Aussi moderne soit le véhicule, le système embarqué proposé par le constructeur montre rapidement ses limites. Cartographie pas actualisée, abonnement élevé ou encore manque de fonctionnalités leur sont souvent reprochés. Tout comme Apple CarPlay, Android Auto tâche d'y remédier depuis déjà 5 ans en proposant aux automobilistes d'utiliser, au sein de l'habitacle, les principales fonctionnalités de leur smartphone.
De là à dire que l'assistant embarqué d'Android a de quoi réinventer l'usage de la voiture au quotidien ? Éléments de réponse.
Android Auto, un système embarqué pour relier son smartphone à sa voiture
2014 aura été l'année des systèmes embarqués interfacés avec le smartphone. Alors qu'Apple sortait son fameux CarPlay et que MirrorLink pointait le bout de son nez (un système permettant de recopier l'écran du téléphone sur l'écran multimédia du véhicule), Android en profitait pour dévoiler son propre système : Android Auto. Il s'agit d'une version du système d'exploitation de Google qui permet aux équipements Android (smartphones et tablettes) d'interagir directement avec le système multimédia embarqué d'une voiture.Vous l'aurez compris, l'intérêt d'Android Auto est de pouvoir utiliser les principales fonctionnalités de son téléphone directement sur l'écran du véhicule. Si les applications autorisées étaient limitées à l'origine - uniquement le GPS, les SMS, la téléphonie, la musique et la recherche web -, Android Auto aura eu le temps de développer son catalogue en l'espace de 5 ans. Il en aura aussi profité pour lui adjoindre un assistant vocal, permettant de contrôler les principales fonctionnalités du Smartphone à la voix. L'intérêt ? Pouvoir profiter d'un maximum de fonctions de son téléphone, sans pour autant être distrait par l'écran.
Une véritable extension du téléphone
Avant de pouvoir utiliser Android Auto, deux choses sont à vérifier : la compatibilité de son smartphone et la compatibilité de son véhicule. En effet, le système embarqué Google ne peut être utilisé que sur les téléphones embarquant au minimum Android Lollipop (Android 5.0), bien qu'Android Marshmallow soit davantage conseillé pour de meilleures performances (Android 6.0). Il faut également que la voiture supporte l'application. De ce côté, Google revendique plus de 500 modèles compatibles, allant de l'Audi A3 (version 2017) à la Peugeot 3008 (2017), en passant par le Renault Captur (2017) et la Toyota Yaris (2019). Si vous avez préféré ajouter un système multimédia dans votre véhicule, assurez-vous également qu'il soit supporté par Android Auto. Bien que la plupart des marques et des modèles récents soient compatibles (JVC, Sony, Pioneer, JBL, etc.), vous n'êtes pas à l'abri d'une mauvaise surprise.Si ces prérequis sont remplis, il suffit de connecter son smartphone au véhicule ou au système multimédia embarqué grâce à un câble USB. Bien que Google ait annoncé une connectivité sans fil en 2019 via Android Auto Wireless, elle présente deux défauts : peu de téléphones sont compatibles et aucun véhicule ne supporte cette fonctionnalité de façon native.
Alors que MirrorLink recopie l'écran du smartphone, Android Auto dispose de sa propre interface simplifiée avec les principales fonctionnalités utiles lors de la conduite. Une interface qui a d'ailleurs été mise à jour cet été, au bonheur de ses utilisateurs qui lui reprochaient un design quelque peu « vieillot ». Une fois connecté, le système Google a accès à la plupart des entrées de la voiture (GPS, système son, vitesse des roues, haut-parleurs, etc.). Il est dès lors possible de le piloter via l'écran multimédia - soit de façon tactile, soit avec les boutons -, via Google Assistant (en appuyant sur un bouton ou en disant « Ok Google ») ou grâce aux manettes présentes sur le volant et le tableau de bord.
Des applications à ne plus savoir qu'en faire
Tout comme Apple CarPlay, Android Auto embarque toutes les fonctionnalités indispensables lors de la conduite. Parmi les applications de base, le système Google propose notamment :- Google Maps : bien plus performant que Plan d'Apple, le GPS Google est le système de navigation par défaut. Il se lance d'ailleurs automatiquement dès que vous branchez votre smartphone. Mais rien ne vous empêche d'utiliser Waze qui est parfaitement adapté lui aussi ;
- Téléphonie : grâce à Google Assistant, Android Auto permet de profiter de toutes les principales fonctionnalités de téléphonie. En disant « Ok Google » ou en appuyant sur un bouton dédié (disponible depuis la dernière mise à jour), vous pouvez passer des appels, dicter un SMS ou laisser l'assistant vous lire vos messages ;
- Musique : si Android Auto dispose de son propre système de lecture de la musique (Google Play Music), on lui préférera généralement des applications tierces, comme Spotify, Deezer ou même Amazon Music et Google Podcasts.
