Windows Phone 7 : offre actuelle et perspectives

Paul-Emile Graff
Publié le 10 mars 2011 à 15h43
Quatre mois après le lancement officiel, nous vous proposons de passer l'offre Windows Phone 7 en revue. Nous profiterons également de cet article pour faire un point sur le lancement un brin chaotique, et évoquer le futur de la nouvelle plate-forme mobile de Microsoft.

Le 21 octobre dernier, Microsoft lançait Windows Phone 7, un nouveau système d'exploitation qui succède à feu Windows Mobile 6.5. En parallèle, HTC, Samsung et LG ont commercialisé un total de cinq smartphones Windows Phone 7 (HTC HD2, HTC Trophy, HTC Mozart, LG Optimus 7, Omnia 7). Nous avons mis en relief les réelles différences qui séparent cette série de terminaux dont les caractéristiques sont globalement similaires de façon à faciliter les choix en fonction de profils d'utilisateur.

Enfin, nous ferons le point sur la stratégie passée et future de Microsoft en évoquant le lancement en demi-teinte qui semble progressivement céder sa place à l'optimisme. En effet, la nouvelle du partenariat technologique entre Nokia et Microsoft qui a été bien accueillie devrait être profitable pour Windows Phone 7.

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Windows Phone 7 n'est pas parti sur des chapeaux de roues, mais il ne faut pas tirer de conclusions hâtives en incriminant le système d'exploitation. Ce démarrage timide peut s'expliquer par une série de facteurs convergents.

Une pénurie de terminaux dès la sortie du système

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Conférence d'introduction
3 semaines après l'introduction officielle, il était toujours difficile, voir impossible de se procurer un terminal WP7 via la boutique en ligne des opérateurs. Les magasins n'étaient pas mieux lotis : en dehors des grands points de vente, les terminaux étaient souvent introuvables.

Les raisons de ce retard sont difficiles à déterminer. S'agit-il du problème de capacité de production lié aux constructeurs (HTC, Samsung et LG) ? Les constructeurs ont-ils été retardés par la publication tardive de la version finale de l'OS ? La réponse demeure en suspend. Le quidam devra se contenter de l'explication de Frédéric Brandt, chef de produit mobilité chez Microsoft qui nous expliquait début novembre que la grève des retraites avait entrainé un blocage de la chaine logistique...

Des qualités indéniables, mais des oublis gênants

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Un OS épuré, mais accessible
Même si la prise de risque est importante sur le plan esthétique (aspect minimaliste, voire futuriste), Windows Phone 7 pose tout de même de bonnes bases. Le nouveau système de Microsoft est réactif, original et convivial. En revanche, on regrette l'absence de fonctionnalités majeures pourtant présentes chez la concurrence depuis longtemps.

À titre d'exemple, le copier/coller, le moteur de recherche local et le « tethering » absents avec Windows Phone 7 ont fait leur apparition sur iOS il y a plus de deux ans... À la même période, les premiers terminaux Android vendus en France proposaient le multitâche. Pour certains utilisateurs, la pilule est difficile à avaler, d'autant plus que feu Windows Mobile proposait le multitâche et le copier/coller depuis des années...

D'autres points d'ombre affectent la partie immergée de l'iceberg puisqu'on constate qu'il est impossible de rejoindre un réseau Wi-Fi dont le SSID est masqué, qu'aucun égaliseur de tonalité n'est de la partie, ou que la recherche des POI basée sur Bing Maps à disparu de la version européenne.

Microsoft oblige, on s'attendait aussi à pouvoir synchroniser les PIM avec Outlook, ce qui n'est pas (encore ?) le cas. On peut aussi évoquer le support du format Flash qui a finalement été reporté. Enfin, les utilisateurs Mac devront prendre leur mal en patience dans la mesure ou Zune Desktop est uniquement disponible sous Windows.

Une pénurie de programmes qui tombe mal

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Alors que Windows Mobile 6.5 et inférieur proposait une logithèque impressionnante, Windows Phone 7 part de zéro. Cette situation est délicate dans la mesure où les kiosques d'applications occupent désormais une place centrale dans la stratégie des concepteurs d'OS mobile (argument marketing, commissions sur les ventes, fonctionnalités annexes apportées aux terminaux, etc.).

À sa sortie, Windows Phone 7, cumulait péniblement 150 applications alors que les principaux concurrents directs que sont Android et Apple capitalisaient respectivement 70 000 et 250 000 programmes. Aujourd'hui, le rapport de force s'est encore amplifié. Windows Phone 7 comptabilise
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8500 programmes contre 260 000 chez Android, et plus de 350 000 chez Apple. Le système est jeune, mais en cinq mois, Microsoft ne semble pas être parvenu à fédérer à une communauté de développeurs prolifique.

Certes, la qualité prime sur la quantité, mais les mauvaises langues diront peut-être que la Marketplace Windows Phone 7 cumule les inconvénients. Si les programmes sont peu nombreux, les « killer apps » restent rares et donnent l'impression d'être noyées dans un flot d'(in?)utilitaires qui manquent de maturité. D'autre part, on attend toujours l'arrivée officielle d'une application GPS digne de ce nom.

Manque de diversité, et stockage indécent

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Optimus 7
Sur le plan technique cette fois, les restrictions matérielles imposées par Microsoft aux constructeurs partaient d'une bonne intention. Ce cahier des charges précis avait pour but d'éviter le support d'un trop grand nombre de résolutions ou d'architectures qui rendaient d'autant plus complexe le développement du système (interface et menus, par exemple), et pouvait poser des problèmes de compatibilité avec les applications.

