© Google
© Google

Google estime que l'hégémonie des logiciels Microsoft auprès de certains acteurs gouvernementaux est néfaste pour la sécurité informatique.

Ce n'est pas nouveau, les logiciels de productivité de Microsoft de type Outlook, Teams, Word ou OneDrive sont massivement utilisés dans les entreprises et organisations. Aux États-Unis, une étude d'Omdia révèle que 85 % des employés gouvernementaux utilisent ces logiciels de Microsoft, qui domine de façon écrasante le secteur en parts de marché. Pourtant, selon Google Cloud, cette dépendance à une même suite logicielle n'est pas forcément un avantage.

Un problème de «  monoculture » informatique des institutions fédérales américaines

Si elle est désormais à la tête de la large division Sécurité et Conformité de Google au niveau mondial, Jeanette Manfra peut s'appuyer sur une solide expérience de 20 ans dans le secteur public. Elle fut également numéro 2 de la cybersécurité américaine (le CISA, équivalent de l'ANSSI aux États-Unis), ce qui lui permet d'expliquer les failles de sécurité des institutions gouvernementales américaines.

À la tête d'un billet sur le blog de Google Cloud sur l'identité et la sécurité, Jeanette Manfra a rappelé que les violations informatiques répétées de ces dernières années ont coûté très cher aux États-Unis (potentiellement autour de 100 milliards de dollars après la faille de SolarWinds ). Elle souligne que malgré cela, les agences gouvernementales utilisent toujours les mêmes solutions. L'étude commandée par Google Cloud à ce titre indique d'ailleurs que 40 % des employés gouvernementaux travaillant à Washington estiment qu'il est « très probable » qu'ils subissent à nouveau une cyberattaque au cours des prochaines années.

Lentement mais sûrement, Manfra en vient à évoquer le cas Microsoft et le défaut qu'a l'administration américaine d'avoir recours à une stratégie de « monoculture » en ce qui concerne ses outils de productivité et collaboratifs. 84 % des employés gouvernementaux qui exercent au sein des institutions de Washington utilisent les outils Microsoft que nous citions en début d'article. L'étude d'Omdia, nous le disions aussi plus tôt, affiche une donnée quasi identique (85 %).

Une dépendance aux outils Microsoft qui peut pousser les employés gouvernementaux vers le Shadow IT

Pour Google, cette « dépendance » à une même suite logicielle peut avoir ce côté rassurant qui nous dit que les produits sont à la fois sûrs et sécurisés. Mais la moitié des répondants au sondage Public Opinion Strategies indique que cette dépendance à l'égard des produits Microsoft « rend en fait le gouvernement fédéral plus vulnérable au piratage ou aux attaques informatiques ».

La réponse globale qui ressort chez les employés fédéraux est celle de l'efficacité comme argument protectionniste fourni par l'administration aux solutions Microsoft. Pourtant, ils sont 43 % à penser que « d'autres produits et services leur permettraient de mieux faire leur travail ». Cela augmente le risque de Shadow IT, c'est-à-dire l'utilisation de solutions certes plus efficaces, mais sans accord du département informatique, ce qui induit de plus grands risques cyber. Certains employés gouvernementaux américains y ont déjà recours. Et chez les plus jeunes, le phénomène est encore plus important.

Google Cloud estime, prêchant pour sa paroisse, qu'il est temps d'offrir davantage de diversité et de choix aux fonctionnaires américains (mais pas que !), qui sont 70 % à utiliser Gmail dans un cadre plus personnel. Mais là aussi, nous pourrions parler de « monoculture ». Il reste tout de même vrai qu'historiquement, Google souffre beaucoup moins de failles de sécurité que son concurrent Microsoft.