En quelques années seulement, Samsung s'est constitué une place de choix dans le milieu de la photo. Comment le constructeur coréen a-t-il réussi à se détacher de son image « électroménager » ? En innovant, au sein d'un environnement hautement concurrentiel où des grands noms de la photo battent la cadence depuis longtemps, comme dans le domaine de la photo numérique. L'EX1 est un des exemples du travail accompli par Samsung. Prise en main d'un compact par comme les autres, concurrent direct des Canon Powershot G11 et Panasonic Lumix LX3 !
Avant toute chose, notez bien que cet article est basé sur un modèle de pré-série du Samsung EX1, abouti à 80% selon le constructeur. C'est pour cela qu'il ne s'agit ici que d'une prise en main, et non pas d'un test approfondi, le comportement du compact n'étant pas complètement optimisé. On peut s'attendre d'ici la version finale à des modifications sur le traitement d'image, sur la partie logicielle en général et sur la réactivité. Beaucoup d'inconnues me direz-vous... Oui, mais le boîtier lui ne changera plus : on peut donc déjà se faire une bonne idée de ce que sera le Samsung EX1. D'autant que sa sortie est proche (mi-juin environ) ce qui laisse peu de temps pour des révisions majeures. Notez que les appareils de test en version finalisée ne seront eux pas disponibles avant fin juin - début juillet... cherchez l'erreur !
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Spécifications
Samsung EX1 | |
Caractéristiques générales | |
Pixels / Résolution max | 10 Mpix 3 648 x 2 736 pixels |
Capteur - taille | CCD - 1/1,7'' |
Densité de pixels | 23 Mpix / cm² |
Processeur | DRIM engine III |
Zoom | 24 - 72 mm (3 X) Schneider Kreuznach |
Ouvertures max | f1,8 - f2,4 |
Stabilisation | Optique |
Ecran | 3'' AMOLED orientable 614 000 pixels |
ISO en natif | 80 à 3 200 |
Obturateur | 16 s - 1/1 500 s |
Rafale | 1,5 im/s env. sur 38 vues |
Portée du flash | 5,2 m maximum (ISO Auto) |
Stockage | Cartes SD/SDHC + 1 Go internes |
Connectique | Prise propriétaire + mini HDMI |
Câbles fournis | USB, chargeur |
Autonomie annoncée | N.C. |
Dimensions | 114,3 x 63,2 x 29,2 mm |
Poids | 325 g |
Alimentation | Batterie Li-Ion 1130 mAh |
Qualité maximum | 640 x 480 à 30 im/s |
Conteneur - codec | MP4 - H.264 |
Son | Stéréo |
Zoom pendant vidéo | Oui |
Vidéo stabilisée | Oui |
Durée d'enregistrement maximum | 20 minutes |
Présentation du compact
Commençons par le boîtier de l'EX1, première rencontre avec l'appareil. Le ressenti initial est excellent. Ciblé comme compact expert, l'EX1 se doit d'offrir une finition haut de gamme. Pas de souci à ce niveau-là, le châssis est intégralement en métal, avec un panneau brossé en façade : l'appareil respire la solidité !Une ergonomie appréciable
Samsung a visiblement planché sur l'ergonomie de son compact. La prise en main est très bonne, même si face à un G11 de Canon, la poignée caoutchoutée de l'EX1 apparaît bien modeste. Un parti pris favorisant la compacité, ce que l'on peut comprendre. Côté commandes, l'EX1 est un véritable régal ! On apprécie pour commencer la molette d'index (ou majeur selon les goûts...) permettant de régler la vitesse d'obturation (modes S et M) ou la correction d'exposition (modes A et P).A ce dispositif de contrôle s'associe une roue crantée tombant au niveau du pouce, autour du pavé multidirectionnel dans le dos de l'appareil. Cette dernière règle l'ouverture du diaphragme en modes A et M, et sert plus généralement à la navigation. Seul regret : il n'est pas possible de personnaliser les rôles de ces deux contrôleurs...
Molette de réglages en façade et roue crantée au dos de l'appareil et boutons de commandes
Le reste des commandes donne entière satisfaction, à quelques détails près. Au dos, les boutons se répartissent ainsi de haut en bas : AE Lock, lancement direct de la vidéo, menu, mesure d'exposition, options d'affichage, ISO, flash, mise au point, lecture et fonction (Fn). Que du bon, si ce n'est la position de la touche Fn un peu trop excentrée et pourtant très utile (elle donne accès aux principaux réglages dans un double bandeau qui s'affiche en sur-impression à l'écran).
Double bandeau de réglages à l'écran, après pression sur la touche Fn
Sur le dessus de l'appareil, en plus de la classique manette de zoom, on trouve deux sélecteurs crantés, celui de droite pour les modes (P, A, S, M, double stabilisation, scènes, vidéo et smart) et celui de gauche pour des options de prise de vue (unique, rafale, retardateur 2 ou 10 s, braketing). Accessoirement, ce dernier renferme aussi le bouton « power » en son centre, qu'aucune des nombreuses personnes à avoir pris en main l'EX1 n'a trouvé...
