La société américaine Contour (Twenty20 Helmet Camera au début, puis VholdR et enfin Contour) a vu le jour en 2004 à l'initiative de deux étudiants accros de ski extrême. Afin de filmer et montrer leurs exploits, Marc Barros et Jason Green, avaient besoin d'un appareil compact à greffer sur le casque qui puisse résister aux conditions climatiques des montagnes. Quelque 8 ans après, la deuxième génération de la Contour+ fait partie du lot des caméras embarquées les plus en vogue ; il nous fallait, de ce fait, absolument la tester.
Une photo du constructeur pour vous montrer la caméra avant sa chute, puis après la chute
Présentation et prise en main
Avant toute chose, expliquons d'où viennent les marques sur la Contour+ 2, visibles sur nos photos. La caméra a fait une chute lors de notre tournage en Suisse : elle s'est décrochée du dessous de la freeboard en pleine descente et s'est donc freinée sur plusieurs mètres à même le bitume. Nous avions mal attaché la fixation adhésive, le matériel de Contour n'est aucunement en cause ici. Toutefois dans son malheur, la Contour+ 2 en a profité pour nous montrer à quel point elle était résistante : la lentille n'a rien eu, les éraflures assez profondes dans l'aluminium du boîtier n'amenuisent en rien la caméra, parfaitement fonctionnelle. Un vrai petit tank cette Contour+ 2 ! Pas dit que les autres caméras s'en seraient aussi bien sorties dans pareilles mésaventures...
La Contour+ 2 fait partie des « gros modèles » de caméras embarquées : comme avec la Drift HD Ghost ou la Gobandit Live, le port de celle-ci au niveau de la tête (masque ou casque) se sent. Cependant, son design type « lunette de visée » est bien plus pratique (et plus sympathique) que le cube proposé par GoPro. Outre sa grande résistance au choc, boîtier tout alu oblige, la Contour+ 2 bénéficie également d'un traitement à l'épreuve des projections. Pas de réelle étanchéité, mais une descente à ski sans chute ne posera aucun problème. En cas de doute, Contour livre un caisson étanche à 60 m très bien fini, mais pour le coup vraiment encombrant : on se retrouve avec un dispositif de la taille d'un petit caméscope !
Le caisson étanche fourni est bien fini, mais il rend la caméra vraiment volumineuse
À l'instar de la caméra de Drift, la Contour+ 2 dispose d'une lentille d'objectif rotative sur 270°, avec ouverture à f:3,6 et angle de champ de 170°. Mais aussi d'une entrée micro externe au format mini jack 2,5 mm (adaptateur fourni) et d'une fixation trépied 1/4'' - 20, toutes deux situées côte à côte sous la base de la caméra.
La lentille rotative, la fixation trépied et le cache difficile à ôter de la prise micro externe
Le laser de visée
Pas d'écran ici, mais une trappe qui masque entre autres un interrupteur de mode 1-2, un bouton pour formater la mémoire et un autre pour afficher les statuts de la caméra (voir paragraphe dessous). C'est rudimentaire comme ergonomie, mais au moins on ne perd pas de temps dans les menus. La caméra doit cependant être paramétrée avant usage, soit via le logiciel Contour Storyteller, soit via l'application mobile Contour (en Bluetooth). Cette phase permet d'affecter les fonctions voulues aux modes 1 et 2 (vidéo, slow motion, time lapse), mais également de peaufiner le comportement de la caméra dans chaque cas : indicateur lumineux, laser de visée (une ligne horizontale permettant de savoir comment on cadre), GPS et fréquence de rafraîchissement du signal, bips sonores et sensibilité du micro...
<center>Via le logiciel Storyteller, la page principale de paramétrage se présente ainsi</center>" alt="
<center>Bon point : il est possible d'ajuster assez finement le rendu de la caméra avec le mode de mesure d'exposition, la netteté, le contraste et l'exposition.</center>" alt="
<center>C'est dans l'onglet vidéo qu'on décide du mode de chaque position d'interrupteur : vidéo 1080p, 720p à 60 im/s, 480p à 120 im/s ou encore timelapse</center>" alt="
<center>L'application mobile passe via le bluetooth : la visualisation à l'écran est fluide mais la compression du flux détériore méchamment l'image</center>" alt="
<center>On peut dans les paramètres retrouver tous les réglages proposés par le logiciel Storyteller</center>" alt="
<center>Qualité de la vidéo, mesure d'expo, balance des blancs...</center>" alt="
<center>... réglages fins dans le menu avancé...</center>" alt="
<center>...son et micro...</center>" alt="
<center>...GPS et paramètres généraux...</center>" alt="
Le bouton glissière, ses statuts lumineux et l'indicateur d'enregistrement
Derrière la trappe on retrouve également la connectique (mini USB, mini HDMI), l'emplacement carte mémoire (microSD, carte de 4 Go fournie) et la batterie de 1 050 mAh. Cette dernière a permis lors de nos tests de capturer un peu plus de 46 min de rush en 1080p.
La trappe arrière fermée, puis ouverte
Quid des accessoires ?
