En pleine crise des Gilets jaunes, le ministre Bruno Le Maire en a profité pour évoquer une taxe nationale imposée aux géants du numérique, si les discussions avec l'Union européenne ne donnent rien.
On ne peut rien enlever à l'abnégation de Bruno Le Maire à vouloir imposer une taxe spécifique aux grandes entreprises numériques mondiales. Jeudi matin, le ministre de l'Économie et des Finances répondait aux questions de la journaliste Caroline Roux dans les 4 vérités sur France 2. Interrogé sur le mouvement des Gilets jaunes et sur la façon dont le gouvernement pourrait financièrement répondre aux attentes des Français en matière fiscale, Bruno Le Maire n'y est pas allé de main morte et en a profité pour remettre sur la table le dossier d'une taxe européenne sur les Gafa (Google, Apple, Facebook, Amazon). « Je vais vous dire où il est l'argent », a-t-il répondu, « l'argent, il est chez les géants du numérique ».
La taxation des géants du numérique ne convainc pas tout le monde en Europe
Porteur du projet d'une taxe européenne sur le chiffre d'affaires des géants du numérique devant la Commission européenne, Bruno Le Maire est convaincu qu'une taxation de ces acteurs pourrait permettre un allègement de celle des citoyens. Le ministre a rappelé que les grandes entreprises mondiales du secteur « font des profits considérables grâce aux consommateurs et au marché français, et paient 14 points d'imposition en moins que les autres entreprises, que les TPE, que les PME ».Des discussions sont actuellement en cours au sein de l'Union européenne, et la France espérait, à l'origine, voir cette directive être approuvée avant la fin de l'année. Mais en raison des oppositions à celle-ci (l'Irlande, le Luxembourg, et dans une moindre mesure l'Allemagne, qui craint d'affaiblir son industrie automobile), il devrait y avoir au moins un retard.
Les discussions avancent au sein de l'UE et la France menace d'une taxe nationale
Il y a tout de même eu une bonne nouvelle, annoncée par Bruno Le Maire : « Nous avons obtenu, hier, un accord avec le vice-chancelier allemand sur ce sujet-là et je me donne jusqu'au mois de mars pour qu'on obtienne une taxation européenne des géants du numérique ».Alors, que faire si, malgré tout, les choses traînent devant la Commission et si la France ne parvient pas à trouver un accord avec ses homologues européens ? Bruno Le Maire a répondu vouloir mettre en place, dès 2019, une taxe nationale envers les membres du Gafa, « si les États européens ne prennent pas leurs responsabilités ». Les voilà prévenus.