Cette situation est d'autant plus surprenante que l'on s'inquiète actuellement du ROI des applications métier mobiles. Sans parler des Cassandres pour qui smartphones et tablettes ne rendront jamais aussi productif qu'un bon vieux PC portable. Il fallait s'y attendre en ciblant la population de l'entreprise ayant le plus accès à l'information. S'il s'agit simplement de basculer la consultation sur un autre appareil, les gains seront minimes.
La SNCF et la Poste déploient des milliers de smartphones
Sans être naïf, je comprends cette obstination à servir d'abord les cols blancs. Beaucoup font partie de la direction, leur influence est grande. Ils étaient d'ailleurs les premiers à insister pour connecter leur tout nouveau smartphone au réseau de l'entreprise... parfois contre l'avis de la direction informatique. Pas étonnant qu'ils aient été privilégiés. Aujourd'hui pourtant, le ROI d'une application métier mobile sera autrement plus rapide si elle cible l'agent de terrain.Première économie : sur le prix d'achat. Les terminaux utilisés jusqu'ici sur le terrain sont en général propriétaires, donc beaucoup plus chers que des smartphones ou des tablettes du marché. Bien souvent l'argument « durci » ou « conçu pour les pros » ne tient pas. Exemple à La Poste et à la SNCF qui ont déployé des milliers de smartphones : le prix du terminal est tellement bas qu'ils préfèrent le remplacer, plutôt que le réparer.
Quant aux gains de productivité, ils sont plus évidents à démontrer chez un agent de terrain. Diagnostic, relevé, téléconsultation, préparation de rapports... les bénéfices sont immenses pour cette population silencieuse, moins influente. Alors si les cadres ne sont pas convaincus par leurs applications métier mobiles, comment convaincre d'en déployer à ceux qui en ont réellement besoin ?