Design et ergonomie[/anchor]
Concevoir une montre connectée n'est pas chose aisée : aucun modèle ne s'est véritable distingué pour l'heure. Certaines tentatives se sont avérées plutôt sympathiques, notamment la Smartwatch de Sony et son bracelet amovible, mais sans plus. La Galaxy Gear ne prend pas ce parti et pour cause : une partie du bracelet renferme de l'électronique.Très franchement, si les premières photos pouvaient faire peur, concernant les dimensions de la montre, Samsung ne s'en tire pas si mal sur le coup. Le cadran est en métal brossé aux vis apparentes, l'écran est surmonté d'un verre bombé sur les bords. Le dos est en plastique rigide, et le bracelet, assorti, en caoutchouc.
Le tout est maintenu par un fermoir également métallique. L'ensemble est bien fini, certes pas des plus fins, mais l'appareil ne fait pas trop « gros gadget geek de mauvais goût ».
Quid de la partie « high tech » du bracelet, donc ? On y trouve une drôle de protubérance qui abrite un capteur photo : celui-ci doit évidemment ressortir de plusieurs millimètres... Pas très gracieux ! Au bout de la même partie du bracelet, le clip du fermoir renferme le haut-parleur de la montre. Son épaisseur est d'ailleurs assez gênante : il butera facilement sur le bureau, par exemple lors de la saisie au clavier.
Ceci nous amène au plus important : la Galaxy Gear est-elle confortable au poignet ? Plusieurs points nous ont paru gênants. D'abord, la présence de l'appareil photo nécessite qu'une partie du bracelet soit rigide, et ça peut s'avérer désagréable. Les crans pourront poser problème selon les morphologies : il peut arriver qu'on ait le choix entre trop ample et trop serré. Au moins, le poids reste correct. La qualifier de légère serait exagéré, mais elle n'est pas trop lourde pour rendre son port pénible.
Un mot sur la « station d'accueil » qui accompagne la montre : il s'agit plutôt d'un clip qui se fixe autour du cadran. Au passage, c'est l'accessoire indispensable à sa recharge. Et à vrai dire, on ne comprend pas trop pourquoi la Galaxy Gear n'intègre pas directement un port USB, d'autant plus qu'elle n'est de toute façon pas étanche.
Composants[/anchor]
Que trouve-t-on à l'intérieur de la Galaxy Gear ? Beaucoup de choses pour une montre ! Le processeur, un Exynos simple cœur, est cadencé à 800 MHz : une puce qui aurait équipé un smartphone haut de gamme en 2009 !L'écran LCD affiche une définition de 320 x 320 pixels. Le capteur photo/vidéo susmentionné peut tout de même monter à 2 mégapixels en photo, et 720p en vidéo, en gros l'équivalent d'une webcam de téléphone actuel. La base de la montre est équipée de deux micros (un pour la voix, l'autre pour l'atténuation du bruit).
La Gear embarque 512 Mo de mémoire vive, et 4 Go de stockage Flash. Enfin, on trouvera un gyroscope, un accéléromètre et, évidemment, une puce Bluetooth 4.0. La batterie est d'une capacité de 315 mAh, on verra plus bas que c'est un de ses principaux défauts.
Interface[/anchor]
L'OS qui anime la Galaxy Gear a l'air assez rudimentaire : une série d'icônes monochromes que l'on fait défiler via des balayages tactiles. Un menu permet d'accéder à l'ensemble des applications, cette fois sous la forme d'une mosaïque de quatre icônes.Mais avant d'en arriver à ces applications, il y a avant tout... une horloge ! Celle-ci propose plusieurs thèmes : trois « analogiques » plus ou moins modernes, et six numériques (avec calendrier, raccourcis, météo...). Pour sauvegarder l'autonomie, l'heure ne s'affiche que lorsque la montre détecte un mouvement du bras. Pourquoi pas, mais encore faudrait-il que la détection soit un peu moins capricieuse.
Des gestes de raccourcis permettent d'accéder plus rapidement aux fonctionnalités principales : balayage vers le haut pour afficher le clavier du téléphone, vers le bas pour lancer l'appareil photo, et double clic sur le bouton de verrouillage pour lancer la reconnaissance vocale S-Voice, ce dernier raccourci étant personnalisable.
Installation et connexion[/anchor]
Avant d'entrer dans le détail de ce qu'on fait avec la Galaxy Gear, il faut préciser que l'on ne fera rien avec la montre sans l'associer à un smartphone ou une tablette. Et les appareils compatibles sont actuellement au nombre de deux : le Galaxy Note 3 et la Galaxy Note 10.1 édition 2014. La prise en charge devrait s'étendre au Galaxy S4, sa mise à jour vers Android 4.3 ayant été officialisée. Les Galaxy S3 et Note 2 suivront ces prochaines semaines. Néanmoins, ça ne fera toujours que cinq modèles, et uniquement chez Samsung !La montre communique avec le smartphone ou la tablette via Bluetooth. L'appairage est d'ailleurs assez étrange : c'est la puce NFC de la station d'accueil qu'on utilise. Une application Gear Manager est installée : elle permet notamment de gérer la synchronisation des données entre les deux appareils, l'ajout d'applications tierces, ou encore les paramètres de notifications de la Gear.
