Bang & olufsen H95

Malgré de bons modèles de casques, Bang&Olufsen reste une marque souvent plus reconnue pour ses finitions luxueuses que pour son savoir-faire audio. La balance pourrait toutefois s'inverser avec le nouveau Beoplay H95, tout juste annoncé.

Son précédent haut de gamme H9 de troisième génération était une petite merveille de matériaux et de finitions, mais rivalisait difficilement avec les autres haut de gamme, pourtant bien moins chers (le H9 étant commercialisé à près de 500 €). Allant encore plus loin dans la dimension luxe, tout en se remettant au niveau côté technique, le Beoplay H95 est un produit aussi cher qu'impressionnant.

Cuir, métal et tissu

Dans la grande tradition de Bang&Olufsen, le H95, ainsi nommé pour célébrer les 95 ans de la marque, reprend les grandes lignes des précédents modèles de la gamme Beoplay H, en faisant évoluer les exigences esthétiques et techniques.

Bang & Olufsen H95 03

La marque passe ainsi enfin à des coussinets ovales, déjà teasés en Février dans un document de la FCC.

La structure du casque, dont les branches, le dos des coques et les molettes, est presque entièrement en aluminium anodisé. Les coussinets ainsi que la partie supérieure de l'arceau sont en cuir véritable, et la partie inférieure de ce dernier utilise un revêtement en tissu.

Contrairement à ces prédécesseurs, ce modèle devient pliable, en plus de pouvoir se mettre à plat, ce qui lui permet de rentrer dans son boitier de transport également en aluminium anodisé.

La marque propose son nouveau casque en deux versions : la version « classique », grise, sera disponible à partir du 10 septembre. La seconde, noire, est une édition limitée à 95 exemplaires dans le monde, uniquement disponible sur le site du constructeur.

Par ailleurs, s'il est difficile de juger de la qualité des matériaux et de l'assemblage uniquement à travers des photos, on sait que la qualité de la réalisation a toujours été un des points forts de Bang&Olufsen.

L'ergonomie devrait être un intéressant mélange de boutons, zones tactiles et molette. En effet, si les options de base, comme l'allumage, l'appairage ou encore l'appel aux assistant, passent par les boutons disposés sur les deux tranches, la navigation classique se fait via la zone tactile à l'arrière des coques. À noter que ce système était déjà assez efficace sur le dernier H9, à défaut d'être parfait.

Le point le plus intéressant de cette navigation reste l'utilisation de deux molettes, une par côté, permettant de facilement régler le volume (côté
droit) et la réduction de bruit active (à gauche).

Avec ce système, le Beoplay H95 reprend à son compte ce qui existe déjà sur le Surface Headphones de Microsoft, et qui est l'un des points fort du produit.

Enfin, notons que le H95 ne fait heureusement pas l'impasse sur une charge en USB-C, ni sur une entrée Jack. Il restera ainsi possible de l'utiliser, même après la mort de la batterie - une aubaine compte tenu de son prix salé…

Nouvelle tech pour rester à niveau ?

Doté de la technologie ANC et d'un son plutôt correct, le H9 n'était pourtant pas au niveau d'un Sony WH-1000Xm3 ou d'un Aonic 50 (en termes de son). Cela pourrait changer avec ce Beoplay H95, qui devrait remettre quelques pendules techniques à l'heure.

De fait, la puce Bluetooth, de version 5.1, prend en compte les codecs SBC, AAC, et surtout AptX adaptive. Ce codec nouvelle génération, encore très peu répandu - même s'il est techniquement intégrable en standard sur Android 10 - est à la fois semi adaptatif (bitrate entre 280 kbs et 420 kbs), une intégration basse latence (autour des 60-80 ms), optimisé par rapport aux anciennes versions AptX et AptX HD, mais surtout rétro-compatible avec ces derniers.

Ainsi un smartphone AptX ou AptX HD pourra fonctionner avec ce casque. On regrettera alors seulement l'absence de LDAC, ne serait-ce que pour l'image de marque.

Soulignons que le système d'appairage est à la fois compatible avec le Google Fast Pair et le Swift Pair de Microsoft, les équivalents de l'appairage rapide Apple, pour Android et pour Windows 10.

 La réduction de bruit active utilise un système hybride (méthode assez classique du milieu/haut de gamme) combinant deux microphones par côté, l'un à l'extérieur et l'autre à l'intérieur (pour le feedback). Cette réduction de bruit active s'accompagne d'un mode retour sonore, permettant de retranscrire les sons atténués par les coussinets.

Cette balance entre isolation et retour sonore peut se gérer très simplement grâce à la molette gauche, nous le disions, ce qui est infiniment plus pratique que de passer par l'application dédiée. Cette dernière permet néanmoins, en plus de définir plusieurs réglages sonores, de régler des modes de réduction ou de retour, pour s'adapter à la situation, un peu à la manière du WH-1000xm4.

La partie sonore en elle-même s'appuie sur des transducteurs de 40 mm, avec membrane en titane, le tout placé de manière légèrement inclinée dans les coques. La chambre acoustique, plus volumineuse que sur les précédents casques de la marque, pourrait garantir une meilleure qualité sonore. C'est à la fois sur ce point et sur celui de la réduction de bruit que nous attendons le constructeur.

Relevons l'autonomie absolument dantesque annoncée, comprise entre 38 heures (avec ANC) et 50 heures (sans ANC).

C'est le tarif qui vient ternir cet alléchant tableau : les deux versions sont en effet annoncées à 800 €.

Précisons, avant de crier à l'escroquerie, et sans même savoir si la partie technique rivalisera avec celle des meilleurs casques du marché, que nous parlons ici autant d'un produit de luxe que d'un casque audio, à l'instar des Airpods Pro considérés comme des objets connectés de luxe avant même d'être des écouteurs.

Bang&Olufsen s'adresse donc ici à un public particulier, aussi bien technophile qu'audiophile.

Source : site officiel Bang&Olufsen