L'autorité française préconise la prudence et affirme, de toute façon, que les personnes touchées par la fuite finiront par être prévenues.
Il y a environ une semaine, nous apprenions que les informations personnelles, dont les données de santé, de près de 500 000 Français avaient été dérobées auprès de laboratoires de biologie médicale avant de fuiter et d'être publiées en ligne. Depuis, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), rapidement mise au courant, a avancé. Elle préconise la patience et recommande la méfiance.
Tous les laboratoires touchés ont prévenu la CNIL
Lundi 1er mars, la CNIL a indiqué que tous les laboratoires touchés par le vol de données ont bien procédé à la notification de la fuite auprès d'elle. Rappelons qu'il s'agit ici d'une obligation et que tout manquement à celle-ci peut être sanctionné.
L'une des inquiétudes des citoyens était de savoir s'ils étaient concernés ou pas par cette fuite, et qu'il n'existait aucun moyen officiel de le vérifier. À ce sujet, il est aussi bon de rappeler que du moment que la violation de données est susceptible d'engendrer un risque certain pour les droits et libertés des utilisateurs, les entreprises, administrations ou organismes touchés doivent obligatoirement informer les personnes concernées du vol et de la publication en ligne de leurs données.
La CNIL, qui détient l'identité des laboratoires affectés, affirme que « tous les laboratoires (….) ont indiqué qu'ils allaient informer les personnes concernées ». Le gendarme des données précise qu'il veillera à ce que cela soit fait le plus rapidement possible. Si vous faites partie des 500 000 personnes dont les données (jusqu'à 60 informations par individu !) ont été divulguées, vous devriez ainsi bientôt avoir des nouvelles de votre laboratoire.
Et les sites web qui indiquent si l'on a été piraté ou non dans tout ça ?
Lorsque l'on a connaissance de la dangerosité potentielle des données personnelles contenues dans cette base de données, on s'inquiète immédiatement d'en faire partie ou non. Et forcément, on peut être tenté de dénicher la solution qui nous aidera à y voir plus clair.
Plusieurs sites internet ont émergé ces derniers jours et se proposent, en échange de certaines données personnelles, de vous indiquer si vous faites partie des victimes de la fuite.
Inutile de vous dire (mais on le dit quand même) qu'il n'est pas vraiment conseillé de vous rendre sur ces sites et de leur livrer vos données personnelles, surtout s'ils ne reçoivent pas l'aval d'autorités officielles. Si certains sites gardent un esprit relativement bienveillant et ne chercheront qu'à booster temporairement leur audimat, ce n'est peut-être pas, ou même sans doute pas, le but de chacun d'entre eux.
Et si la CNIL n'est pas légalement en mesure de vous informer de la présence de vos données dans le fichier (les laboratoires le feront au plus vite), concernant les sites web dont nous venons de parler, « la CNIL déconseille de les utiliser ». Si vous craignez avoir été victime de cette fuite massive, la CNIL vous conseille de modifier vos mots de passe, de déposer plainte dans un poste de police ou en gendarmerie et de suivre les conseils prodigués sur la plateforme gouvernementale cybermalveillance.gouv.fr.
Qu'en pense-t-on chez Clubic ?
Oui, que doit-on penser de tout ça ? Certains d'entre vous nous diront peut-être : « Z'êtes bien malin sur Clubic, mais en fin de compte, nous ne sommes pas plus avancés ! » et vous auriez presque raison. « Presque » car patienter et se protéger demeurent des solutions viables. La CNIL a clairement identifié les labos qui ont permis aux hackers de constituer leur base de données. Donc, dans tous les cas, ils ne peuvent plus se dédouaner. Cela sous-entend forcément que tous les patients concernés vont être mis au courant dans les prochains jours.
En revanche, en faisant confiance à un site externe, et nous ne blâmons personne, que vous ne connaissiez peut-être ni d'Ève ni d'Adam, vous prenez le risque d'offrir sur un plateau vos données personnelles (sans savoir ce qu'il en adviendra ensuite), alors que vous n'êtes peut-être pas touché par la fuite. Bref, chères lectrices, cher lecteurs, soyez patients et prudents.
Source : CNIL