Le VSS Unity de Virgin Galactic atteint l'espace pour la première fois (ou pas ?)

Matthieu Legouge
Par Matthieu Legouge, Spécialiste Image.
Publié le 14 décembre 2018 à 15h03
White_Knight_Two_and_SpaceShipTwo
SpaceShipTwo et son avion porteur

Objectif (presque ?) atteint pour Virgin Galactic ! La société de Richard Branson, qui planifie d'envoyer des touristes en orbite le plus tôt possible, a réalisé son 4e vol d'essai jeudi 13 décembre, à l'aide du VSS Unity SpaceShipTwo. La navette est parvenue à voler à une altitude d'un peu plus de 82 km durant 60 secondes.

Richard Branson l'avait annoncé avec beaucoup de confiance au début du mois, en expliquant à CNN que Virgin Galactic parviendrait à placer sa navette au-delà de l'atmosphère terrestre « avant Noël ».

Une belle réussite pour Virgin Galactic

Pari réussi pour le milliardaire britannique puisque le VSS Unity est parvenu hier à atteindre une altitude de 82.7 km, après avoir été largué en vol par son avion porteur. Le moteur-fusée du vaisseau a pu être allumé durant 60 secondes, le temps pour lui de prendre de l'altitude avec une vitesse de Mach 2.9 (3.550 km/h). Un vol suffisant pour réaliser les tests qui étaient prévus, mais aussi pour mener quatre expériences scientifiques soutenues par la NASA, portant notamment sur la microgravité.

Richard Branson a déclaré dans un communiqué de presse : «  Aujourd'hui, pour la première fois de l'histoire, un vaisseau spatial construit pour transporter des voyageurs privés a atteint l'espace ». Il ajoute avec une joie non dissimulée : « C'est un jour mémorable et je ne pourrais pas être plus fier de nos équipes qui, ensemble, ont ouvert un nouveau chapitre de l'exploration spatiale ».

Pourquoi l'altitude de ce vol fait débat ?

Richard Branson se félicite d'avoir atteint l'espace avec une altitude de 82.7 km, tout simplement car la frontière de l'atmosphère terrestre admise par les États-Unis se situe à 50 miles d'altitude, soit 80.5 km. Toutefois, les normes internationales mises en place par la Fédération aéronautique internationale (FAI) stipulent que cette frontière, appelée ligne de Kármán, se situe à 100 km au-dessus de la surface de notre planète. Néanmoins, il faut savoir que la frontière physique de l'espace se situe à environ 400 km d'altitude. Les deux autres frontières sont donc arbitraires et définissent uniquement la zone à partir de laquelle l'atmosphère terrestre commence à se raréfier. Par conséquent, il est possible d'être en apesanteur dès 80.5 km, même si l'atmosphère est encore bien moins dense une fois passée la ligne de Kármán.

Virgin Galactic entrevoit, par ailleurs, de réaliser ses vols touristiques suborbitaux au-dessus de la ligne communément admise par la NASA et l'U.S Air Force, mais Richard Branson n'exclue pas de voler plus haut si jamais les capacités de sa navette le permettent. À titre de comparaison, la navette New Shepard de Blue Origin, principal concurrent de Virgin Galactic, a déjà franchi à plusieurs reprises cette altitude de 100 km.

Enfin, la Fédération aéronautique internationale a annoncé avoir l'intention d'organiser un colloque afin de revoir la définition de cette frontière. La FAI pourrait donc revoir à la baisse la mesure réalisée à l'époque par Theodore von Kármán.

Matthieu Legouge
Par Matthieu Legouge
Spécialiste Image

Pigiste pour Clubic depuis 2018, j’ai d’abord pris la plume pour parler d’actualités, avant de me spécialiser peu à peu sur les catégories PC & Gaming, notamment les écrans et périphériques, ainsi que l’image et le son, plus particulièrement tout ce qui touche au Home Cinema : les téléviseurs, vidéoprojecteurs et barres de son.

