Le jeu vidéo est plus qu’un divertissement. Souvent critiqué et opposé à d’autres pratiques culturelles jugées plus nobles, le gaming ne cesse pourtant d’étendre son influence, chez les jeunes comme les moins jeunes. Bon pour l’esprit comme pour le corps, notre loisir favori est le socle de nombreuses initiatives positives qu’elles touchent à l’éducation, la solidarité ou même la santé. Plongée au cœur d’un monde que le jeu vidéo contribue à rendre meilleur !
Quand le jeu vidéo aide à soigner et à s’améliorer
Les études démontrant les bienfaits physiologiques et psychologiques du jeu vidéo sont nombreuses. Des chercheurs ont par exemple démontré que 30 minutes de Super Mario 64 par jour pendant deux mois suffisent à augmenter la quantité de matière grise, en faisant grossir certaines zones du cerveau liées à la navigation dans l’espace, la mémoire, la planification stratégique ou encore la motricité fine des mains. D’autres études prouvent que des sessions de jeu régulières ralentissent la dégénérescence naturelle des cellules, ou que jouer à des jeux d’action améliore les capacités visuelles liées à la lecture et à la conduite de nuit. Le jeu vidéo peut également aider à vaincre ses peurs !
Ces nouvelles connaissances ont sans doute poussé le corps médical à s’intéresser de plus près au jeu vidéo, et certaines entreprises à développer des logiciels et des technologies spécifiques pour aider au traitement de certaines pathologies bien précises. Le laboratoire BRAIN e-NOVATION de l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière de la Pitié Salpêtrière à Paris, avec son jeu Toap Run, réduit de près de 40% les troubles liés à la maladie de Parkinson (chutes, pertes d’équilibre…). Le fait de jouer augmente la motivation et la concentration du patient, d’autant plus volontaire pour effectuer sa rééducation que les mouvements sont captés par une caméra et retranscrits à l’écran dans un jeu au principe simple, mais efficace.
Vaincre la peur de l’hôpital, reprendre confiance en soi et accepter son corps avec les Sims 4, mieux appréhender la dépression d’un parent avec l’émouvant Ico, rééduquer un membre après une opération chirurgicale en incarnant un poisson, travailler sa mémoire quand on est atteint d’Alzheimer : les serious games comme les productions plus classiques se mélangent bien volontairement quand il s’agit d’aider l’humanité à mieux vivre ses traumatismes et maladies, au service d’un personnel de plus en plus ouvert à ces nouvelles méthodes. Les centres dédiés à la pratique thérapeutique du jeu vidéo, comme celui mis en scène par OMEN dans sa dernière campagne, ne sont pas encore à l’ordre du jour, mais la multiplication des initiatives et découvertes à travers le monde laisse à penser que cela ne devrait pas tarder. Les seniors ont déjà leur compétition esport, après tout !
Quand le jeu vidéo éduque et sensibilise
Pour les plus jeunes, il existe de nombreuses manières de progresser grâce aux jeux vidéo. Améliorer son anglais sur un jeu non traduit, travailler ses réflexes et sa coordination psychomotrice sur un jeu de stratégie en temps réel, un shoot’em up ou un jeu d’action, aiguiser ses capacités d’observation et de réflexion sur les énigmes d’un jeu d’aventure ou encore apprendre à contrôler son stress sur un battle royale… Notre cerveau est stimulé de nombreuses manières lors d’une session de jeu, et les bienfaits que l’on peut en tirer sont difficiles à quantifier avec précision. Certains jeux vidéo aident à contrer la dyslexie, d’autres accompagnent les troubles du spectre autistique, des contrôleurs spécifiques prennent en compte la mobilité réduite de certains individus : dans sa volonté d’inclure un maximum, le média jeu vidéo s’ouvre à toutes les différences et doit, à terme, permettre à chacun de s’améliorer selon ses propres conditions et possibilités.
À ce titre, l’Education Edition de Minecraft est une initiative particulièrement intéressante. Les possibilités étendues du jeu bac à sable de Mojang sont particulièrement adaptées à l’étude de matières scientifiques comme la biologie, la chimie et la physique : les adolescents peuvent expérimenter grâce à un outil qu’ils maîtrisent déjà pour la plupart, et le professeur encadre ces expérimentations par des exercices pratiques directement liés aux phénomènes observables dans la réalité. Les différences sont analysées et commentées, permettant à tous de cerner les enjeux scientifiques exprimés par les pixels à l’écran. Apprendre à coder dès 7 ans ? C’est possible grâce à Ubisoft et les Lapins Crétins, dans un jeu éducatif gratuit qui initie nos chères têtes blondes à la programmation informatique. Toujours chez Ubisoft, Assassin’s Creed Discovery Tour offre une approche intéressante de l’éducation historique en mettant les recherches effectuées pour la création de jeux vidéo à disposition des enseignants et des élèves.
