Objets connectés : tour d'horizon illustré

Aurélien Audy
Publié le 10 avril 2013 à 17h10

Introduction

A la base de toute innovation, il y a une idée de départ et une finalité. Mais il faut également un terrain propice pour que la chose advienne. L'éventualité que l'Homme puisse un jour communiquer avec des machines intelligentes a été anticipée il y a longtemps, nourrissant ainsi l'espoir que ce jour-là, la technique se placerait au service de l'Homme comme jamais. Mais ce n'est que dans le contexte hyperconnecté actuel que l'Internet des objets peut enfin prendre corps. Faut-il entrevoir une mutation amorcée de nos modes de vie ou s'agit-il de simples gadgets pour technophiles qui tomberont bientôt dans l'oubli ? Voici quelques éléments de réponse, illustrés d'exemples concrets d'objets connectés que nous avons testés.

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L'Internet des objets, quésaco ? L'expression considérée en sens inverse, qui devient alors les objets connectés, parle peut-être davantage. Il s'agit très simplement de rendre communicant plus ou moins tout et n'importe quoi, pour tisser la toile qu'on connait au-delà des appareils que sont l'ordinateur, la tablette et le smartphone. Cela en profitant des infrastructures performantes dont nous disposons aujourd'hui, desservies par un maillage dense de Wi-Fi et 3G/4G. Dans la majorité des cas, l'objet se connecte de façon autonome au Wi-Fi local. Parfois, l'objet devra passer par un autre appareil connecté, typiquement un smartphone en Bluetooth. Mais quoi qu'il en soit, l'objet connecté repose sur un service de cloud dédié, qui va servir à héberger des données, éventuellement à les traiter et à identifier les utilisateurs pour leur donner accès à ce contenu et/ou les laisser piloter l'objet à distance. Généralement, le constructeur propose aussi une application mobile pour enrichir l'ergonomie.

Schématisons : on prend un objet, on lui colle une carte réseau, il se voit affecter une adresse IP en présence d'un accès à Internet et le voilà prêt à entrer en contact avec vous, que vous soyez à côté comme à distance. Soit, mais à quoi ça sert ?

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Les produits que nous avons pu nous procurer pour illustrer notre dossier : la prise Belkin WeMo Switch, le Fitbit One, le capteur de plante Koubachi, la station Netatmo, les ampoules Philips Hue et la balance Withings Smart Body Analyzer


Quand le Net prend formes

On peut distinguer pour l'heure trois grands champs d'application : la gestion d'informations distantes, la domotique et la santé. On pourrait également déterminer une quatrième catégorie, plus basique, où l'aspect connecté sert essentiellement à transférer et partager du contenu sur des hébergements distants. Sont visés ici les appareils photo, caméscopes ou encore caméra embarquée Wi-Fi. Mais nous ne reviendrons pas sur ce type de produits où l'adoption d'une connectivité réseau est finalement assez naturelle. Le premier champ touche d'abord à des applications industriello-commerciales, existantes (le compteur EDF Linky par exemple) comme en devenir. En effet, n'importe quel appareil électronique peut demain se mettre envoyer des informations à son constructeur (par exemple pour faciliter un SAV). Cette montée ou descente d'informations peut aussi trouver des débouchés plus ludiques, comme avec le célèbre lapin intelligent, né Nabaztag puis devenu Karotz. Son rôle parmi d'autres : agréger des informations d'une multitude de services Web et les matérialiser de façon plus « humaine » (ou lapine).

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Le compteur EDF Linky et le lapin Karotz


Deuxième domaine, la domotique. Le terme sonne vieillot, et pour cause, le concept anglo-saxon de « Home Automation » dont il découle trouve ses balbutiements dans les années 30, avec l'arrivée de l'électricité dans les foyers. La domotique n'a en effet pas attendu Internet pour se développer. Mais c'est peut-être Internet qui va enfin démocratiser cette pratique, qui n'a jamais su sortir de sa niche. On préférera d'ailleurs plutôt parler d'habitat intelligent ou de maison connectée aujourd'hui. Prises électriques, interrupteurs, ampoules, verrous de porte, détecteurs de présence ou encore caméras de surveillance sont autant d'éléments qui se déclinent désormais pour le grand public en objets connectés (en Wi-Fi), qu'on peut alors piloter simplement à distance.

