sont membres de l'IeSF, dont la France.
La même année, le fondeur Intel organise d'ailleurs, en Corée, un tournoi de jeux vidéo avec l'appui du Comité International Olympique. Des discussions s'engagent à la même période afin de faire reconnaître le sport électronique comme une vraie discipline sportive olympique. Il faudra toutefois patienter encore un moment avant de voir débarquer League of Legends ou Counter-Strike aux J.O., ceci en partie à cause de problèmes de droits. Les joueurs professionnels, et bien entendu les compétitions qui les accueillent, sont cependant de plus en plus répandus de par le monde, montrant que l'e-sport a encore de beaux jours devant lui.
Le marché du sport électronique en plein boom
Equipes, entraîneurs, sponsors, diffuseurs, commentateurs... Le domaine du jeu vidéo professionnel ressemble à s'y méprendre à celui de n'importe quel autre sport. Depuis les premières compétitions, les spectateurs se font chaque année plus nombreux, ce qui ne manque pas d'attirer les marques qui voient dans les pro gamers une façon de s'afficher auprès des millenials, très friands des compétitions de sport électronique.En France, on peut par exemple citer LDLC. L'enseigne spécialisée en informatique est l'une des premières, dans l'Hexagone, à créer sa propre équipe dès 2009. Même s'il n'y a pas forcément d'équipe affiliée, d'autres sociétés se sont imbriquées dans le créneau : Orange, Société Générale, Unicef France et même le club de football du PSG.
Le marché semble donc très juteux, au point que le gouvernement s'est lui aussi penché sur le sujet. En 2016, le projet pour une République numérique - porté ici par la Loi Lemaire - adapte la législation afin de reconnaître l'e-sport comme une discipline légale. C'est un gros pas en avant pour cette activité, jugée auparavant, par les textes juridiques, comme faisant partie des jeux d'argent en ligne. Ce cadre légal permet ainsi de propulser toujours plus les événements e-sport sur la scène médiatique et d'asseoir leur légitimité, tout comme il assure une reconnaissance salariale aux joueurs professionnels.
Quelques chiffres sur le sport électronique
Mais parlons chiffres. En 2018, le sport électronique aura généré la somme rondelette de 906 millions de dollars de chiffre d'affaires dans le monde. 40% de ces revenus proviennent des sponsors, 19% sont assurés par la publicité et 18% par les taxes de diffusion. Les éditeurs de logiciels génèrent 13% de ces revenus alors que le merchandising en produit 11%. Droits de diffusion et sponsoring sont en pleine croissance, assurant ainsi les principaux leviers du chiffre d'affaires mondial pour le sport électronique. Les revenus globaux prévus en 2019 dépassent d'ailleurs le milliard de dollars !L'Asie - en particulier la Corée - est le principal moteur de l'e-sport. 53% des joueurs professionnels y résident, soit plus de 87 millions de pro gamers rien que dans cette partie du monde.
Les disparités entre les salaires sont cependant énormes. Les joueurs français touchent peu ou prou le SMIC. Mais les meilleurs joueurs mondiaux peuvent prétendre à des salaires allant jusqu'à 135 000 € par an. L'investissement demandé par le sport électronique est pourtant de plus en plus important. On a ainsi vu apparaître, ces dernières années, des gaming houses. Ces lieux sont l'occasion pour les équipes de s'entraîner intensivement sans aucune séparation géographique. Sous le regard de leurs coachs, les équipiers doivent ainsi peaufiner leurs techniques de jeu, comme n'importe quel joueur de football pour ne citer que ce sport.
Si l'investissement physique n'est pas aussi important que dans d'autres disciplines, les carrières des gamers se révèlent tout de même assez courtes. Rares sont les joueurs e-sport à continuer après leurs 30 ans. La plupart deviennent entraîneurs, commentateurs ou consultants, afin de conserver un pied dans le milieu.
Les jeux et équipes en vogue
Le monde du sport électronique est incroyablement vaste. Des milliers d'équipes de tous niveaux s'y déchirent sur des titres bien connus comme League of Legends, StarCraft II, Counter Strike : Global Offensive ou encore Heartstone.L'inclusion de nouveaux titres est généralement proportionnelle à leur succès commercial. Fortnite, le célèbre battle royale, est l'un des derniers à avoir fait son apparition sur la scène e-sport. Il pourrait bientôt être rejoint par Apex Legends, concurrent de poids dans le même genre. Overwatch semble en revanche sur le déclin depuis quelques années.
Aux côtés de ces titres qui ont marqué toute une génération, on trouve d'autres productions moins médiatisées : Injustice, Magic The Gathering Arena, Mortal Kombat et bien d'autres. Les jeux mobiles connaissent d'ailleurs un certain engouement ces dernières années grâce à l'envolée en puissance des smartphones.
Côté médiatisation, les équipes les plus connues voient régulièrement leurs exploits diffusés sur les plateformes de streaming ou les chaines spécialisées. Leurs noms ne vous sont peut-être pas étrangers. Parmi elles, on peut citer Fnatic, Team Liquid, Evil Geniuses ou encore Newbee.
La France dispose elle aussi d'équipes solides, détentrices de belles victoires dans le domaine de l'e-sport. On pense ainsi à LDLC, Team aAa ou Gamers Origin. L'association France e-sports fédère d'ailleurs le mouvement e-sportif dans notre pays, regroupant sous sa bannière joueurs, promoteurs et éditeurs.
S'il reste encore du chemin avant l'entrée du sport électronique dans le domaine olympique, notre pays vise toutefois à devenir la capitale européenne de l'e-sport dans les années à venir. En attendant, vous pouvez d'ores et déjà suivre votre équipe préférée sur Twitch, plateforme privilégiée pour la retransmission des événements liés aux jeux vidéo.
Sources : France eSports, TDG, Le Temps, Wikipedia