Au-delà de l’éducation, le jeu vidéo joue également parfois un rôle d’information et de sensibilisation de la communauté à des enjeux politiques, historiques, écologiques ou simplement humains : difficile de nier la dimension politique universaliste de Papers, Please et This War of Mine, la portée historique de Soldats Inconnus : Mémoires de la Grande Guerre ou encore la puissance évocatrice de Chernobyl VR. Enterre moi, mon amour évoque avec intelligence et sensibilité la question de la migration contrainte des individus, That Dragon, Cancer et Gone Home la perte d’un être cher là où Blockhood permet d’imaginer un autre fonctionnement du monde. Le phénomène des serious games (jeux sérieux qui informent et sensibilisent sur un sujet par le biais de mécaniques classiques de jeux vidéo) prend de l’ampleur à mesure que les entreprises et associations saisissent la portée potentielle d’un tel moyen de communication.
Quand le jeu vidéo rassemble
Avec cette vidéo humoristique, OMEN croque avec malice l’une des autres facettes positives du jeu vidéo. Associations et influenceurs défraient régulièrement la chronique avec des événements caritatifs de grande ampleur. On pense évidemment à l’énormissime Z Event organisé par Aurélien “Zerator” Nougaret, qui récolte chaque année plusieurs millions d’euros pour une association caritative : ce marathon de stream sur Twitch qui implique certains des plus gros influenceurs français a récolté pas moins de 5,7 millions d’euros pour Amnesty International lors de son édition 2020, malgré des conditions compliquées par la situation sanitaire. Le Desert Bus de l’espoir invite chaque année des personnalités du jeu vidéo et d’ailleurs à jouer à l’un des jeux les plus ennuyeux de l’histoire pour la bonne cause quand les marathons de speedruns Games Done Quick enchaînent les performances hallucinantes sur d’anciens et nouveaux titres pour inviter les gens à donner.
Les créateurs de jeux vidéo eux-mêmes ne sont pas en reste. Le MMO galactique historique EVE Online invite régulièrement sa communauté fiévreuse à œuvrer pour la bonne cause, contre l’épidémie de COVID-19 l’année dernière et pour l’OMS en 2019. Plus récemment, le jeu Minit Fun Racer édité par Devolver Digital a été créé pour lever des fonds pour la bonne cause, tout comme l’éditeur coréen Com2uS avec son marathon de streaming sur Summoners War. L’initiative Humble Bundle et ses jeux à bas prix pour la bonne cause symbolise parfaitement l’approche philanthropique que peut adopter l’industrie du jeu vidéo, qui a trouvé des manières originales d’impliquer l’ensemble de ses acteurs au profit de nombreuses initiatives positives vouées à faire le bien sur la planète.
Quand le jeu vidéo fait avancer la science
Éducation, information, santé : l’impact positif du jeu vidéo et de ses principaux acteurs est indéniable. Mais la science profite également des avancées technologiques rendues possibles, financées ou démocratisées par ce média, et ce dès les premiers pas du jeu vidéo. Il ne faudrait pas oublier que l’un des premiers jeux vidéo, Tennis for Two, a été créé pour égayer les journées porte-ouverte d’un laboratoire de recherche, aux Etats-Unis en 1958, pour le plus grand bonheur des visiteurs deux années de suite. Plus récemment, le savoir du planétarium de Vaulx-en-Velin près de Lyon se transmet régulièrement sur Twitch, où des figures scientifiques de calibre international viennent discuter avec les internautes des dernières avancées astronomiques.
La NASA elle-même s’intéresse, depuis les années 90, aux technologies de réalité virtuelle pour former ses spationautes, notamment aux opérations complexes de réparation dans un environnement sans gravité. La prestigieuse agence aérospatiale diminue ainsi les risques d’erreurs, et s’appuie sur les techniques et matériels de pointe pour mettre ses équipages dans les meilleures dispositions possibles avant le grand départ. Les joueurs d’EVE Online - encore lui - ont également œuvré pour identifier des exoplanètes en 2017. Comme un juste retour des choses, le jeu vidéo s’est invité au sein de la prestigieuse école supérieure Polytechnique, avec une Chaire Science et Jeu Vidéo créée en 2019 par Raphaël Granier de Cassagnac. Science et jeu vidéo n’ont pas fini de s’entremêler, et c’est l’humanité dans son ensemble qui en bénéficiera sur le long terme.
Le jeu vidéo pour le bien commun
Avec sa campagne humoristique, OMEN rappelle ce que le jeu vidéo peut faire de mieux. Au travers de ses principaux acteurs - développeurs, influenceurs, joueurs - l’industrie du jeu vidéo sait se mettre au service du bien commun et sa démocratisation massive sensibilise toujours plus d’individus aux problématiques et enjeux majeurs d’aujourd’hui et de demain. Bien encadrée, la pratique de jeu vidéo s’inscrit bien au-delà du simple divertissement, chez les jeunes comme les moins jeunes. Éducation, santé, information, solidarité, science : on n’a pas fini d’entendre parler des bienfaits du jeu vidéo !