Les deux sélecteurs de modes et d'options de prise de vue sur le haut de l'appareil. Rétro-éclairé en bleu, le bouton «power»
Les pièces maîtresses de l'EX1
Un boîtier esthétique, pratique et robuste, c'est bien mais ça ne fait pas tout. L'EX1 dispose de deux caractéristiques très distinctives : son grand écran AMOLED orientable à souhait et son objectif Schneider Kreuznach ultra lumineux (f:1,8 - f:2,4 !), grand-angle (24 - 72 mm) et stabilisé.Rien à redire sur l'écran : il est beau, généreux, fluide et surtout diablement pratique, comme tous les écrans véritablement orientables (et pas seulement inclinables). Ici, l'angulation se fait sur 270° en vertical et 180° en horizontal : c'est parfait pour les vues en plongée ou contre-plongée ainsi que les autoportraits. Seul hic : la visibilité en plein soleil est vraiment limitée. Après, on parvient à contourner le problème en orientant différemment l'écran.
Différentes positions d'écran
Quand à l'objectif, la plage de focale est certes courte, mais le piqué est bien là ! Avec de surcroit une belle homogénéité sur l'ensemble des focales et des ouvertures. Le Schneider Kreuznach est inévitablement plus faible sur les bords aux plus grandes ouvertures (f:1,8 à 24 mm, f:2,1 à 48 mm et f:2,4 à 72 mm), notamment à 48 mm. Mais même à ces valeurs extrêmes, l'EX1 s'en sort relativement bien. Et dès qu'on ferme un peu le diaphragme, au-delà de f:2,8 et avec un réglage optimum aux alentours de f:4,4, l'homogénéité devient impeccable et le piqué très bon.
Piqué à 24 mm au centre à f:1,8 et f:4,4, puis au bord à f:1,8 et f:4,4
Piqué à 48 mm au centre à f:2,1 et f:4,4, puis au bord à f:2,1 et f:4,4
Piqué à 72 mm au centre à f:2,4 et f:4,9, puis au bord à f:2,4 et f:4,9
La distorsion est importante à 24 mm, en même temps c'est assez inévitable... Et pas d'exhibition particulière d'aberrations chromatiques, à part quelques franges pourpres dans certaines situations périlleuses. Notez enfin que le barillet est censé être bordé d'une bague crantée. Sur ce modèle de pré-série, il ne reste que le pas de vis, servant à fixer des compléments optiques.
Bague crantée normalement présente autour de l'objectif
Autres détails en vrac
Finissons le tour du propriétaire en évoquant ces derniers points. À savoir la présence d'un flash pop-up, qu'on extrait grâce à un petit loquet sur le dessus de l'appareil. Relativement puissant, il pourra toutefois être complété par un flash externe, à monter sur la griffe. Cette dernière pourra au cas échéant accueillir un viseur optique optionnel. A l'autre extrémité de l'appareil on trouve la trappe à connectique (mini HDMI et une fiche à tout faire propriétaire) et celle de la batterie, qui recouvre également l'emplacement destiné à accueillir une carte mémoire au format SD. Notez que Samsung a intégré 1 Go de mémoire dans l'EX1 : plutôt sympa.Griffe porte flash, trappe à connectique et logement batterie plus carte mémoire
Quelques mots enfin sur l'interface. Difficile de trop s'aventurer sur ce domaine, la couche logicielle risquant de changer. Mais sur ce modèle de pré-série, force est de constater que Samsung a bien travaillé. L'interface se montre très fluide, conviviale (notamment les modes scènes façon cartoon - manga) et efficace.
Interface du menu et iconographie cartoonesque des modes scènes
Prise en main du Samsung EX1
Appréciation des performances, à priori...
Ce que nous pourrons dire ici ne relèvera que de l'impression, l'EX1 que nous avons pris en main n'étant pas finalisé. En matière de réactivité d'abord, Samsung va précisément devoir optimiser son produit avant commercialisation, parce qu'en l'état, l'EX1 n'est pas satisfaisant. Une série de mesure a révélé une latence au déclenchement trop élevée pour ce type de produit (entre 0,2 et 0,25 s), venant ainsi plomber un temps d'autofocus guère plus excitant : entre 0,8 et 0,9 s (latence comprise). Et 2,1 s entre deux prises de vue (affichage désactivé), c'est trop long... On espère vraiment que Samsung va trouver une solution pour doper la réactivité de son EX1, sans quoi le ramage ne se rapportera pas au plumage !Latence au déclenchement à gauche et temps autofocus (latence comprise) à droite
Maintenant, vient la question cruciale de la qualité d'image. L'EX1 embarque un capteur CCD de 10 Mpix pour une taille physique de 1/1,7 pouces. Il dispose donc de la même densité de pixel que le S90 de Canon, un ratio relativement modéré de 23 Mpix/cm². On ne peut déjà que féliciter Samsung d'avoir privilégié le qualitatif sur le quantitatif. Après il faut que le traitement d'image suive.
