La NASA et Intuitive Machines lanceront le 26 février 2025 le robot Grace vers la Lune. Ce robot de 35 kilos explorera les cratères ombragés du pôle sud lunaire à la recherche de glace d'eau. Il effectuera une série de sauts jusqu'à 100 mètres de hauteur pour atteindre ces zones inexploitées.

C'est un explorateur lunaire d'un nouveau genre qui prendra son envol depuis la Space Coast de Floride à bord d'une fusée SpaceX, toujours dans le cadre de son programme Commercial Lunar Payload Services (CLPS). Le robot Grace, fruit d'une collaboration entre la NASA et Intuitive Machines, représente un investissement de 41 millions de dollars. Il sera transporté par l'atterrisseur Athena jusqu'à un plateau situé à 160 kilomètres du pôle sud lunaire.
Cette zone, connue pour ses réserves potentielles d'eau glacée, n'a encore jamais été explorée par un robot sauteur. La mission durera 10 jours terrestres, pendant lesquels Grace tentera d'accéder à des cratères jusqu'ici inaccessibles aux rovers traditionnels.
Une prouesse technologique pour explorer l'inexploré
Le robot Grace tire son nom de Grace Hopper, une pionnière de l'informatique et des mathématiques décédée en 1992. Ce choix n'est pas un hasard : tout comme Grace Hopper a œuvré pour rendre la programmation plus accessible, le robot Grace a pour mission de rendre accessibles les zones les plus reculées de la Lune. Cette mathématicienne visionnaire a marqué l'histoire de l'informatique, et son héritage se poursuit aujourd'hui à travers ce robot de 35 kilos qui explorera les cratères lunaires les plus sombres.
Le robot Grace ne ressemble à aucun autre engin spatial. Ses propulseurs intégrés lui permettront d'effectuer cinq sauts sur la surface lunaire. « Le premier saut atteindra 20 mètres, le second 50 mètres », explique Trent Martin, vice-président senior des systèmes spatiaux chez Intuitive Machines. Le troisième bond culminera à 100 mètres d'altitude avant que « Gracie » ne plonge dans le cratère H, une cavité de 20 mètres de profondeur située à 500 mètres du site d'atterrissage.
Pour maintenir le contact avec le robot dans ces zones sombres, Nokia installera le premier réseau 4G/LTE sur la Lune. Gracie pourra ainsi transmettre les images capturées par ses caméras embarquées pendant 45 minutes, avant de remonter automatiquement à la surface.

La quête de l'eau, ressource précieuse du sol lunaire
Aussi précieuse désormais sur la Terre que sur la Lune, l'eau est au centre de la mission de Grace. Le robot embarque un instrument spécialisé, le « water snooper », pour détecter la présence de glace dans les cratères ombragés. Ces zones, privées de lumière solaire, pourraient abriter d'importantes réserves d'eau gelée.
D'autres instruments compléteront cette exploration : la charge utile PRIME-1 de la NASA comprend une foreuse capable de prélever des échantillons jusqu'à un mètre de profondeur, ainsi qu'un spectromètre de masse pour analyser leur composition. Le rover MAPP de 10 kilos, développé par Lunar Outpost, cartographiera la région en 3D grâce à ses caméras optiques et thermiques. Un mini-robot « AstroAnt » du MIT, fixé sur MAPP par des roues magnétiques, mesurera les températures pendant les déplacements.
Si la technologie fait ses preuves, d'autres missions similaires pourraient suivre. La Chine prévoit déjà le lancement d'un robot sauteur en 2026 avec sa mission Chang'e 7.
Source : Gizmodo