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Le Lockitron et l'In.Sight de Philips


Le troisième gros morceau, c'est la e-santé. Ou plutôt la tendance qui se profile du « Quantified self », c'est-à-dire de la quantification de soi. Une sorte d'auto-évaluation par les chiffres de ce qu'on est et ce qu'on fait. Elle est rendue possible par une gamme de produits connectés en pleine croissance qu'on range sous la bannière des capteurs d'activité. Ils mesurent le rythme cardiaque, la pression artérielle, la masse corporelle (musculaire et graisseuse), la qualité du sommeil, les calories brûlées, le nombre de pas ou encore les étages gravis dans la journée... Toutes ces informations sont compilées et présentées via une interface Web ou une application sous forme d'un tableau de bord : il évalue votre état de forme actuel, retrace l'évolution des mesures passées et propose éventuellement de vous fixer des objectifs. Bref, de quoi vous transformer en véritable tamagotchi humain !

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Le tensiomètre de Withings, la ceinture cardio de Wahoo Fitness et le bracelet Up de Jawbone

Précisons que si les capteurs d'activité jouent un rôle particulier dans les appareils orientés fitness ou santé, la plupart des objets connectés sont eux aussi basés sur des capteurs (détecteur de présence, de lumière, thermomètre, hygromètre, baromètre, etc.). Lubie d'industriels en quête de fun ou véritable évolution des pratiques en perspective ? En tout cas, la lucrativité du marché ne fait guère de doute. D'après un rapport de Research2Guidance 2013, la santé connectée devrait toucher 1,7 milliard de smartphones d'ici 2017, pour un chiffre d'affaires de 26 milliards de dollars. Bonne nouvelle : le made in France se porte relativement bien dans ce milieu des objets connectés. La sélection qui va suivre n'est bien sûr pas exhaustive. Plusieurs des produits que nous avons demandés n'étaient pas encore disponibles au moment où nous réalisions ce dossier. Mais l'idée, c'est de mesurer l'efficacité au jour le jour et le potentiel des objets connectés à travers ces quelques exemples.
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Plusieurs questions étaient posées en début d'article, avons-nous trouvé les réponses ? Voyons cela. Est-ce qu'un de ces objets connectés répond à un besoin jusqu'ici laissé en souffrance ? Non, pas que nous sachions. Est-ce qu'un de ces objets connectés permet significativement d'améliorer le quotidien (sous-entendu par rapport à d'autres solutions déjà existantes, non connectées) ? Pas vraiment, puisque dans tous les cas observés ou presque, on trouve des alternatives non connectées bien rodées. Comprenez par là des alternatives qui sont assez familières et surtout moins onéreuses : une station météo classique, un podomètre, une balance impédancemètre, un programmateur de prises électriques, un système d'arrosage automatique... enfin les ampoules de Philips ont elles aussi un équivalent télécommandé, chez le même constructeur, avec la gamme LivingColors sortie depuis un moment déjà.

Ces objets connectés sont-ils donc majoritairement inutiles ? Non. Ils présentent tous (ou presque) une utilité. Mais celle-ci est trop souvent gâchée par des carences au niveau de la simplicité d'installation, du confort d'utilisation ou encore de la fiabilité. Et tous les produits testés son grevés par une addition salée, imputable aux coûts additionnels induits par le caractère connecté : composants supplémentaires, développement d'application, mise en place d'un service de cloud dédié... Bref, les objets connectés n'ont pas de quoi chambouler notre présent. Mais ils nous accompagneront dans un avenir proche, c'est certain. Il faudra juste que leur conception s'attache davantage à servir qu'à démontrer.
Aurélien Audy
Par Aurélien Audy

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