D'après ce qu'à pu délivrer notre modèle de pré-série, les résultats apparaissent très convaincants dans les basses valeurs d'ISO (80 à 200 ISO), bons à 400 ISO (apparition de bruit chromatique mais bonne conservation de détails et de contours) et corrects à 800 ISO (un 400 ISO un peu dégradé).
Pour ce qui est des valeurs 1 600 et 3 200 ISO, il y a encore du boulot à fournir. On est bien loin d'un Sony WX1 par exemple, testé récemment (voir Sony WX1 vs W380 : le CMOS revient en force !). À 1 600 ISO, passe encore si tant est qu'on modère la taille de l'image (A4 maximum). Mais à 3 200 ISO, le bruit numérique devient tel qu'il forme une trame visible dès qu'on scrute les images au-delà du format 10 x 15 cm. L'avantage, c'est qu'entre la stabilisation optique et l'ouverture à f:1,8, on peut se passer des 3 200 ISO.
Autre aspect positif, la profondeur de champ est réduite grâce à la taille correcte du capteur et à la grande ouverture. Attention, l'effet est léger, sans commune mesure avec un reflex. Mais comparé au commun des compacts, l'EX1 parvient à produire des bokeh agréables (bien que subtils).
Pour le reste, rien de particulier à signaler. À part d'occasionnelles surexpositions ou erreurs de balance des blancs (dominante magenta), dont il est impossible de dire si elles sont liées à la pré-série ou si elles seront une tendance définitive de l'appareil, c'est du tout bon ! On apprécie l'étendue des réglages proposés : netteté, saturation et contraste indépendants, 12 pré-réglages colorimétriques (normal, doux, accentué, rétro, noir et blanc...), 3 effets créatifs (flou circulaire, vignettage et effet déformant grand-angle), plage intelligente (dynamique étendue), balance des blancs évoluée (mesure, Kelvin, ajustement de chaque profil sur quatre dimensions bleu/vert/ambre/magenta...), format RAW + jpeg... Bref, l'EX1 a tout d'un compact expert !
Les réglages de la balance des blancs sont très précis
Galerie d'images
Photo 1 et photo 2 à 72 mm (80 ISO, f:6,9)
Photo 3 à 24 mm (80 ISO, f:4,4) et photo 4 macro à 24 mm (80 ISO, f:1,8)
Photo 5 à 49 mm (200 ISO, f:2,2) et photo 6 à 24 mm (80 ISO, f:5,5)
Photo 7 à 24 mm (80 ISO, f:1,8) et photo 8 à 57 mm (3 200 ISO, f:6,6)
Et pour la vidéo ?
La position de Samsung sur ce domaine précis est tout bonnement incompréhensible. L'EX1 filme en 640 x 480 pixels, en pleine ère de la HD à tout va... C'est d'autant plus aberrant que le compact se prête à merveille à la vidéo : écran orientable, superbe optique, son stéréo, processeur puissant, encodage en H.264... La qualité des vidéos apparaît très bonne ! Bref, à part pour éviter de faire trop d'ombre sur le reste de la gamme, on ne comprend pas pourquoi le constructeur n'a pas poussé d'un cran la résolution capturée.Après avoir passé une bonne semaine en compagnie de l'EX1, la première chose qui nous vient à l'esprit est le plaisir pris à le manipuler. L'ergonomie demeure un atout clé de l'appareil. Qu'il s'agisse du superbe écran 3 pouces AMOLED, qu'on oriente à sa guise pour trouver des cadrages impossibles à trouver autrement, des commandes de boîtiers complètes et bien étudiées dans l'ensemble ou encore de l'interface logicielle agréable et pratique. Le tout avec une finition sérieuse et un look rétro auquel on reste difficilement insensible...
Un bon appareil en devenir, ça ne fait pas de doute. Le must des compacts experts ? Pour en arriver à cette conclusion, il faudrait que Samsung corrige les problèmes de réactivité rencontrés, et si possible, améliore le traitement d'image dans les hautes sensibilités. Choses qui pourraient arriver via un nouveau firmware, on l'espère. Maintenant, l'EX1 est cher : 450 euros prévus au lancement. Et avec un zoom optique 3X très grand-angulaire, le compact ne décoiffe pas par sa polyvalence. D'autant que le seul complément optique prévu pour l'instant est un grand-angle 0,75X, faisant passer le 24 mm à 18 mm ! Un convertisseur téléobjectif serait apparu plus judicieux... En tout cas, nous avons hâte de pouvoir réaliser un test complet dès que le produit finalisé sera disponible en test !
Ce complément optique 0,75X sera proposé au prix public de 199 €