Parler application

Rappelant à toutes fins utiles que ce qui est posté sur un réseau social est public, une programmeuse s’est lancée dans le défi d’archiver un maximum de contenus issus de Parler, la plateforme prisée des partisans de Donald Trump, et tenue en partie responsable de l’assaut donné contre le Capitole de Washington D.C, le 6 janvier dernier.

Parfois décrite comme une hackeuse peu scrupuleuse, l’archiviste en herbe @donk_enby assure n’avoir accès qu’aux données publiques du réseau — de la même façon que l’on peut nous-mêmes accéder à ses tweets. Problème : des contenus censément supprimés de Parler restent accessibles sur les serveurs de l’entreprise.

Parler n’a pas effacé de ses serveurs les contenus supprimés par ses utilisateurs

Aux États-Unis, c’est une véritable chasse à l’homme qui s’organise pour identifier les personnes ayant pris d’assaut le Capitole la semaine dernière. Voyant le vent tourner, ils sont nombreux à tenter de supprimer les preuves de leur implication sur les réseaux, et notamment sur Parler, qui a été identifié comme la plateforme ayant servi à encadrer ce que certains n’hésitent pas à nommer une tentative de coup d’État.

Soucieuse de ne pas laisser les responsables présumés s’en tirer, @donk_enby s’est ainsi mise en tête d’archiver tout ce qu’il lui était possible de dénicher sur les serveurs de Parler — uniquement en « scrappant » les URLs publiques, rappelle-t-elle.

En résulte un fichier riche de plus d’un million de liens, dont le contenu est pour certains « très incriminant », explique la programmeuse au site Gizmodo. Des vidéos, pour la plupart, qui contiennent toujours les métadonnées et notamment celles correspondant aux coordonnées GPS de la personne qui tenait la caméra. Autrement dit : de potentielles preuves de la présence de tel ou tel utilisateur au Capitole le soir du 6 janvier.

Parler viserait à se développer grâce à des influenceurs

Inaccessible depuis qu’Amazon Web Services a rompu son contrat avec Parler hier, le réseau social s’organise. Difficile, pour l’heure, de savoir quand et même s’il pourra revenir en ligne. Toujours est-il que certains projets de Parler ont également été mis en lumière par @donk_enby pendant sa fouille.

Il est notamment question d’un module réservé aux influenceurs. En effet, lors d’une interview accordée l’an dernier à CNBC, John Matze le co-fondateur de Parler avait émis le vœu de commencer à générer des revenus grâce au « modèle » des influenceurs. L’idée n’était pas différente d’un autre réseau social : voir émerger des personnalités fortes parmi les utilisateurs du réseau, lesquels feraient la promotion de produits ou d’entreprises externes contre rémunération.

Que le projet soit toujours d’actualité ou pas, le réseau social polémique a d’autres choses plus capitales sur le feu. Bien que son fondateur ait d’abord assuré que Parler serait de retour en ligne pour ses utilisateurs dès aujourd’hui, mardi, un dernier message publié dimanche soir (quelques heures avant qu’AWS ne débranche le réseau) laissait entendre que cela pourrait prendre plus longtemps que prévu. En cause, selon lui, la mauvaise presse qui est faite de Parler actuellement, et qui fait se fermer les portes de potentiels nouveaux hébergeurs.

Le dernier message publié par John Matze avan la mise hors ligne de Parler. (Capture d'écran Heavy.com)
Le dernier message publié par John Matze avan la mise hors ligne de Parler. (Capture d'écran Heavy.com)

Dans tous les cas, explique l’avocat Corey Quinn sur Twitter, la migration des serveurs de Parler depuis AWS vers un autre hébergeur pourrait prendre des années entières.

Via : Gizmodo