Là encore, si l'idée de base est excellente, l'application trop stricte de cette règle a porté préjudice aux terminaux Windows Phone 7. Au lieu de trouver des caractéristiques similaires dans les grandes lignes, les terminaux actuels respectent ces spécifications à la ligne. Le partage de caractéristiques flatteuses n'est pas gênant, mais on ne peut pas en dire autant de l'espace de stockage plafonné à 8Go, ou des définitions n'excédant pas le WVGA (480 x 800), y compris sur le modèle dit « HD » (HTC HD7).

Partenariat Nokia : un nouveau tremplin inattendu !

N'enterrons pas Windows Phone 7 prématurément. Le système à des qualités indéniables et le partenariat annoncé avec Nokia pourrait bien profiter à Windows Phone 7.

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Le 11 février dernier, Nokia et Microsoft ont indiqué officiellement la mise en place d'un partenariat stratégique historique. Le contenu de cet accord porte sur l'adoption de Windows Phone 7 en tant que plate-forme principale pour les nouveaux smartphones Nokia, rien de moins ! Pour mémoire, Stephen Elop - actuel PDG de Nokia - est un ancien employé de Microsoft. Faut-il y voir un signe ? Sur le long terme, ce qui ressemble à une « association de perdants » pourrait bien remettre les deux acteurs d'aplomb.

Bénéfices de ce partenariat pour Windows Phone 7

Pour Microsoft, ce partenariat offre de nombreux avantages. Tout d'abord, les prochains Windows Phones conçus par Nokia devraient profiter du savoir-faire de la marque finlandaise en matière de conception « hardware ». En haut de gamme, Nokia s'est forgé une solide réputation en proposant des produits généralement robustes et bien finis.

Second point et non des moindres : les termes de l'accord autorisent Microsoft à utiliser les données cartographiques de Navteq, l'ex-leader mondial des systèmes de navigation GPS pour l'automobile racheté en octobre 2007 par Nokia. Jusqu'à maintenant, l'acquisition de Navetq permettait à Nokia d'intégrer gratuitement Nokia Maps sur les terminaux de la marque. Il ne reste qu'à espérer que la politique reste inchangée avec Windows Phone 7. Cette stratégie apporterait un plus indéniable dans la mesure où l'acquisition d'un programme de navigation se traduit par un surcout non négligeable chez la concurrence (Android, iOS).

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Concernant le faible nombre d'applications cette fois, Nokia à annoncé que sa boutique de contenus et d'applications se verrait intégrée au cœur de Microsoft Marketplace. La déclaration pose plus de questions qu'elle ne donne de réponses. Symbian et Windows Phone 7 étant incompatibles, il semble difficile de marier les deux univers. En revanche, on peut espérer que le vivier de développeurs Symbian particulièrement actif migrera progressivement sur Windows Phone 7.

Enfin, Microsoft devrait pouvoir bénéficier du réseau de distribution mondial de Nokia. Les bénéfices pour Windows Phone 7 sont donc nombreux. Il ne reste qu'à espérer que les deux protagonistes parviennent à tirer parti de leurs forces respectives.

Les caractéristiques principales



MobileProcesseurÉcranBatteriePoidsOui
RDS
APNStockage
HTC HD7QSD8250@1GHzLCD/4,3''
480 x 800
1230 mAh162gOui
RDS
5 mpx
AF+flash
8Go
HTC TrophyQSD8250@1GHzLCD/3,8''
480 x 800
1300 mAh140gOui
RDS
5 mpx
AF+flash
8Go
HTC MozartQSD8250@1GHzS-LCD/3,7''
480 x 800
1300 mAh130gOui
RDS
8 mpx
AF+flash Xenon
8Go
LG Optimus 7QSD8650@1GHzTFT/3,8''
480 x 800
1500 mAh130gOui
RDS
5 mpx
AF+flash
16Go
Omnia 7QSD8250@1GHzSuper AMOLED
4'' 480 x 800
1500 mAh138gOui
RDS
5 mpx
AF+flash
8Go


Conclusion : quel est le meilleur Windows Phone ?

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Le choix final d'un Windows Phone 7 n'est pas évident tant les caractéristiques sont similaires (voir tableau comparatif). D'autre part, il faut rappeler que le degré de liberté du consommateur est relatif dans la mesure où des terminaux sont proposés en exclusivité chez certains opérateurs.

Toutefois, si l'on occulte cette limitation, les quatre terminaux que sont l'LG Optimus 7, l'Omnia 7, l'HTC Mozart et l'HTC HD7 parviennent à sortir du lot pour des raisons différentes. Tout d'abord, l'Optimus 7 reste le seul Windows Phone 7 à embarquer une mémoire de stockage de 16 Go. Cette caractéristique ravira les amateurs du septième art ou les mélomanes, même si dans le second cas, l'absence d'un égaliseur de tonalité risque de faire pencher la balance du côté des Mozart et HD7. En effet, le programme de traitement sonore doté de nombreux profils qui est proposé par HTC est particulièrement convaincant. Le Mozart conserve l'avantage de l'écran Super LCD alors que l'HD7 propose une diagonale généreuse de 4.3 pouces. Enfin, l'Omnia 7 conserve l'avantage de l'écran Super AMOLED dont le rendu reste apprécié par de nombreux utilisateurs.

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Il ne reste qu'à souhaiter que la gamme estampillée Nokia ne se fasse pas trop attendre, et qu'elle parvienne à cumuler l'ensemble des points positifs qui caractérisent les terminaux actuels. On peut également espérer que Nokia et Microsoft parviennent à disposer d'une petite longueur d'avance sur le plan technique par rapport à la concurrence, ce qui ne fût pas vraiment le cas avec cette première portée.

Pour aller plus loin : découvrez notre comparatif des meilleurs smartphones.
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