© Christina Morillo / Pexels
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Le Department of Homeland Security (DHS, ou ministère de l'Intérieur américain) obtient d'énormes quantités de données personnelles à travers des courtiers de données.

Normalement, ces données ne devraient pas être accessibles aux autorités sans un mandat.

Les agences fédérales collectionnent les données personnelles des Américains

Les agences fédérales de l'immigration (ICE) et de la sécurité aux frontières (CBP) auraient acheté de grandes quantités de données personnelles auprès de revendeurs ou de courtiers en données, tels que Venntel et Babel Street. Ces données ont notamment permis de traquer les déplacements de certains smartphones, allant jusqu'à 26 points géographiques par minute dans une seule zone. À elle seule, l'agence ICE récupère les données de 250 millions de smartphones et enregistre 15 milliards de points géographiques par jour. Tout cela, sans mandat ni autorisation spéciale.

Ces courtiers recueillent initialement ces données personnelles depuis des applications et les revendent à des fins marketing. Les autorités américaines peuvent ainsi surveiller en détail des millions d'Américains, qu'ils soient impliqués ou non dans des investigations ou des activités criminelles. ICE se sert des données de localisation pour identifier les flux d'immigrants à la frontière mexicaine et les faire arrêter.

Une opération illégale ?

Le problème, c'est que d'après l'ACLU (l'Union américaine des libertés civiques), ces collectes d'informations sont illégales, selon le quatrième amendement de la Constitution américaine qui protège les citoyens de recherches et saisies abusives. Dans sa plainte, l'ACLU demande donc aux autorités de se justifier de telles actions.

Venntel a vendu des données du même type à d'autres agences gouvernementales américaines, comme l'IRS (agence fiscale), le FBI et la DEA (agence fiscale contre la drogue), chaque fois sans mandat. L'ACLU a demandé au congrès de se mêler de l'affaire et de réguler le rôle des courtiers en données. La sénatrice Elizabeth Warren avait déjà proposé un projet de loi visant à interdire complètement la vente de données de localisation ou de santé par les agences privées.

Source : The Verge