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Commentaires (7)
Fulmlmetal

“Néanmoins, il faut savoir que la frontière physique de l’espace se situe à environ 400 km d’altitude”
ca ne veut rien dire une froontière physique, l’atmosphère se raréfie avec l’altitude, on ne peut donc pas parler d’un point précis et physique de limite. Tout ce qu’on peut faire c’est attribuer une frontière symbolique, et le 100km est idéal car 100 c’est symbolique, c’est une unité reconnue comme l’unité internationale.
Le 80.5km est d’une stupidité car c’est basé sur le miles, une unité non internationale que seules les anglophone utilisent. Comme d’hab l’amérique veut imposer ses choix aux autres.
N’oublions pas que si les USA veulent imposer au monde ce 50 miles c’est pour permettre à Virgin de faire ses vols touristiques sur son sol, c’est purement du business, du lobbying industriel. Et ça passera surement car comme d’hab on baissera notre froc devant les américains.

“Par conséquent, il est possible d’être en apesanteur dès 80.5 km, même si l’atmosphère est encore bien moins dense une fois passée la ligne de Kármán.”
Le fait d’etre en apesanteur n’a rien à voir avec l’atmosphère, on y arrive à 10km avec les avions Zero-G. Tout est une question de vol parabolique qui génèrent une impression d’apesanteur sur le sommet.

eykxas

Heu… Sachant qu’à cette altitude il n’y a plus d’espace aérien, je ne vois pas comment l’Amérique peut revendiquer des vols “sur son sol” (comprendre, dans l’espace contrôlé par l’Amérique).

Parce que si les limites des espaces aériens s’étendaient jusqu’à cette altitude, alors 99.9% des appareils spatiaux violeraient une bonne majorité d’espaces aériens d’un tas de pays.

Donc ce que tu dis n’a aucun sens. Il est communément admis que la frontière de l’espace est au moment où il n’y a plus d’oxygène + apesanteur.

merotic

Que de carburant hyper polluant consommés pour un vol !
Quelle horreur de faire du loisir spatial avec des technologie de propulsion encore polluantes.
On peut le tolérer pour une fusée, une mission spatiale, mais pour du loisir, quelle honte !

Fulmlmetal

Tu racontes vraiment n’importe quoi. Cetet limite n’a rien à voir avec l’espace aérien, on parle bien de limite “symbolique” de l’espace. Les avions civiles en service ne volent pas à plus de 15km d’altitude et les avions militaires à guère plus de 35km pour les plus performants.
Quand je parle des avions/fusées touristiques j’entend bien sûr des zone de départs de l’appareils.
Pour ton info, les appareils spatiaux ne volent pas à 100km, c’est bien trop bas. Les sats et vaisseaux en orbite sont à 180km minimum, en dessous ils ne restent guère plus de quelques jours avant de retomber à cause du freinage atmosphérique. ISS est à 400km d’altitude.

quand tu dis “Il est communément admis que la frontière de l’espace est au moment où il n’y a plus d’oxygène + apesanteur.”, c’est du grand n’importe quoi car l’air (et pas l’oxygène qui ne représente que 21% de l’air) disparait petit à petit avec l’altitude et ce jusqu’à plus de 400km, voir au dela.
Quand à la pesanteur tu confonds avec la gravité, puisque l’absence de pesanteur peut se faire à 10km grace aux avions zero G, environ 20sec. Les vol suborbitaux de type SpaceShip 2 ou New shepard ne provoque une apesenteur que de 2 à 4mn, pas plus. Ca n’a rien à voir avec l’orbite où c’est en permanence, mais là aussi ça ne retire rien au fait que meme en orbite la gravité terrestre existe encore et l’air est encor eprésent, meme si c’est très très faible (mais suffisant pour ralentir un sat et le faire descendre.

Fulmlmetal

Je te rassure cet avion pollue moins en 1mn de propulsion qu’un A380 ou B747 qui va traverser le globe en 12h de vol … pour des touristes.

redosk

Pour une fois que je me disais que tu faisais un commentaire assez intelligent…
Il a fallu que tu dises des conneries concernent les 80km.
Pour info, Jonathan McDowell (un astrophysicien bien connu) a proposé, avec une argumentation scientifique, d’abaisser cette limite : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0094576518308221?via%3Dihub

Niverolle

Merci pour cet article redosk !

Ceci dit quand je lis que “the lowest possible sustained circular orbits are at of order 125 km altitude, but elliptical orbits with perigees at 100 km can survive for long periods. In contrast, Earth satellites with perigees below 80 km are highly unlikely to complete their next orbit”, je me dis que la limite des 80 km ne fera jamais consensus, même si effectivement elle peut remplir les critères de Kármán, dans certains cas aérodynamiquement favorables, comme expliqué dans l’article.

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