Zen 4 offrirait une hausse des IPC de 25 % et des performances globales de 40 % par rapport à Zen 3. Une prévision optimiste ou réaliste ?
AMD a inauguré son architecture CPU Zen 3 en octobre dernier, par l’intermédiaire des Ryzen 5000 desktop. Depuis, l’entreprise décline Zen 3 dans d’autres gammes de produits, dont la série Ryzen Mobile 5000 le mois dernier. D’ici peu, ce sont les puces EPYC Milan, successeurs des EPYC Rome, qui doivent débarquer. Mais chez AMD, sans surprise, on pense déjà à la suite : Zen 4. Selon des fuites, cette architecture CPU induirait une hausse des IPC d'au moins 25 %.
Un échantillon d'ingénierie EPYC Genoa dans la nature
Cette prédiction provient du site ChipsandCheese. Elle s'appuierait sur un échantillon d’ingénierie d’une puce EPYC Genoa, la gamme de processeurs prévue après EPYC Milan. Selon les valeurs rapportées, le processeur EPYC Genoa bénéficierait d’un gain d’IPC (instructions par cycle) de 29 % par rapport à un processeur EPYC Milan ayant le même nombre de cœurs et la même fréquence.
Grâce à une fréquence maximale portée à 5 GHz sur l’ensemble des cœurs (ce qui serait énorme pour ce genre de puces, l’EPYC 7742 plafonnant à 3,4 GHz sur un cœur) l’augmentation globale des performances atteindrait carrément 40 %.
Ces gains seraient impressionnants. Mais sont-ils plausibles ?
Zen 4 : du 7 au 5 nm
Le passage de l’architecture Zen 2 à Zen 3 s’est traduit par une hausse des IPC de 19 %. Selon des calculs réalisés par le site Golem.de il y a quelques mois, la hausse des performances entre un Ryzen 7 5800X (Zen 3) et un Ryzen 7 3800X (Zen 2) est de l’ordre de 27 %. Ici, il est question de processeurs EPYC. Les EPYC Milan ne sont pas encore sortis, mais il est probable que leur supériorité par rapport à leurs ancêtres EPYC Rome soit du même acabit.
Néanmoins, conjecturer en se fondant sur un échantillon d’ingénierie est déjà risqué. Si, en plus, les prédictions incluent un autre processeur pas encore lancé, cela devient un peu hasardeux. Prenez donc tout ceci avec des pincettes.
Cependant, l’architecture Zen 4 induira de nombreux changements importants, dont un majeur : le passage à une gravure en 5 nm, toujours confiée à TSMC. Il est probable que ce nœud plus élaboré entraîne une belle hausse des IPC et permette de monter plus haut en fréquences. Est-ce que cela se traduira par une hausse des performances de 40 % par rapport à Zen 3 ? Possible, si l’on est optimiste. ChipsandCheese rappelle que le passage à l'architecture Zen 1 a augmenté les IPC de 52 % par rapport à Excavator.
En tout cas, Lisa Su, la P.-D.G. d’AMD, a déjà sous-entendu que le N5 permettrait d’augmenter le nombre de cœurs CPU. Pour la famille Ryzen 6000, on peut donc espérer des Ryzen 9 à plus de 16 cœurs / 32 threads. Du côté des puces EPYC Genoa, les 96 cœurs paraissent envisageables (l’EPYC 7742 en possède 64). Les 40 % sont annoncés pour la même configuration de cœurs / threads. Imaginez donc le gap qu’il y aurait entre un processeur EPYC Genoa à 96 cœurs / 192 threads et un EPYC Milan à 64 cœurs / 128 threads !
Quelques informations sur Zen 3+ et Zen 5
La source mentionne aussi une architecture Zen 3+, sorte de rafraîchissement qui inaugurerait le tout nouveau socket AM5. Toujours en 7 nm mais dans une variante un peu plus évoluée, ces processeurs répondront au nom de code Warhol.
Zen 3+ entraînerait une hausse des IPC comprise entre 4 et 7 % par rapport à Zen 3. C’est un peu mieux qu’entre Zen et Zen+, qui se bornait à 3 % environ.
Enfin, ChipsandCheese donne également des informations sur Zen 5, tout en prévenant quant à la fiabilité de celles-ci. Selon une de ses sources, l’IPC des processeurs Zen 5 serait 2,5 à 3 fois supérieur à celui des puces Zen.
Source : WCCFTech, ChipsandCheese