Fonctionnalités[/anchor]
La Galaxy Gear se distingue des autres montres connectées par trois fonctionnalités principales. La plus « futuriste » est la prise d'appels : on peut passer des conversations téléphoniques sans sortir son smartphone de sa poche. Un petit côté agent secret, qui pourrait être efficace s'il n'était pas aussi inconfortable.Si les deux micros font leur job pour fournir une bonne qualité de voix à votre interlocuteur, la réception est beaucoup plus problématique. A moins d'utiliser un kit mains libres, elle passe par le haut-parleur incrusté dans le fermoir. Celui-ci fait ce qu'il peut, mais dans un environnement bruyant, il est très difficile d'entendre quoi que ce soit.
L'autre solution est de l'approcher de son oreille, mais on entre alors dans les situations où l'usage en public de la Galaxy Gear risque de vous faire passer pour un nostalgique des films d'espionnage des années 60.
N'espérez pas non plus tirer des images époustouflantes du capteur photo intégré au bracelet. Il peut faire l'affaire pour une utilisation de type mémo, mais offre au mieux une qualité digne d'une bonne webcam. Deux formats sont disponibles : un carré de 1 393 x 1 393 pixels, et un 4:3 plus classique en 1 280 x 960 pixels.
L'appareil permet également d'enregistrer des vidéos 720p, mais dans une limite de 15 secondes par vidéo. Juste de quoi capturer un petit souvenir. D'ailleurs, pour exporter lesdits souvenirs, vous ne pourrez pas le faire directement depuis la montre : il faudra d'abord les transférer vers le smartphone en Bluetooth. Une option dans l'application Gear Manager permet de configurer une synchronisation automatique entre les deux.
Finalement, la fonctionnalité la plus efficace de la Galaxy Gear reste son interaction avec l'assistant S-Voice des smartphones Samsung. Déporter ce module sur une montre est assez pertinent, et si la reconnaissance vocale a parfois des ratés, dans l'ensemble, ça marche comme on le souhaiterait, notamment pour ajouter des événements ou dicter un SMS.
Voilà pour les fonctionnalités censées différencier la Galaxy Gear de ses concurrentes. En l'état c'est plutôt maigre, et pour le reste, on retrouve l'essentiel : déportation des notifications, télécommande pour la lecture multimédia ou encore podomètre. Et là encore, on trouve des limitations gênantes : les notifications ne fonctionnent réellement que pour les applications intégrées de Samsung, telles que les SMS ou le client mail Exchange/POP3/SMTP. Que ce soit pour Gmail, Facebook ou Twitter, un message vous invitera gentiment à consulter le détail... sur votre smartphone.
On pourrait se consoler avec les applications tierces, mais elles sont si peu nombreuses, à l'heure où nous écrivons ce test, qu'on aura du mal à y trouver son compte. Seul Evernote se distingue vraiment du lot en proposant une version Gear de son service, permettant de créer des mémos photo ou audio ou de consulter directement ses notes sur la montre, ce qui peut être pratique pour des listes de course notamment.
Autonomie[/anchor]
Terminons ce tour d'horizon de la Galaxy Gear par son autonomie. On paye ici lourdement le prix des composants choisis et des fonctionnalités, puisqu'en utilisation normale prévue (fonction montre, appels, captures photo et vidéo...), on tient à peu près une douzaine d'heures. Il faudra donc recharger quoiqu'il arrive la Galaxy Gear tous les soirs, et c'est bien peu pour une montre !Conclusion[/anchor]
Aucun constructeur n'a encore réussi à proposer une montre connectée qui donne réellement envie de croire en cette catégorie de produits, et malgré quelques efforts, la Galaxy Gear de Samsung ne fait pas non plus la différence.
Pourtant, elle ose quelques fonctionnalités qui pourraient avoir leur intérêt si elles étaient mieux implémentées, et son design témoigne de la recherche d'une certaine élégance. Les choix techniques de Samsung, en revanche, comme équiper le bracelet d'un appareil photo et le fermoir d'un haut-parleur, nuisent à son ergonomie.
On pourrait s'accommoder de ce défaut, malheureusement, c'est loin d'être le seul. La compatibilité limitée, même d'ici la fin de l'année, à un très faible nombre de smartphones et tablettes Samsung, en fait actuellement un gadget de luxe à la portée réduite.
L'autonomie pose également problème et il semble impossible de dépasser la journée d'utilisation sans recharge, tandis que la plupart des fonctionnalités souffrent de limitations qui amoindrissent fortement leur intérêt. Le prix, enfin, sera un frein : il vous en coûtera tout de même 299 € (sauf ODR particulière, notamment avec achat combiné du Note 3). Pas facile, dans ce cas, de recommander l'achat de la Galaxy Gear à moins d'être un « early adopter » fortuné.
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