Ricoh WG-4 GPS : le plus racé des compacts étanches
Devenue Ricoh depuis le 1er août 2013, après le rachat de Pentax en 2011, la gamme de compacts étanches conserve tous les traits de sa famille d'origine. Design racé pour les sports de préférence extrêmes, forme allongée, et batterie complète d'instruments de mesures géo et barométriques, le WG-4 GPS dissimule mal ses aspirations. De quoi inquiéter la concurrence ?Le Ricoh WG-4 GPS
Prise en mains et ergonomie
Le WG-4 GPS s'inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs. Un peu trop même, puisqu'il est strictement identique au WG-3 GPS, sorti en 2013, juste avant la décision actée par le groupe de faire passer tous les compacts Pentax sous le pavillon Ricoh. Eh oui, entre les deux, seule la marque change ! L'appareil est celui qui ressemble le plus à quelque chose d'indestructible : très dense, moulé dans un plastique ultra rigide avec texture martelée, et doté de multiples aspérités qui procurent une bonne prise en main. Petit détail intéressant : Ricoh a positionné quatre picots qui dépassent l'écran et lui évitent donc d'être en contact direct avec la surface sur laquelle on pose l'appareil. Côté commandes, c'est assez chargé, mais elles sont suffisamment grosses et espacées. Et on pardonne le nombre quand on réalise que la touche verte, héritage de Pentax (tout automatique en un clic), peut être personnalisée pour paramétrer des raccourcis utiles.Ricoh a conservé le système de fermeture maison avec deux loquets perpendiculaires, l'un pour le verrouillage, l'autre pour l'ouverture. Le joint est épais, c'est rassurant. Le WG-4 GPS résiste à une immersion à 14 m. Notez en revanche le positionnement totalement excentré de la fixation trépied : une erreur grossière puisqu'une fois l'attache serrée, l'appareil s'incline. Et le niveau électronique s'affole...
Trappe étanche
L'écran est assez similaire à celui de l'Olympus TG-850 iHS : 3 pouces, 460 000 pixels au ratio 16/9. Ce décalage entre le capteur 4/3 et l'écran produit le même inconfort. Sauf que là, il y a en plus des reflets d'écran qui viennent gâcher la visibilité en plein soleil, en dépit d'une bonne luminosité. Ricoh se rattrape avec son petit afficheur à quartz en façade, qui donne l'heure et indique la pression ou la profondeur : pratique quand on plonge. Car le WG-4 GPS dispose de la panoplie complète du baroudeur, comprenant GPS, altimètre, baromètre, boussole et profondimètre. Pas de Wi-Fi, mais l'appareil est compatible avec les cartes Eye-Fi. Un petit carton rouge au crédit de l'autonomie : avec 240 vues, le WG-4 finit bon dernier !
Quid des menus ?
Essayer de se rappeler de quand date l'interface de Pentax, toujours en vigueur aujourd'hui, tient un peu de l'archéologie. Le WG-4 décroche sans difficulté la palme du vieillot dans ce domaine. Est-ce tout de même praticable ? Oui, même si l'agencement des entrées laisse parfois à désirer. Dans le menu principal, Ricoh mélange pêle-mêle les réglages d'image (ton, résolution, qualité, balance, mode AF et expo, sensibilité, etc.) avec les paramétrages de l'appareil (affichage des photos, personnalisation du bouton vert, imprimer la date) et certaines fonctionnalités (éclairage macro, niveaux électronique). Bref, on en perd un peu son latin. Et la nécessité de devoir valider ses choix avec la touche OK ou de sortir avec la touche Menu n'est pas des plus commodes. Après, on s'habitue à tout et l'essentiel, c'est que cette interface reste bien réactive.Performances : réactivité, objectif et ISO
Le WG-4 GPS n'est pas lent dans l'absolu, mais il faut admettre qu'il est moins rapide que ses rivaux. Près de deux secondes à l'allumage, plus d'une seconde entre deux vues, un autofocus un peu à la traîne au télé et une latence supérieure à la moyenne. Sans oublier la rafale à 2 im/s. Amateurs de nervosité, il y a mieux sur le marché.Ricoh a récupéré le zoom du WG-3, et il a bien eu raison. Plus court que les autres (4X), il ouvre en revanche à f:2,0 au grand-angle de 25 mm (f:4,9 au télé, 100 mm). C'est un atout de taille pour éviter d'avoir à trop monter en sensibilité dans les fonds marins. Il livre un beau piqué au centre de l'image au grand-angle, qui se dégrade sans surprise sur les bords. Au télé, l'optique s'homogénéise bien, avec toutefois un piqué moindre au centre. Les aberrations chromatiques sont bien contenues même si jamais totalement absentes. Bref, le seul hic c'est l'absence d'une stabilisation optique, que celle mécanique (+ électronique) ne comble pas avec autant de brio. Et d'ailleurs, cette optique est en tout état de cause la même que celle qui équipe le TG-3 d'Olympus. Ou alors c'est une énorme coïncidence.
Comme beaucoup de ses concurrents, le Ricoh WG-4 GPS utilise un capteur CMOS rétro-exposé de 16 mégapixels. Mais comme peu de ses concurrents, il le gère plutôt bien. Le WG-4 se situe plus ou moins à mi-chemin entre le traitement à la Nikon (images lissées sans trop de bruit, prêtes à l'emploi mais pas idéales en retouche) et le traitement à la Panasonic (bonne préservation des détails fins, mieux pour scruter ses images à la loupe et retoucher). On note un premier petit palier de dégradation à 800 ISO, mais c'est surtout à 1600 ISO que le bruit prend le dessus sur le détail. De 125 à 400 ISO, l'appareil donne des photos suffisamment propres et fines. Une assez bonne surprise !