Si ces trois fonctionnalités seront les plus utilisées au quotidien, rien n'empêche de télécharger d'autres applications au sein du catalogue Google. Contrairement à Apple CarPlay, Android Auto est compatible avec la grande majorité des applications existantes. On pense notamment :
- aux applications de messagerie : sont notamment disponibles Messenger, Skype, Whatsapp ou encore WeChat ;
- aux applications de musique : outre les applications déjà citées, il est également possible d'utiliser VLC et YouTube Music, une application disponible sur Android Auto depuis le début de l'année seulement ;
- aux applications de podcast : Scout FM, Pocket Cast, Podcast GO, Podcast Republic... le choix en la matière est presque infini ;
- aux applications radio et de livre audio : vous pouvez notamment utiliser TuneIn, Dash Radio, Audible ou encore Google Play Livre, ainsi que les plus connus NRJ, Chérie FM et Skyrock.
Ce qu'on aime chez Android Auto
- La dernière mise à jour : peu ergonomique par le passé, le système Android Auto a gagné en simplicité d'usage et en design suite à sa dernière mise à jour. L'écran désormais noir et l'interface plus pratique, simplifiant le passage d'une application à l'autre, se montrent agréables à utiliser au quotidien. La rangée du haut, regroupant les 4 dernières applications utilisées, rend également l'utilisation du système beaucoup plus simple que par le passé.
- La nouvelle barre de navigation : sur la nouvelle version d'Android Auto, une barre inférieure est systématiquement présente et permet de contrôler une application qui tourne au second plan. Lorsque Google Maps est ouvert par exemple, cette barre peut servir à changer de musique sur Spotify ou sur un autre lecteur de musique en un seul clic. Les nouvelles icônes rattachées se montrent également utiles, à l'image de la cloche qui permet de découvrir ses notifications en attente (SMS, rappel, etc.) et du cercle blanc qui redirige vers l'écran d'accueil. En cas d'appel, la barre permet également de choisir entre « décrocher », « silence » et « raccrocher ». Un raccourci qui n'a l'air de rien mais qui simplifie vraiment l'usage du système Google au volant.
- La compatibilité auto : avec 500 modèles compatibles, Android Auto égale Apple CarPlay. On peut toutefois regretter que certaines versions ne supportent pas le système embarqué Google. Autre point noir, plusieurs constructeurs de premier plan ne sont pas disponibles, à l'image de BMW et de Dacia.
- Le catalogue d'applications : depuis son lancement en 2014, Android Auto se montre plus performant que son rival Apple sur ce point bien précis. Outre les fonctionnalités génériques (téléphone, GPS, musique, etc.) et les applications populaires (Waze, Whatsapp, etc.), Android Auto accepte une grande partie du catalogue Google Play. Du New York Times à une station de musique gospel, tous les besoins sont couverts. De là à dire que ces applications sont utiles, c'est une autre histoire.
- La gratuité : contrairement à Apple CarPlay qui nécessite un abonnement chez certains constructeurs, à l'image de BMW, Android Auto est proposé gratuitement sur l'ensemble du parc compatible. Un avantage d'autant plus intéressant que les mises à jour, bien que peu fréquentes, sont également gratuites.
Ce qu'on aime moins chez Android Auto
- L'utilisation pas toujours intuitive : bien qu'il ait fait des progrès suite à la dernière mise à jour, Android Auto est encore loin d'être parfait. L'installation de la dernière version peut non seulement être complexe, mais le système comporte encore des bugs et des problèmes de compatibilité. Le passage à Android 10 risque d'ailleurs de poser problème à certains utilisateurs.
- Google Assistant : il n'est plus obligatoire de dire « Ok Google » pour utiliser l'assistant. En effet, l'icône du micro présente sur l'écran permet de l'activer en toute simplicité et de lui demander à peu près tout ce qui nous passe par la tête. Néanmoins, il ne se montre pas toujours à la hauteur de Siri, l'assistant vocal Apple. De plus, il est obligatoire de passer par Google Assistant pour un certain nombre de fonctions, ce qui peut prendre du temps si les demandes ne sont pas assez claires.
- Les applications bloquées : tout comme sur Apple CarPlay, certaines applications sont automatiquement bloquées par le système Google pour des questions de sécurité, à l'image de Facebook. Un choix qui peut interroger, dans la mesure où YouTube est, pour sa part, disponible.
- Le manque d'innovation. : certes, Android Auto s'est amélioré avec la dernière actualisation. Mais il faut dire qu'il n'avait pas bénéficié de mise à jour majeure en l'espace de 5 ans. Malgré ce laps de temps, le système Google est loin d'être une révolution. On peut regretter le manque d'audace, notamment via un fonctionnement sans fil performant avec charge à induction ou un assistant vocal appuyé par un système d'intelligence artificielle par exemple. Espérons tout du moins que la prochaine mise à jour n'intervienne pas d'ici 5 ans.