Après avoir passé deux jours en orbite terrestre, la capsule Starliner de Boeing s'est posée sans problème dans le désert du Nouveau-Mexique. Le vaisseau spatial n'a toutefois pas pu accomplir sa mission à cause d'un problème technique. Cet échec pourrait avoir quelques répercussions sur l'entreprise américaine.
Depuis 2011 et l'arrêt du programme Space Shuttle de la NASA, l'agence spatiale américaine dépend du Soyouz russe pour envoyer ses astronautes à bord de la Station Spatiale internationale (ISS). En confiant cette mission à des entreprises privées telles que Boeing et SpaceX, la NASA souhaite s'affranchir de la Russie pour retourner sur du « made in USA ». Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu du côté de chez Boeing...
Impossible de rejoindre l'ISS
C'était le grand jour pour la NASA et Boeing. Après quelques retards, et un test complexe réussi au mois de novembre, la capsule Starliner testait sa capacité à rejoindre et s'amarrer à l'ISS ce vendredi 20 novembre. Lancé depuis le cap Canaveral en Floride à bord d'une fusée Atlas V, le véhicule spatial ne transportait pas d'astronautes à son bord. Après un décollage réussi, il a malheureusement échoué à rejoindre la station spatiale.En effet, l'horloge de la capsule n'a pas été réglée correctement, ce qui a entraîné une défaillance sur son propulseur qui ne s'est pas activé au bon moment : le Starliner a alors été placé dans la mauvaise orbite. Alors qu'il devait atteindre l'ISS samedi, le véhicule a finalement été contraint d'être ramené sur Terre car il n'avait pas suffisamment de carburant pour accomplir sa mission.
Bonne nouvelle toutefois pour Boeing : la capsule a tenu le choc lors de son entrée dans l'atmosphère, une phase cruciale et particulièrement musclée, avant d'atterrir sans souci.
Nouveau coup dur pour Boeing
La NASA se veut rassurante, et affirme que de nombreux éléments de la mission se sont bien passés. « Nous ne sommes pas arrivés à l'ISS, nous ne sous sommes pas amarrés, mais le vaisseau spatial a exceptionnellement bien volé. Nous avons beaucoup de données à revoir », a déclaré Jim Bridenstine, l'administrateur de la NASA. D'ailleurs, l'agence spatiale n'exclut pas la possibilité de réutiliser la capsule Starliner pour un vol habité, mais les chercheurs doivent absolument comprendre ce qui s'est passé avant d'envisager quoi que ce soit.De son côté, SpaceX a également connu un revers avec l'explosion de sa capsule Crew Dragon en avril dernier. La firme d'Elon Musk s'est toutefois rattrapée depuis avec un nouvel essai réussi au mois de novembre. La Crew Dragon devrait être prête pour un premier vol habité dès 2020.
Malgré un succès en demi-teinte, il s'agit d'un nouveau coup dur pour Boeing. Comme le rapporte le New York Times, la somme investie par la NASA dans le projet du constructeur américain est plus élevée que celles engagées dans les contrats avec la Russie et son Soyouz. En outre, Boeing connaît de grandes difficultés dans le domaine de l'aviation civile, notamment à cause des récents crashs de deux avions de ligne 737-Max.
Source : Science Alert