Ils sont de retour dans leur capsule ! Les astro... euh, les cosmo... spatio... enfin ces gens qui sont allés dans l'espace, quoi ! Comment les appeler ? Et quel est leur rôle?
Cet article abordera avant tout le vocabulaire permettant de désigner les occupants des véhicules spatiaux. D'autres articles s'occupent de leurs capsules, navettes et autres stations, et des sondes !
Astronaute
Bon, soyons clairs. Si vous devez ne retenir qu'un seul terme de tout ce point de vocabulaire, que ce soit celui-ci : astronaute est un mot générique pour désigner une personne qui va aller ou est allée dans l'espace. Il n'est pas genré, ça n'est pas un faux ami en anglais (astronaut) et même s'il y a quelques questions sur la frontière de l'espace, cela reste un débat de spécialistes.Contrairement à une croyance tenace, « astronaute » ne désigne pas que les voyageurs spatiaux américains, mais peut être utilisé en français pour désigner des hommes et des femmes de toutes nations. Il est cependant bienvenu en général de préciser d'où ils viennent juste ensuite, ou leur agence spatiale de référence, ou les deux. Pour Thomas Pesquet, on pourra donc évoquer un astronaute français de l'ESA. L'utilisation de termes génériques ne date que de la fin des années 70, car au début des vols habités, la question ne se posait ni dans les agences spatiales, ni dans les rédactions des journaux : les astronautes étaient américains et les cosmonautes soviétiques.
Le CNES et les documents français de l'ESA utilisent officiellement le terme astronaute.
Notez qu'il n'est pas toujours nécessaire d'être vraiment allé dans l'espace pour être astronaute (ou tout autre terme générique) : ce sont les agences spatiales qui forment et diplôment leurs astronautes. En général elles sélectionnent des candidats, les forment et les font entrer dans le « corps des astronautes ». Ils sont ensuite sélectionnés au cas par cas pour leurs missions spatiales. Ou bien ils attendent. Seuls les touristes spatiaux n'ont en général pas le « droit » (rien de ceci ne relève de textes officiels) de se nommer astronautes avant leur vol.
Spationaute
C'est le seul terme franco-français de la liste et c'est le seul qui fasse autant débat ! Apparu dans les années 60 et validé par l'Académie Française en 1972, le terme part pourtant d'une bonne intention : celle de n'utiliser ni le terme soviétique ni l'américain, et de designer lui aussi tous les voyageurs spatiaux. Malheureusement, il n'a jamais été très répandu, sauf pour désigner (à tort) uniquement les astronautes français. Spationaute reste un terme utilisé aujourd'hui... Mais essentiellement dans les médias, et souvent (c'est un constat, pas une critique) par des non-spécialistes. C'est un peu comme de parler des « d'jeuns » : ça n'est pas incorrect, mais il faudrait passer à autre chose.Cosmonaute
Cela en surprendra peut-être plus d'un, mais il s'agit une fois de plus d'un terme officiellement générique. Issu de la désignation soviétique, un cosmonaute (en langue française) peut dans les faits être de n'importe quelle nationalité. Toutefois, comme pour spationaute, le terme a fini par ne plus désigner que les soviétiques, puis les Russes, lors de leurs voyages dans l'espace. Et comme il y a un nombre important de Russes (plus de 120) qui ont suivi cette activité dans les dernières décennies, cosmonaute est devenu un mot spécialisé mais reste très utilisé. La racine « cosmos » d'ailleurs est elle-même (un peu) passée de mode.Taïkonaute, Vyomanaute...
Finalement, c'est tout le problème. Lorsqu'on veut appeler les astronautes en fonction de leur pays d'origine en leur donnant une racine dans leur langue propre, on est vite confronté à des problèmes d'écritures, de traduction, et de termes qui existent ou non. Alors certes, un taïkonaute désigne un astronaute chinois, et vyomanaute son homologue indien. Mais alors comment appeler un astronaute tchèque ? Un astronaute européen ? Un équipage mixte de plusieurs nationalités ? Il est à la fois plus facile (et très correct) d'utiliser un générique.Le Commandant
Malgré l'âge et l'expérience des différents astronautes ou leur nationalité, il n'y a pas de grades chez les astronautes, on fait partie du « club » ou non. Sur leurs uniformes, au cours de leur mission ou pour des apparitions officielles, les astronautes portent l'écusson de leur missions passées ou à venir (si elles sont déjà définies), celui de leur agence et de leur nationalité. Vous les verrez parfois porter des badges signalant « 25 », « 50 » ou même « 100 », il s'agit de petites distinctions que se font les astronautes entre eux et qui désignent le nombre de jours qu'ils ont passé en orbite autour de la Terre.Il y a cependant un poste un peu particulier dans un véhicule spatial, c'est celui de commandant. Il faut dire que si une capsule, une navette ou une station spatiale ne sont pas des entités militaires, il faut qu'en cas d'urgence, quelqu'un soit formé à prendre les décisions difficiles et que les membres d'équipages ne perdent pas de temps en de longs conciliabules. C'est pourquoi il y a dans toutes les situations une personne responsable.
Dans la capsule Soyouz, c'est celle qui est assise au milieu (dans les faits, ça a toujours été un cosmonaute). Dans la navette américaine, c'est le siège à l'avant gauche (le pilote est à sa droite). Au sein de la station spatiale internationale, c'est un rôle essentiellement consultatif lorsque tout se passe bien, le commandant d'une mission ayant droit à une clé symbolique et décide de quelques programmes comme certains films qui seront projetés, le thème d'un dîner, etc. Il a aussi à sa charge des décisions plus lourdes en cas de problème... Enfin, lors d'une sortie spatiale à deux (on ne sort jamais seul dans l'espace), le responsable est généralement celui qui a le scaphandre à bandes rouges.