En matière d'accessoires, Contour propose un ensemble plutôt disparate. Sa Contour+ 2 est en effet accompagnée de deux fixations adhésives, une plate l'autre incurvée, et du caisson étanche à 60 m. Mais aucune sangle, ni attache masque (alors que les sports d'hiver sont mis en avant sur le packaging). Contour inclut en revanche le câble mini HDMI et l'adaptateur jack 2.5 mm - 3,5 mm.
La caméra dans la pratique
Qualité d'image
Comme chez Drift, la loquacité sur les données techniques a ses limites. On ne sait donc quasiment rien sur le capteur qui équipe la Contour+ 2, sauf qu'il peut prendre des photos en 5 MPix. C'est vraisemblablement un CMOS même si le constructeur ne le dit pas clairement. Alors ? La Contour+ 2 fait très bonne figure ! Elle profite d'un beau piqué d'image, et délivre de base un rendu assez « pellicule » grâce à sa colorimétrie chaude et son bon niveau de contraste. Le débit d'encodage est légèrement supérieur à ce qu'on trouve chez la concurrence (sauf GoPro en mode ProTune) : 19,4 Mb/s au maximum contre 15 à 17 Mb/s généralement. Ça joue sûrement un peu.
Et la bonne surprise, c'est que la Contour+ 2 est celle qui donne les meilleurs résultats de nuit (sur nos cinq caméras en test) : elle conserve un bon niveau de netteté (un peu comme la Drift), mais canalise relativement bien le bruit (un peu comme la Sony). Attention, l'usage de nuit réclame tout de même davantage d'indulgence. Ces caméras embarquées, Contour+ 2 comprise, se destinent avant à un usage diurne.
Nous l'avons déjà évoqué plus haut : les réglages d'image ne manquent pas. La Contour+ 2 n'en a pas vraiment besoin, mais les utilisateurs les plus pointilleux apprécieront. Le constructeur frôle en revanche la publicité mensongère quand il fait figurer sur l'objectif « 1080p HD » juste à côté de « 170° Wide ». Car non, la Contour+ 2 ne peut pas filmer en 1080p à 170° : en pleine résolution, l'angle se resserre à 125°. Pour filmer à 170°, il faut descendre en Tall HD (960p) ou Contour HD (720p).
La Contour+ 2 propose peu ou proue les mêmes modes vidéo que la Drift HD Ghost :
1080p à 25 ou 30 im/s ;
960p à 25 ou 30 im/s ;
720p à 25, 30, 50 ou 60 im/s ;
480p à 25, 30, 50, 60, 100 ou 120 im/s.
À la différence près que la Drift peut filmer à 170° en 1080p... La caméra intègre également une fonction time lapse (photos en 5 MPix), qu'il faudra attribuer à une des deux positions de l'interrupteur 1-2. Aussi simple soit l'ergonomie de la Contour+ 2, elle pénalise tout de même l'utilisateur, en lui imposant de faire un choix. Impossible d'avoir et la Full HD, et le slow motion et le time lapse. Ou alors il faut un smartphone sous le coude pour faire basculer les modes via l'app en Bluetooth. Et pas de rafale ni de retardateur, ce dernier point étant nettement plus anecdotique.
La Contour+ 2 se rattrape en revanche grâce à son module GPS, qui permet via le logiciel Storytelling de géolocaliser ses séquences vidéo sur une carte, et d'indiquer ses statistiques (vitesse, altitude, distance). Sympathique ! D'autant que le réglage de la fréquence de rafraîchissement du GPS permet à la fonction de ne pas trop plomber la batterie (comme sur la Gobandit Live).
Quid de l'audio ? Capturé en théorie dans la même qualité que la Drift (128 kb/s en AAC @ 48 kHz), le résultat est malheureusement beaucoup plus étouffé, peu détaillé dans les aigus. La faute à un orifice de captation trop petit. Enfin, notez qu'à deux reprises la caméra a stoppé ses enregistrements toute seule, produisant de surcroît des fichiers illisibles. Et c'était avant sa chute... C'est d'ailleurs pour cela qu'il n'y a pas de plan de la caméra placée sous la freeboard dans la première vidéo, réalisée dans le parc de la Vallée de la Jeunesse.
Conclusion
La Contour+ 2 est vendue à 365 € au minimum. C'est donc un peu plus cher que la Drift HD Ghost. Mais est-ce mérité ? La qualité d'image est tout aussi bonne en plein jour, et même meilleure par faible luminosité. La caméra de Contour affiche par ailleurs une robustesse qu'on ne retrouve sur aucune autre concurrente. Elle est réactive (on appuie sur le bouton, ça filme) et plutôt bien pensée à divers égards (lentille rotative, résistante aux projections liquides, laser de visée, fixation trépied, etc.). Et le GPS pourra constituer un atout pour qui veut localiser facilement ses vidéos. En revanche, le fait de devoir se limiter à deux modes, sauf à re-paramétrer la caméra depuis un ordinateur ou un smartphone, reste pénalisant. Malgré des efforts incontestables, les équipes de Contour n'ont pas réussi à produire une caméra aussi agréable et ergonomique à utiliser que la Drift HD Ghost. En outre, l'encombrement avec caisson peut commencer à devenir gênant. Et cette Contour filme à 125° en Full HD, et non pas à 170°.
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