Le vol de test raté de la capsule Starliner, du 20 au 22 décembre dernier, aurait pu se terminer en véritable catastrophe : la commission d'enquête révèle de nouveaux problèmes logiciels et de gros soucis de validation.
Un ennui de plus
« Il n'est pas dans nos habitudes de faire une conférence de presse sur les résultats d'une enquête alors que la commission n'a pas terminé son travail », prévenait le 7 février Jim Bridenstine, l'administrateur de la NASA. Néanmoins, depuis la veille, la polémique ne faisait qu'enfler et la NASA, avec son partenaire Boeing, a dû prendre la communication en main pour éviter un effet boule de neige.De fait, les nouvelles informations sont accablantes. On savait déjà qu'une erreur d'horloge interne avait provoqué de mauvaises manœuvres, rendant impossible le rendez-vous prévu avec la station spatiale internationale. Mais la mission raccourcie aurait bien pu se terminer en un incroyable fiasco : une erreur de logiciel a en effet été découverte juste à temps et corrigée deux heures avant la rentrée atmosphérique de la capsule.
La chambre des représentants américaine veut repousser les prochains pas sur la Lune à 2028
Starliner dans le viseur
Si la solution n'avait pu être mise en place, il y a une forte probabilité que la capsule aurait été heurtée par son propre module de service juste après son éjection. Or une collision en orbite peut être fatale. Comme le résume Jim Chilton, responsable Boeing : « Rien de bon ne peut arriver lorsque deux véhicules spatiaux se rentrent dedans ».Si l'enquête suit son cours, elle fait donc déjà état de deux erreurs majeures, en plus de problèmes de communication avec le sol qui ont plusieurs fois empêché les équipes de contacter Starliner. La NASA et Boeing, particulièrement embarrassés par ces révélations, promettent une mise à plat de tout le logiciel de la capsule, de la transparence, et un changement de leur procédure de validation.
Problèmes de contrôle
Au fond, ces problèmes révèlent que ni Boeing ni la NASA n'ont mis en place les garde-fous nécessaires pour s'assurer que ces situations ne pourraient arriver en orbite. Tout cela aurait dû être détecté bien plus tôt, simulé, contrôlé et, au besoin, rejeté par l'agence, confirme Doug Loverro, responsable des opérations spatiales pour la NASA. « Nos contrôles étaient insuffisants, il faut le reconnaître. C'est une bonne leçon ».L'agence n'a pas encore officiellement pris sa décision quant à un second vol d'essai de la capsule Starliner, mais Boeing va dans tous les cas rester plusieurs mois dans le collimateur de la NASA. Il est même possible que ces révélations aient des conséquences sur le prochain vol habité de la capsule Crew Dragon de SpaceX, si de nouveaux tests et procédures sont mises en place.
Source : Space Flight Now